Buletinul "Muzeului limbei române"

ARTICOLE MĂRUNTE 345
Ce qui est encore plus curieux c'est de constater dans
/WTpioa la graphie a pour •k ou -ut qu'il ecrit deux fois
dans son nom ruApoHiie 1 ). Je crois qu'il y a ete induit
par une fausse regression. II pouvait savoir qu'en bulgare
on dit i a pour serbocroate ie: 1 i a t o pour 1 i e t o > a.
sl. eccl. A-fcmo etc. Ayant adopte "fc pour a, il ne pouvait
plus ecrire "fc pour i e. II ne lui restait donc que -Hf â la
disposition. Mais cette graphie, il l'a reservee pour son
nom. Il lui a peut-etre păru plus juste ou plus savant
d'employer, dans le mot d'origine grecque, la fausse ecriture
d'apres le bulgare. D'ailleurs, on trouve pele-mele -k
et a p. e. dans l'Apocalypse de l'apotre Paul, texte provenant
de XVII-e siecle (cf. Polivka, Starine v. XIXp. 196).
II fait preuve de la meme fausse science lorsqu'il ecrit
la consonne t. Trois fois, il l'ecrit simplement m. Ce n'est
que dans son nom qu'il ecrit deux fois signe qui provient
du grec Cela lui paraissait sans doute plus savant
2 ).
Apres ces constatations je crois pouvoir aborder la
question de savoir ce que c'est que ce curieux Aimpva. J'y
vois le mot grec Xeixoupyla > roum. leturghie „messe" 3 ).
Sa graphie nous dit qu'il a lu le mot grec â la facon
grecque moderne : yi = i, cf. en roumain a i a s (z) m ă â
x
) II est probable qu'il le prononce sans i : i i e. II y a de telles graphies
depuis le Xl-e siecle; cf. HtTiNHs dans la Savina Knjiga
siecle).
(Xl-e
J
) Sur la valeur t pour A dans Ies textes roumains du XVI-e siecle,
voir Bărbulescu, Fonetica, etc, p. 482.
3
) Dans e au lieu de i regulier qui se trouve en roumain aussi bien
qu'en serbocroate (liturgija ou -ă i j a) et qui correspond â la prononciation
grecque moderne st < i, â la S-f][ioxtxv) "fXcuooa, il faut
sans doute voir l'influence de la xaOapeuouoa sur Ies peuples balkaniques.
On veut imiter la diphthongne ancienne grecque mais â cause de la
dissimilation e i —i < e—i, qu'on trouve en roumain p. e. dans
doniţă
< slave d o î n i c a et en serbocroate dans le nom de lieu G o j m e r j e
< aujourdhui G o m i r j e (Croaţie), on fait disparaître j de ei. La question
tres importante de l'influence de la xaâ-apeuoooa sur l'element gredes
peuples balkaniques meriterait d'etre etudiee tout
Cf. aussi ZfrPh. L, p- 260.
particulierement.