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EVALUATION DES MEDICAMENTS
DANS LE TRAITEMENT DE LA MANIE AIGUE
M. Bourin
Neurobiologie de l’anxiété et de la dépression, Faculté de Médecine de Nantes, France
Résume
L’évaluation des médicaments dans la manie aiguë est mal codifiée du fait de la
difficulté de définir ce qu’est un épisode maniaque ou hypomaniaque.
Une proposition est donc faite de critères diagnostiques et d’évaluation dans le but
d’étudier de nouveaux médicaments. Une revue détaillée et critique des échelles de
manie doit permettre d’aider les promoteurs et les investigateurs dans le but
d’évaluer les molécules qui potentiellement peuvent présenter une activité antimaniaque.
La difficulté est de comparer les antipsychotiques essentiellement utilisés dans la
phase maniaque et certains normothymiques comme le lithium actif aussi bien en
phase aiguë qu’en prévention des accès et ainsi de proposer un ou des médicaments
de référence.
Mots clés: Manie aiguë, essai thérapeutique, critères d’évaluation, normothymiques,
antipsychotiques.
Le trouble bipolaire (ex psychose maniaco-dépressive) est constitué d’une alternance
d’épisodes maniaques et d’épisodes dépressifs. Les essais cliniques évaluant les médicaments dans
le traitement de la manie aiguë sont peu nombreux si on les compare à ceux qui ont été réalisés pour
l’évaluation des médicaments dans le traitement de la dépression. Il est vrai qu’il n’y a pas de
consensus pour définir ce qui est souvent dénommé le «noyau symptomatique cardinal de la manie»
(tableau 1), ainsi que les symptômes considérés comme les plus sensibles à un changement de
traitement [1].
En revanche il semble se dégager un consensus pour ne pas considérer l’euphorie comme
symptôme cardinal de l’accès maniaque [2]. Ce consensus explique sans doute le fait que dans
l’élaboration des échelles de manie, une dimension telle que l’hyperactivité ait été privilégiée.
La richesse symptomatologique de l’épisode maniaque se prête pourtant à priori à une
évaluation, dans la mesure où cette symptomatologie est extrêmement fluctuante tant en intensité
des manifestations que dans leur nature.
Ceci peut conduire à des évaluations multiples: évaluation médicale, évaluation infirmière,
auto évaluation, qui sont à l’origine d’informations complémentaires, découlant soit directement de
l’examen clinique, soit fournies par l’entourage ou par le personnel soignant, mais ceci complique
singulièrement le problème de l’évaluation et ainsi la définition d'un critère principal d'évaluation.
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