Clujul Medical - Iuliu Haţieganu

Clujul Medical 2006 vol. LXXX - nr. 1
nerf cochléaire pour acouphènes invalidants reste discutée et discutable. Ceci pour
plusieurs raisons :
Tout d’abord plusieurs pathologies peuvent entraîner un acouphène. Il existe
donc une difficulté dans la sélection des patients pouvant bénéficier d’une chirurgie de
décompression. Ensuite l’acouphène est un syndrome subjectif dont l’intégration
centrale reste incompletment connue. Ainsi, le syndrome de compression du VIII
entraînant un acouphène isolé et invalidant demeure une hypothèse jugée par certains
comme trop ‘nébuleuse’ (6).
Le pourcentages de succès d’une chirurgie de décompression du VIII entre
40% et 60% (7 ; 8 ; 9), rapportés dans la littérature ne constitue pas un taux suffisant
pour être convaincant.
Le but de notre travail a été de sélectionner un groupe homogène de patients
souffrant d’acouphènes invalidants pouvant appartenir à une étiologie neuro-vasculaire
et d’en étudier les résultats de la chirurgie de décompression vasculaire du nerf
cochléaire.
Matériel et Méthode
Cette étude rétrospective a été réalisée sur une série de patients traités
chirurgicalement par décompression vasculaire à l’hôpital Nord à Marseille, durant la
période 1994-2001.
Tous ces patients ont été opérés par un opérateur, habitué à la chirurgie de
l’angle ponto-cerebelleux.
La série comporte 15 patients (8 femmes et 7 hommes) dont l’âge moyen était
de 57 ans, avec des extrêmes allant de 37 à 71 ans. La durée moyenne d’évolution de
l’acouphène au moment de la chirurgie était de 3,2 ans (1-8 ans). La durée du suivi
post-opératoire a été comprise entre 1 an et 7 ans (moyenne de 3,5ans)
Critères de sélection des patients.
Afin d’avoir une série homogène de patients, trois critères essentiels ont été
retenus avant de proposer la chirurgie :
• L’acouphène devait être unilatéral, résistant au traitement médical et
invalidant, c’est-à-dire qu’il interférait de façon assez importante sur la vie du
patient, empêchant la réalisation de ses activités journalières (travail ou loisirs),
et /ou, le gênant dans son sommeil. Le type d’acouphène, pulsatile, fluctuant,
aiguë ou grave, n’a pas été pris en compte dans la décision opératoire.
• Les potentiels évoqués auditifs (P.E.A) étaient perturbés, chez tous les patients,
avant l’opération, avec un intervalle I-III augmentée de plus de 0, 2ms par
rapport au côté sain ou désynchronisé. (Schéma 1)
• L’imagerie par résonance magnétique (I.R.M), en séquence T1 gadolinium et
T2 CISS, a identifié chez tous les patients un conflit neuro-vasculaire sur le
VIII (photo Nr.1A) ; conflit défini par un contact orthogonal entre le nerf et la
boucle vasculaire, (photo Nr.1 B) et une déformation des structures nerveuses.
(photo Nr. 2 et Nr.3)
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