PARkEt PARQuEt - Magazines Construction

Ce que nous en pensons…
Alain Goldstein
"Je m’étonne continuellement des connaissances
lacunaires dans le secteur !"
A partir de cette édition, nous donnerons toujours la parole
à une personnalité du secteur ayant une opinion ou vision
déclarée sur un sujet spécifique du marché, un point névralgique
ou un sujet brûlant qui le ou la préoccupe et sur
lequel il ou elle souhaite partager son opinion avec nous.
Nous commençons avec une conversation avec M. ing. Alain
Goldstein, ingénieur chimiste chez le fabricant de colles
Basin de Wingene.
Nous avons rencontré M. Goldstein ensemble avec l’ingénieur
de marketing David Dehoucke et au départ, nous tâtons un
peu le terrain pour savoir comment aborder le sujet… enfin, il
s’agit aussi de notre première conversation dans cette série…
“Et par la même occasion, je pense à ces ‘fabulateurs’ avec leurs huiles !
Car dans le domaine de la finition du parquet, on raconte aussi beaucoup
de non-sens… Leur utilisation est en croissance car elles confèrent
au bois un aspect mat et qu’elles seraient plus écologiques que le vernis.
Cependant, on a tendance à oublier qu’elles sont loin d’offrir une aussi
bonne protection et beaucoup moins faciles à l’entretien. D’accord,
l’huile est produite d’une manière relativement écologique, mais que
reste-il du respect de l’environnement lorsqu’il faut nettoyer continuellement
ce sol et qu’il exige beaucoup d’entretien ? A présent, il existe des
vernis mats qui approchent parfaitement l’aspect de surface huilé, sans
toutes ses défauts et les développements continuent, pensez donc aux
variantes antibactériennes et autres…”
“Donc, vous ne voulez pas un reportage d’entreprise ou de l’information
de produits, mais juste notre avis sur… un sujet quelconque ? Bien…
c’est plutôt original. Laissez-moi penser une minute…. S’il y a quelque
chose que je remarque et qui me dérange encore tous les jours, ce sont
bien les connaissances lacunaires dans notre secteur, et ce tant dans le domaine
des colles que sur d’autres produits. On ne fait aucune différence
entre les matériaux hautement techniques et les alternatives bon marché.
Souvent, on ne fait même pas la différence entre les colles à dispersion ou
les colles PU avec ou sans solvants et plastifiants, tandis qu’il s’agit tout
de même de substances extrêmement nocives et cancérogènes. On tient
uniquement compte du prix et non pas des risques. Dans ce domaine, le
secteur automobile est bien plus avancé : il N’EXISTE plus de mauvaises
voitures. OK, certains choisissent une voiture modeste à un prix abordable,
tandis que d’autres préfèrent un modèle de luxe, mais une voiture
franchement mauvaise n’existe plus. Dans ce domaine, la législation
dans notre secteur est lacunaire.”, affirme M. Goldstein.
“Un autre goulot d’étranglement sont les colles qui conviennent soi-disant
à ‘toutes applications’. Citons comme exemple les colles MS, les colles
élastiques qui sont promues pour toutes les applications. Qu’en est-il
alors des planches larges ? Il est certain qu’elles vont se détacher et à mon
avis, ce type de colle ne conviendra donc PAS. Souvent, un parqueteur
ne connaît pas tous les facteurs et critères pour faire un choix de colle
judicieux et ces produits dits allround font alors son affaire, qu’il choisit
en plus souvent en raison de la campagne publicitaire convaincante ou
des beaux ‘cadeaux’ que certains fabricants offrent aux bons clients. Ces
derniers deviennent alors souvent victime de leurs propres petits plaisirs.
Est-ce qu’il n’y a pas un beau rôle ici pour cette revue professionnelle ?
Pour la première fois, notre secteur a une revue qui ne mâche pas ses
mots et qui ose présenter les choses telles qu’elles sont de façon objective.
Pourquoi ne pas éditer un article et tableau comparatifs à l’instar de
revues automobiles, illustrant clairement quel type de colle utiliser pour
quelle application spécifique ? Ceci doit être de l’ordre du possible, non ?”
“Puis, citons encore l’histoire des emballages. Nous avons lancé sur
le marché des emballages très économiques sous forme de cartouches
avec quasiment pas de déchets.”, ajoute M. De Houcke. “En ce qui nous
concerne, on consacre également beaucoup trop peu d’attention à ce
point. La différence de prix n’est pas assez importante pour convaincre
les gens d’acheter des produits emballés écologiquement. Donc, en
opposition à d’autres pays, on utilise encore beaucoup de grands sceaux
en plastique dans lesquels reste coller beaucoup de matériau au lieu
d’utiliser de meilleures solutions plus économiques, telles que nous les proposons
actuellement. Néanmoins, nous sommes convaincus que les temps
changent et qu’à la longue, les gens prendront conscience de leur utilité
et importance !”.
46 Parket-Parquet ■ SEPTEMBER/SEPTEMBRE 2009