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AS LEIS DA HOSPITALIDADE – D(errida)entre ética e literatura

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Aqui devemos dirigir a B um epigrama ou um... epitáfio (pois escrevemos sempre<br />

sobre o túmulo de um outro...) 214 .<br />

O paradoxo se aguça: supondo que temos aqui dois autores, e, logo, duas fundações,<br />

quer concomitantes, quer concorrentes, é possível pensar que há duas violências, isso no<br />

instante mesmo em que, não é temerário declará-lo, as mais belas homenagens e as mais<br />

justas oferendas se lançam nestas paragens. Mas trata-se, na epígrafe, de dois títulos, título<br />

cuja lógica, emprestada a D, parecia aqui se complicar? Talvez esta duplicidade fundacional,<br />

214 Mais de um: “Aucun grand discours sur l’amitié, c’est ici notre hypothèse, n’aura jamais échappé à la grande<br />

rhétorique de l’epitâphios, et donc à quelque célébration transie de spectralité, à la fois fervente et déjà gagnée<br />

par la froideur cadavérique ou pétrifiée de son inscription, du devenir-épitaphe de l’oraison. Ils ne nous<br />

convaincront pas du contraire, les grands exemples qui nous attendent, de Montaigne à Blanchot. Mais il y en<br />

aurait tant d’autres, à l’infini. Quel discours ne rappelle pas un mort? Qui n’en appelle pas au mort ? Le devenirépitaphe<br />

de l’epitâphios, l’impression dans l’espace d’une parole funèbre, voilà ce que promet le premier mot au<br />

mort dédié. Au commencement de ce logos, il y a la promesse d’épitaphe” (Politiques de l’amitié. Op. Cit. p.<br />

115). Mais adiante, também, uma epígrafe ao próprio epitáfio: “On ne l’a jamais fait, à ma connaissance, mais il<br />

serait sans doute intéressant de croiser les deux lignes de recherches, si différentes à tant d’autres égards, que<br />

sont celles de Nicole Loraux et de Paul de Man sur les lois, le genre, la poétique et la rhétorique, les paradoxes<br />

aussi, de l’épitaphe (…)” (Idem. p. 117-8). Ainda numa nota das Politiques de l’amitié sobre As “Considerações<br />

atuais sobre a guerra e sobre a morte” de Freud (1915), o epitáfio está no bojo de uma teoria do político (assim<br />

como o porco-espinho): “Une lecture attentive des Considérations..., dans ce contexte-ci, serait sans doute<br />

nécessaire. Schmitt, à ma connaissance, n’a jamais marqué beaucoup d’intérêt (pas plus que Heidegger en tout<br />

cas, et le fait n’est pas insignifiant) pour quelqu’un qu’il aurait pourtant pu classer, d’après ses propres critères,<br />

parmi les penseurs authentiques du politique, à savoir ceux qui partent d’une vision pessimiste de l’homme.<br />

L’homme n’est pas originairement bon, voilà selon lui l’énoncé fondamental d’une théorie du politique. C’est<br />

aussi la thèse résignée des Considérations actuelles..., qui de surcroît multiplient sur la violence essentielle de<br />

l’État des énoncés de type schmittien ou benjaminien. Freud insiste en effet sur le fait que si l’État interdit à<br />

l’individu le recours à l’injustice, ce n’est pas pour supprimer celle-ci mais pour s’en assurer le monopole. Quant<br />

à la réponse ‘optimiste’ à la question de l’homme (‘l’homme naît noble et bon’), Freud la déclare ‘sans valeur’:<br />

‘nous n’avons pas à nous en occuper ici’. L’interdit ‘tu ne tueras point’ confirme que nous descendons d’une<br />

génération de meurtriers. Sans parler de la loi d’ambivalence qui inscrit la haine dans le deuil même de nos amis<br />

et d’un amour qui a le même âge que la pulsion de meurtre. L’épitaphe et l’oraison funèbre sont un thème du<br />

chapitre II. À cette violence fondamentale, Freud ne propose jamais (comme Schmitt, d’ailleurs) que des<br />

compensations au nom d’une vie qui pourtant ne connaît pas la mort, et n’a pas affaire à elle en tant que telle<br />

(nous préciserons ce point paradoxal quant à Schmitt). Le si vis vitam, para mortem, par lequel Freud propose de<br />

remplacer le si vis pacem para bellum, à la fin des Considérations... ne fait que confirmer ce pessimisme<br />

politique fondamental. Cela se vérifierait aussi à chaque page de Psychologie collective et Analyse du moi et<br />

s’illustre de la parabole schopenhauerienne, que Freud aime alors à citer: des porcs-épics renoncent à se serrer<br />

les uns contre les autres pour lutter contre le froid : leurs piquants les blessent. Obligés de se rapprocher de<br />

nouveau par temps de glace, ils finissent par trouver, <strong>entre</strong> l’attraction et la répulsion, l’amitié et l’hostilité, une<br />

distance convenable” (Idem. p. 143-4). Mais adiante: “Il appartient en effet au nom de pouvoir survivre au<br />

porteur du nom, et d’ouvrir ainsi, dès la première nomination, cet espace de l’épitaphe dans lequel nous avons<br />

reconnu le lieu même des grands discours sur l’amitié” (Idem. p. 255). “Une fois encore il faut dire (mais à qui<br />

?): les choses ne sont pas si simples. Suis-je totalement irresponsable de ce que j’ai dit dès lors que je suis<br />

irresponsable de ce que j’ai dit? Suis-je irresponsable du fait que j’ai dit (du fait d’avoir parlé) dès lors que je ne<br />

me tiens pas pour responsable de ce que j’ai dit, du contenu de ce que j’ai dit et qu’en fait je me suis contenté de<br />

rapporter? Définis par ce qu’on appelle couramment des conventions, un certain nombre de signes artificiels<br />

viennent attester ceci: même si je n’ai encore rien dit de déterminé en mon nom quand j’ai prononcé pour<br />

commencer, sans autre protocole ‘O mes amis, il n’y a nul amy’, on est en droit (mais qu’est-ce que ce droit ?)<br />

de supposer que néanmoins je parle en mon nom. Il y va donc du nom porté, du port ou du support du nom <strong>–</strong> et<br />

du rapport au nom. La portée du nom, voilà une question qui n’a pas cessé de peser ici” (Idem).<br />

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