les jeunes historiens ont la parole - Centre for Historical Research ...
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Karim JOUHARI<br />
(UCL)<br />
Studiedag voor jonge historici – Eerste Wereldoorlog – Tweede Wereldoorlog<br />
Journée d’étude “<strong>jeunes</strong> <strong>historiens</strong>” – Première Guerre mondiale – Seconde Guerre mondiale<br />
The 5th Belgian SAS Squadron : des origines troub<strong>les</strong> aux exploits de guerre.<br />
Le mémoire que nous avons réalisé se proposait de retracer le parcours du 5th Belgian SAS<br />
Squadron. Le 8 mai 1942, alors que <strong>les</strong> Forces de Terre subissent encore <strong>les</strong> conséquences de <strong>la</strong><br />
défaite de <strong>la</strong> Campagne des 18 jours, le Sous-secrétaire à <strong>la</strong> Défense – Henri Rolin – prend <strong>la</strong><br />
décision de créer <strong>la</strong> Compagnie parachutiste belge indépendante. Une centaine d’hommes<br />
rejoignent cette nouvelle unité et commencent à s’entraîner intensivement. Ils v<strong>ont</strong> sans le savoir<br />
imp<strong>la</strong>nter dans <strong>les</strong> milieux militaires belges une tradition qui perdure jusqu’aujourd’hui.<br />
Durant toute <strong>la</strong> Seconde Guerre mondiale, l’histoire de <strong>la</strong> Compagnie parachutiste belge<br />
indépendante a été très troublée. Que ce soit sa création en mai 1942 qui intervient après plusieurs<br />
mois d’indécision ou au cours des deux années d’entraînements qui suivent, <strong>les</strong> parachutistes<br />
belges s<strong>ont</strong> obligés de s’imposer au sein des Forces de Terre. Leurs ef<strong>for</strong>ts v<strong>ont</strong> être récompensés<br />
en janvier 1944 lorsque le ministre de <strong>la</strong> défense Hubert Pierlot décide de <strong>les</strong> intégrer à <strong>la</strong><br />
nouvelle Brigade SAS auprès de parachutistes britanniques et français. Suite à ce<strong>la</strong>, <strong>les</strong> militaires<br />
s<strong>ont</strong> certains de prendre part aux combats pour <strong>la</strong> libération de l’Europe. Ils savent dès lors que <strong>les</strong><br />
sacrifices consentis durant toutes <strong>les</strong> années du conflit n’<strong>ont</strong> pas été vains.<br />
Notre travail devait répondre à plusieurs questions importantes. Nous avons cherché à c<strong>la</strong>rifier le<br />
c<strong>ont</strong>exte dans lequel l’unité a vu le jour. En effet, <strong>les</strong> vol<strong>ont</strong>aires belges s’entrainaient depuis le<br />
mois de janvier 1942 au parachutisme et <strong>la</strong> décision de créer une unité n’intervint qu’au mois de<br />
mai. Si durant ces longs mois, il n’avait jamais été question de <strong>les</strong> rassembler, il semb<strong>la</strong>it<br />
cependant impossible d’annoncer à <strong>la</strong> centaine d’hommes brevetés qu’ils al<strong>la</strong>ient c<strong>ont</strong>inuer à<br />
servir en tant que fantassins dans leur unité de base après avoir fourni tant d’ef<strong>for</strong>t. Il n’y avait pas<br />
d’autre alternative pour le Ministère de <strong>la</strong> Défense que de créer <strong>la</strong> Compagnie. Nous avons voulu<br />
comprendre comment un tel imbroglio a pu se produire dans <strong>les</strong> Forces de Terre. Ceci nous a<br />
amené à traiter des Services Secrets – principalement <strong>la</strong> 2 e Section et le Special Operation<br />
Executive – qui semb<strong>la</strong>ient avoir de grands intérêts dans <strong>la</strong> réalisation de ce projet. Leur vol<strong>ont</strong>é<br />
d’être en c<strong>ont</strong>act avec <strong>la</strong> Belgique occupée tout en échappant à <strong>la</strong> tutelle de <strong>la</strong> Sûreté de l’État et<br />
du Gouvernement de Londres expliquait ces démarches secrètes.<br />
La création de <strong>la</strong> Compagnie parachutiste belge indépendante n’était pas encore une garantie<br />
suffisante pour <strong>les</strong> parachutistes de prendre part aux combats. De fait, l’unité créée à <strong>la</strong> hâte était<br />
trop petite pour être intégrée aux Divisions aéroportées britanniques. Les militaires belges al<strong>la</strong>ient<br />
cependant c<strong>ont</strong>inuer leur entraînement, profitant des nombreuses éco<strong>les</strong> militaires ang<strong>la</strong>ises pour<br />
se perfectionner aux nouvel<strong>les</strong> techniques de combats. Cette période plus calme – <strong>la</strong> compagnie<br />
vivant à l’écart du reste des Forces de Terre – fut cependant perturbée par des tensions entre <strong>les</strong><br />
différentes composantes du groupe. En effet, <strong>les</strong> parachutistes avaient des origines très diverses :<br />
Belges évadés, légionnaires, vol<strong>ont</strong>aires du Monde Libre. Ils étaient originaires de F<strong>la</strong>ndre, de<br />
Bruxel<strong>les</strong> et de Wallonie; il faudra quelques mois à l’unité avant de dépasser ces clivages et de<br />
développer un très <strong>for</strong>t esprit de corps. Nous avons travaillé sur chacun des critères dans notre<br />
mémoire pour comprendre <strong>la</strong> dynamique du groupe et voir à quel point <strong>la</strong> vie de l’unité en a été<br />
influencée. Cependant, cet isolement nous a aussi poussé à nous intéresser aux re<strong>la</strong>tions des<br />
parachutistes avec le reste des Forces de Terre et avec le monde politique. Nous voulions<br />
comprendre comment <strong>les</strong> parachutistes belges étaient perçus à cette époque.<br />
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