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les jeunes historiens ont la parole - Centre for Historical Research ...

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Studiedag voor jonge historici – Eerste Wereldoorlog – Tweede Wereldoorlog<br />

Journée d’étude “<strong>jeunes</strong> <strong>historiens</strong>” – Première Guerre mondiale – Seconde Guerre mondiale<br />

f<strong>la</strong>mande c<strong>ont</strong>re <strong>la</strong> domination française. Le cas de <strong>la</strong> bataille des Eperons d’or pendant <strong>la</strong><br />

Première Guerre mondiale est ainsi l’exemple-type de <strong>la</strong> complexité de <strong>la</strong> mémoire collective des<br />

soldats ouest-f<strong>la</strong>ndriens.<br />

Une quantité d’autres références historiques importantes ren<strong>for</strong>cent le sentiment belge<br />

d’indépendance, qu’il s’agisse d’évènements al<strong>la</strong>nt de soi comme <strong>la</strong> révolution belge et le 21<br />

juillet 1831, mais aussi de plus anciennes histoires, comme cel<strong>les</strong> des braves Belges de César et de<br />

<strong>la</strong> période bourguignonne. El<strong>les</strong> légitiment <strong>la</strong> défense de <strong>la</strong> patrie belge et donnent un but aux<br />

soldats. Il est intéressant de remarquer que l’identité spécifiquement f<strong>la</strong>mande est approchée<br />

d’une autre manière dans <strong>les</strong> journaux du fr<strong>ont</strong>. On souligne l’importance universelle de <strong>la</strong><br />

F<strong>la</strong>ndre par le biais de <strong>la</strong> gloire du passé f<strong>la</strong>mand, et en particulier des vil<strong>les</strong>, des écrivains et des<br />

peintres f<strong>la</strong>mands. Dans ce c<strong>ont</strong>exte f<strong>la</strong>mand, le mot ‘ancêtres’ est très important : il indique un<br />

lien plus affectif avec <strong>la</strong> patrie f<strong>la</strong>mande, en c<strong>ont</strong>raste avec le combat ciblé pour une neutralité<br />

belge. Les soldats de F<strong>la</strong>ndre occidentale s<strong>ont</strong> des Belges avec une âme f<strong>la</strong>mande, ce<strong>la</strong> au moins<br />

peut être affirmé comme conclusion après cette recherche. Dans <strong>les</strong> journaux du fr<strong>ont</strong> proprement<br />

dits, il s’avère plutôt qu’on ne sait pas toujours où <strong>la</strong> F<strong>la</strong>ndre s’arrête et où <strong>la</strong> Belgique commence.<br />

La ‘patrie’ signifie pour <strong>les</strong> soldats : l’endroit où ils se sentent chez eux. De ce point de vue, <strong>la</strong><br />

ville, <strong>la</strong> commune ou <strong>la</strong> région d’appartenance constituent le cœur de ce que <strong>les</strong> ouest-f<strong>la</strong>ndriens<br />

se représentent comme patrie. Ce troisième volet, qui traite des références à l’histoire de leur<br />

commune et de leur région, est pour <strong>les</strong> soldats de <strong>la</strong> Première Guerre mondiale aussi important<br />

que <strong>les</strong> grandes images historiques belges et f<strong>la</strong>mandes. Le passé de leur propre région m<strong>ont</strong>re <strong>les</strong><br />

singu<strong>la</strong>rités des citadins et leur fierté pour leurs surnoms et pour leur christianisation au haut<br />

moyen-âge. Il complète l’image présentée ci-dessus : tant <strong>la</strong> nationalité belge que l’âme f<strong>la</strong>mande<br />

trouvent leur fondement dans des esprits de clocher spécifiques.<br />

Ce mémoire m<strong>ont</strong>re enfin que <strong>la</strong> mémoire collective et <strong>la</strong> manière d<strong>ont</strong> <strong>les</strong> personnes gèrent leur<br />

passé s<strong>ont</strong> aussi importantes que l’historiographie académique. Les <strong>historiens</strong> c<strong>ont</strong>emporanéistes<br />

<strong>ont</strong> intérêt à percevoir qu’il existe d’autres manières de se confr<strong>ont</strong>er au passé que seulement via<br />

<strong>les</strong> méthodes établies dans <strong>la</strong> discipline historique. La théorie de <strong>la</strong> mémoire historique peut servir<br />

d’instrument pour m<strong>ont</strong>rer comment l’histoire vit dans <strong>la</strong> société. Au moyen du cas de <strong>la</strong> Première<br />

Guerre mondiale en F<strong>la</strong>ndre occidentale, est mise en évidence dans ce mémoire <strong>la</strong> manière d<strong>ont</strong> le<br />

passé est toujours adapté au présent. Le passé factuel, qui a vraiment trouvé sa p<strong>la</strong>ce dans<br />

l’histoire, est, grâce à <strong>la</strong> mémoire collective d’une communauté, comme <strong>la</strong> ‘nation’ du 19 e siècle,<br />

complété par ce qui a acquis du sens à travers <strong>les</strong> sièc<strong>les</strong>.<br />

L’histoire est de cette manière beaucoup plus complexe – le passé ne se déroule pas une fois, mais<br />

de multip<strong>les</strong> fois ; le récit dépend notamment de quelle signification le présent lui donne.<br />

Différentes parties utilisent ce même évènement pour différentes raisons et attribuent aux faits<br />

historiques des propriétés supplémentaires. Inévitablement, ces éléments attribués deviennent<br />

aussi des parties spécifiques de l’évènement. Un historien c<strong>ont</strong>emporanéiste ne devrait pas avoir<br />

seulement pour but de vouloir reconstituer <strong>la</strong> vraie histoire, mais aussi, idéalement, d’essayer de<br />

découvrir <strong>la</strong> signification du passé dans <strong>les</strong> retombées des faits, jusqu’à aujourd’hui. Cette idée<br />

fournit un nouveau regard sur le passé : une recherche sur <strong>la</strong> pesanteur du passé part de <strong>la</strong><br />

nécessité de se libérer de <strong>la</strong> chronologie telle qu’elle était établie jusqu’à présent, car chaque<br />

période ajoute quelque chose à ce qu’il y avait précédemment. C’est une autre perception du<br />

temps que celle à <strong>la</strong>quelle nous sommes habitués jusqu’à présent. C’est selon moi le défi le plus<br />

récent pour <strong>les</strong> <strong>historiens</strong> : gérer d’autres perceptions du temps et de l’historicité.<br />

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