Nr. 1 (10) anul IV / ianuarie-martie 2006 - ROMDIDAC

EX PONTO NR.1, 2006
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sois mangé et sois considéré heureux par la bouche»
c’est le temps où Elle reste cachée au-delà des yeux
repos b~ti, incandescente armure
la voici partout menant le cadran des heures,
je me nomme son chemin,
je la porte sous mon aile,
je la couvre avec le jour
je polis son regard et sa nuit
sur la crête de mon étoile
Le troisième chant
Lui:
le mot s’arroge le droit d’être le guide
de la voix oublieuse
je vois s’élever ses fondations intrépides
l’histoire
ne grandit jamais en dehors des limites du corps
mais franchit parfois la frontière du Temps
nous nous rencontrons sur le champ de bataille
prisonnier du mot liberté,
soumis à la perfection, je gis
songeant à renverser le sépulcre de l’éternité,
impatient de conna\tre ma descendance,
moi, le soldat je porte ses années, l’arme, la lumière,
le calme ou l’annonce, de la guerre
la suite, je pourrais la dire, je saurais la dire,
mais je ne le fais pas, j’obéis en silence
je porte dans l’émail de mes dents le mystère du nom
je me réjouis, je rougis devant l’heureuse malédiction,
j’oublie que je suis soldat, que j’ignore ce qu’est
la fatigue, sachant le repos, là où
personne n’en a jamais ressenti le besoin
je pense qu’il n’y a pas de malheur plus affligeant
que de descendre pour prendre et non pour donner