les jeunes historiens ont la parole - Centre for Historical Research ...

les jeunes historiens ont la parole - Centre for Historical Research ... les jeunes historiens ont la parole - Centre for Historical Research ...

27.09.2013 Views

Studiedag voor jonge historici – Eerste Wereldoorlog – Tweede Wereldoorlog Journée d’étude “jeunes historiens” – Première Guerre mondiale – Seconde Guerre mondiale Ze deden dat te midden van een vluchtelingenstroom van burgers, die in paniek geraakt waren door het ongegronde gerucht dat er zich Duitse eenheden in de citadel bevonden. Om dezelfde reden vluchtte onder meer ook de legerleiding van het korps. Daardoor was die niet in staat de terugtocht te leiden, wat de aftocht dan weer in een ware chaos deed veranderen. Op 12 mei werden de zich terugtrekkende eenheden onophoudelijk bestookt door Duitse vliegtuigen en tanks, wat de wanorde bij de troepen, die als enig bevel gekregen hadden zich achter de Méhaigne op te stellen, nog vergrootte. Die avond was de toestand zo chaotisch en uiteindelijk zo hopeloos dat de militaire overheid niets anders overbleef dan het derde legerkorps te ontbinden. De diverse eenheden werden onderverdeeld in nieuwe groeperingen, en op 13 mei bestond het korps officieel niet meer. Het duurde nog meerdere dagen vooraleer de verspreide eenheden hun respectieve verzamelplaatsen bereikten. Ze hadden bijzonder zware verliezen geleden op het vlak van materieel en bewapening. Verliezen die niet meer konden worden goedgemaakt voor het einde van de 18-daagse veldtocht. Tot slot willen we nog even benadrukken dat een groot deel van deze verhandeling geschreven werd op basis van getuigenissen van onderofficieren en officieren van het derde legerkorps. De thesis gaat dus over de manier waarop de gebeurtenissen tijdens die eerste meidagen van 1940 ervaren werden, zowel door de hoofdkwartieren van korps en eenheden als door de soldaten op het terrein. 26

Studiedag voor jonge historici – Eerste Wereldoorlog – Tweede Wereldoorlog Journée d’étude “jeunes historiens” – Première Guerre mondiale – Seconde Guerre mondiale Michaël ANTOINE (ULg) Le 14 e Régiment de Ligne. De sa formation à la fin de la campagne des dix-huit jours. Glorieuse unité de la Première Guerre mondiale, le 14 e Régiment de Ligne acquiert une reconnaissance et un prestige certain auprès de la population belge et liégeoise en particulier. Cependant, le contexte politico-économique des années 1920 ne permet pas à la Belgique d’entretenir une armée importante. En effet, outre le pacifisme ambiant qui règne suite aux accords de Locarno, la Belgique, dirigée par un gouvernement catholique-socialiste (Poullet-Vandervelde), doit se focaliser sur sa reconstruction. Pour ce faire, des coupes budgétaires sont réalisées dans les rangs de l’armée en 1926 et ce ne sont pas moins de 32 unités, parmi lesquelles le prestigieux 14 e de ligne, qui déposent leur drapeau au Musée royal de l’Armée. Mais l’oubli de cette unité n’est pas permis. Ainsi, soucieuse de maintenir les traditions régimentaires du 14 e , de rappeler aux Liégeois ce qu’a accompli l’unité pendant la Grande Guerre et d’honorer la mémoire de ses morts, l’énergique fraternelle des anciens du 14 e s’est rapidement érigée comme la véritable mémoire vivante du régiment dissout. Tandis que l’unité est en sommeil, les hautes autorités militaires belges et les partis politiques débattent à propos de stratégie militaire. Ainsi s’opposent les partisans d'une défense en “profondeur” du territoire et les partisans d’une défense “intégrale” ou “à la frontière”. Chef de file de cette dernière thèse, le libéral Albert Devèze devient ministre de la Défense nationale en décembre 1932. Le ministre, dont les vues divergent de celles du chef d’État-major général de l’Armée, Prudent Nuyten, souhaite imposer ses idées. Parmi celles-ci trouve-t-on le vœu de reformer le 14 e de l igne. Rapidement, l’unité devient le symbole de la lutte entre les différentes autorités. Sachant manier aussi bien la plume que la parole, l’habile ministre parvient à contourner les nombreux obstacles qui se lèvent devant la reformation de l’unité. Celle-ci, à la grande joie de la population wallonne, intègre les casernes de Liège et de Huy en août 1935. Composé de miliciens francophones, germanophones et néerlandophones, le 14 e de ligne s’entraîne pour une guerre qui s’annonce inéluctable. Fin avril 1940, le régiment dont les miliciens sont exclusivement néerlandophones et les cadres francophones (loi linguistique de juillet 1938) est envoyé au camp de Beverloo. Composée à 75 % d’officiers et sous-officiers réservistes, l’unité se positionne dès le début des hostilités sur la ligne KW. Cependant, le régiment est rapidement confronté à divers problèmes: perte de matériel, problème de ravitaillement, fatigue des hommes et nervosité de ceux-ci. Malgré tout, l’unité est en confiance et prête à défendre sa position. Toutefois, les événements malheureux se succèdent pour les Alliés et obligent les unités belges, dont le 14 e , à retraiter. Nonobstant cette obligation qui inflige un coup au moral de l’unité et qui l’éprouve physiquement, les hommes sont impatients d’en découdre avec l’adversaire. Si le 14 e est confronté à quelques escarmouches, c’est seulement le 23 mai qu’il peut prouver qu’il est digne de son prédécesseur de 1914-1918. Menant une victorieuse contre-attaque sur le canal de Terneuzen, l’unité voit cependant ses effectifs se réduire rapidement. À nouveau obligé de retraiter sur le canal de dérivation de la Lys suite aux échecs des Alliés, le 14 e régiment de ligne connaît encore de longues heures de retraite dans des conditions pour le moins difficiles (faim, fatigue, etc). Obligés de capituler comme l’ensemble de l’armée belge en 1940, les hommes du 14 e de ligne ont connu une courte mais très difficile 27

Studiedag voor jonge historici – Eerste Wereldoorlog – Tweede Wereldoorlog<br />

Journée d’étude “<strong>jeunes</strong> <strong>historiens</strong>” – Première Guerre mondiale – Seconde Guerre mondiale<br />

Michaël ANTOINE<br />

(ULg)<br />

Le 14 e Régiment de Ligne.<br />

De sa <strong>for</strong>mation à <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> campagne des dix-huit jours.<br />

Glorieuse unité de <strong>la</strong> Première Guerre mondiale, le 14 e Régiment de Ligne acquiert une reconnaissance<br />

et un prestige certain auprès de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion belge et liégeoise en particulier. Cependant,<br />

le c<strong>ont</strong>exte politico-économique des années 1920 ne permet pas à <strong>la</strong> Belgique d’entretenir<br />

une armée importante. En effet, outre le pacifisme ambiant qui règne suite aux accords de<br />

Locarno, <strong>la</strong> Belgique, dirigée par un gouvernement catholique-socialiste (Poullet-Vandervelde),<br />

doit se focaliser sur sa reconstruction. Pour ce faire, des coupes budgétaires s<strong>ont</strong> réalisées dans<br />

<strong>les</strong> rangs de l’armée en 1926 et ce ne s<strong>ont</strong> pas moins de 32 unités, parmi <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> le prestigieux<br />

14 e de ligne, qui déposent leur drapeau au Musée royal de l’Armée. Mais l’oubli de cette unité<br />

n’est pas permis. Ainsi, soucieuse de maintenir <strong>les</strong> traditions régimentaires du 14 e , de rappeler<br />

aux Liégeois ce qu’a accompli l’unité pendant <strong>la</strong> Grande Guerre et d’honorer <strong>la</strong> mémoire de ses<br />

morts, l’énergique fraternelle des anciens du 14 e s’est rapidement érigée comme <strong>la</strong> véritable<br />

mémoire vivante du régiment dissout.<br />

Tandis que l’unité est en sommeil, <strong>les</strong> hautes autorités militaires belges et <strong>les</strong> partis politiques<br />

débattent à propos de stratégie militaire. Ainsi s’opposent <strong>les</strong> partisans d'une défense en “profondeur”<br />

du territoire et <strong>les</strong> partisans d’une défense “intégrale” ou “à <strong>la</strong> fr<strong>ont</strong>ière”. Chef de file de<br />

cette dernière thèse, le libéral Albert Devèze devient ministre de <strong>la</strong> Défense nationale en décembre<br />

1932. Le ministre, d<strong>ont</strong> <strong>les</strong> vues divergent de cel<strong>les</strong> du chef d’État-major général de l’Armée,<br />

Prudent Nuyten, souhaite imposer ses idées. Parmi cel<strong>les</strong>-ci trouve-t-on le vœu de re<strong>for</strong>mer le 14 e<br />

de l igne. Rapidement, l’unité devient le symbole de <strong>la</strong> lutte entre <strong>les</strong> différentes autorités.<br />

Sachant manier aussi bien <strong>la</strong> plume que <strong>la</strong> <strong>parole</strong>, l’habile ministre parvient à c<strong>ont</strong>ourner <strong>les</strong><br />

nombreux obstac<strong>les</strong> qui se lèvent devant <strong>la</strong> re<strong>for</strong>mation de l’unité. Celle-ci, à <strong>la</strong> grande joie de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion wallonne, intègre <strong>les</strong> casernes de Liège et de Huy en août 1935. Composé de miliciens<br />

francophones, germanophones et néer<strong>la</strong>ndophones, le 14 e de ligne s’entraîne pour une guerre qui<br />

s’annonce inéluctable.<br />

Fin avril 1940, le régiment d<strong>ont</strong> <strong>les</strong> miliciens s<strong>ont</strong> exclusivement néer<strong>la</strong>ndophones et <strong>les</strong> cadres<br />

francophones (loi linguistique de juillet 1938) est envoyé au camp de Beverloo. Composée à 75 %<br />

d’officiers et sous-officiers réservistes, l’unité se positionne dès le début des hostilités sur <strong>la</strong> ligne<br />

KW. Cependant, le régiment est rapidement confr<strong>ont</strong>é à divers problèmes: perte de matériel, problème<br />

de ravitaillement, fatigue des hommes et nervosité de ceux-ci. Malgré tout, l’unité est en<br />

confiance et prête à défendre sa position. Toutefois, <strong>les</strong> événements malheureux se succèdent<br />

pour <strong>les</strong> Alliés et obligent <strong>les</strong> unités belges, d<strong>ont</strong> le 14 e , à retraiter. Nonobstant cette obligation<br />

qui inflige un coup au moral de l’unité et qui l’éprouve physiquement, <strong>les</strong> hommes s<strong>ont</strong><br />

impatients d’en découdre avec l’adversaire. Si le 14 e est confr<strong>ont</strong>é à quelques escarmouches, c’est<br />

seulement le 23 mai qu’il peut prouver qu’il est digne de son prédécesseur de 1914-1918. Menant<br />

une victorieuse c<strong>ont</strong>re-attaque sur le canal de Terneuzen, l’unité voit cependant ses effectifs se<br />

réduire rapidement. À nouveau obligé de retraiter sur le canal de dérivation de <strong>la</strong> Lys suite aux<br />

échecs des Alliés, le 14 e régiment de ligne connaît encore de longues heures de retraite dans des<br />

conditions pour le moins diffici<strong>les</strong> (faim, fatigue, etc). Obligés de capituler comme l’ensemble de<br />

l’armée belge en 1940, <strong>les</strong> hommes du 14 e de ligne <strong>ont</strong> connu une courte mais très difficile<br />

27

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!