Tweemaandelijkse uitgave Revue bimestrielle - Imso.be

Tweemaandelijkse uitgave Revue bimestrielle - Imso.be Tweemaandelijkse uitgave Revue bimestrielle - Imso.be

28.09.2013 Views

LES DOUCEURS DE CHEZ NOUS Si vous deviez poser la question aujourd’hui, à l’étranger, de savoir quelles sont les spécialités de la Belgique, il y a gros à parier qu’on vous répondrait : « Ses fraudeurs, ses pédophiles et ses tueurs en série ». En insistant un peu, on ajouterait : « Ses chocolats, ses frites et sa bière ». Ce sont toutefois nos pralines qui emportent la palme. En Belgique, les tentations les plus agréables ont nom Leonidas, Godiva, Boulanger, Côted’Or, Neuhaus, Guylian ou Daskalides. Il y en a tout un éventail : des blanches, des brunes, des noires, à la liqueur, aux cerises, à la menthe, au massepain ou aux grains de café, aux noisettes ou à la crème. Il y a encore les fruits de mer et les pralines glacées. Vous les découvrez aux étalages, disposées en pyramide et conservées à basse température. Normal qu’un Belge ne peut y résister. Mieux : s’il envisage un petit cadeau, il ne réfléchira pas plus avant et se rendra dans l’une des confiseries susnommées. Et commandera, selon le degré d’affection qu’il entretient avec le destinataire 250 g, 500 g ou même un kilo. Les Belges ont ainsi perdu tout sens de créativité lorsqu’il s’agit de faire un cadeau. « Nous n’avions que peu de temps, il n’y avait rien de mieux, nous avons donc choisi des pralines ». Le ballotin est immédiatement sacrifié et passe de main en main. L’achat était donc teinté d’une petite touche égoïste... Arrive la deuxième phase, la délectation. Qui doit s’apprendre. Je suis d’ailleurs peiné de voir tant de barbares qui se contentent d’écraser la praline entre les dents, d’en pousser les morceaux de l’autre côté de la bouche et d’avaler prestement. Quel crime de lèse-praline! Christine et moi, gourmets s’il en est, ne pouvons nous y faire. Nous nous posons d’ailleurs la question de savoir comment nous avons fait IMSO 2004/5 43

pour acquérir maison et voiture, puisque nos partenaires respectifs n’en sont pas. Lorsque ma femme achète 100 g de bonbons, j’en reçois un. Un quart d’heure plus tard, j’en ai toujours un peu en bouche. Cinq minutes plus tard, j’en demande encore un. Le silence m’annonce que ma demande ne sera pas agréée. Décontenancée, elle regarde le sachet froissé qui gît sur la table. C’est qu’elle a descendu 100 g de bonbons dans le temps où je m’en délectais d’un seul. Malheur à elles lorsque ma femme met la main sur un sachet de souris. Il faut se lever tôt pour encore apercevoir la queue de la première noire. Une seconde plus tard, sa guillotine sépare la queue du corps et brise la colonne vertébrale de la pauvre bête. Tom a goinfré Jerry. The rest is silence. J’imagine sérieusement d’éditer un manuel de « Dégustation de Friandises ». Ma cassette vidéo: « Friandises en Belgique : tourmente ou jouissance ? » est déjà disponible dans le commerce (peut aussi être commandée à la rédaction). Pas mal de gens ne savent visiblement pas comment aborder une praline. Nous sommes prêt à révéler ici quelqu’uns de nos tuyaux, mais pas plus. C’est d’ailleurs la pratique qui forme l’expérience. Si votre bouche est suffisamment ample, placez une praline délicatement entre vos dents. Votre langue la cale ensuite contre le palais. La panse molle fond au bout d’un moment tandis que le chocolat devenu liquide s’écoule comme de l’or du palais dans l’oesophage. Vous laissez le processus se poursuivre jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus que la croûte. Ce stade représente le début de la fin. La croûte de la praline fond lentement. La jouissance dure encore quelque peu. Mais la fête est ensuite irrémédiablement terminée. Dire que, dans le même temps, d’autres ont déjà accumulé plusieurs pralines au fond de leur estomac. Voici maintenant un petit concours pour vous situer sur l’échelle des vrais dégustateurs : IMSO 2004/5 44

pour acquérir maison et voiture, puisque nos partenaires respectifs n’en<br />

sont pas.<br />

Lorsque ma femme achète 100 g de bonbons, j’en reçois un. Un<br />

quart d’heure plus tard, j’en ai toujours un peu en bouche. Cinq minutes<br />

plus tard, j’en demande encore un. Le silence m’annonce que ma<br />

demande ne sera pas agréée. Décontenancée, elle regarde le sachet<br />

froissé qui gît sur la table. C’est qu’elle a descendu 100 g de bonbons<br />

dans le temps où je m’en délectais d’un seul. Malheur à elles lorsque ma<br />

femme met la main sur un sachet de souris. Il faut se lever tôt pour<br />

encore apercevoir la queue de la première noire. Une seconde plus tard,<br />

sa guillotine sépare la queue du corps et brise la colonne vertébrale de<br />

la pauvre bête. Tom a goinfré Jerry. The rest is silence.<br />

J’imagine sérieusement d’éditer un manuel de « Dégustation de<br />

Friandises ». Ma cassette vidéo: « Friandises en Belgique : tourmente ou<br />

jouissance ? » est déjà disponible dans le commerce (peut aussi être<br />

commandée à la rédaction). Pas mal de gens ne savent visiblement pas<br />

comment aborder une praline.<br />

Nous sommes prêt à révéler ici quelqu’uns de nos tuyaux, mais pas<br />

plus. C’est d’ailleurs la pratique qui forme l’expérience.<br />

Si votre bouche est suffisamment ample, placez une praline<br />

délicatement entre vos dents. Votre langue la cale ensuite contre le<br />

palais. La panse molle fond au bout d’un moment tandis que le chocolat<br />

devenu liquide s’écoule comme de l’or du palais dans l’oesophage. Vous<br />

laissez le processus se poursuivre jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus que<br />

la croûte. Ce stade représente le début de la fin. La croûte de la praline<br />

fond lentement. La jouissance dure encore quelque peu. Mais la fête est<br />

ensuite irrémédiablement terminée. Dire que, dans le même temps,<br />

d’autres ont déjà accumulé plusieurs pralines au fond de leur estomac.<br />

Voici maintenant un petit concours pour vous situer sur l’échelle des<br />

vrais dégustateurs :<br />

IMSO 2004/5 44

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!