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vif du sujet : les pendaisons de Tulle. Le
lecteur belge se dira qu’on entre là dans
l’histoire française, sans lien avec la Belgique.
Grossière erreur. Car enfin, comment
expliquer que ce petit homme insignifiant,
mais éduqué à Saint­Vith, à Malmédy et à
Louvain ait tant pesé dans des décisions si
arbitraires et si lourdes de conséquences ?
La réponse n’est pas neutre et ne peut nous
laisser indifférents. D’abord parce que
l’at titude de Schmald nous intéresse et
même nous concerne. N’est­il pas proche
de nous ? Ensuite, parce que les combats de
la Résistance et les réactions allemandes, à
partir de juin 1944, c’est un vaste sujet, et
combien délicat. Et qui présente de fortes
similitudes avec ce qui s’est passé ailleurs,
et notamment dans nos régions. L’aspect
comparatif ne peut être négligé; il est
même très éclairant.
Voilà sans doute ce qui amène un ouvrage,
apparemment éloigné de notre environnement
familier, à nous interpeller tellement
: autorités publiques (dans le contexte
français, il est vrai), Résistance aux
multiples facettes parfois antagonistes,
Special Operations Executive mystérieux,
Wehrmacht et SS, parfois opposées, parfois
unies par des instructions générales communes,
nous sommes en France mais nous
sommes aussi chez nous, en Belgique. Sans
compter le passé de ces unités SS, dévastatrices
en Europe de l’Est, puis présentes
en Belgique comme en France. Chez nous,
on a tendance à les oublier, alors qu’elles
sont revenues à l’Ouest pour continuer à
agir dans le même esprit… Les journées
de combat à Tulle forment à elles seules
une partie passionnante et dramatique
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du livre qu’on laissera au lecteur le soin
de découvrir. Enfin, l ’illustration est
abon dan te. On relèvera surtout, pour son
aspect émouvant, le dessin de la scène des
pen daisons.
Un quatrième tome, intitulé Survivance et
séquelles, devrait clôturer la série en abordant
politique et justice en France et en
Allemagne face aux événements de Tulle.
Ce qui nous promet encore bien des développements
intéressants et nous poussera,
nous Belges, à des comparaisons avec la
manière dont les dossiers de collaboration
les plus délicats ont été traités par la justice
du pays dans l’immédiat après­guerre.
Personnellement, je regrette un peu l’absence
d’un index des noms, toujours utile
au chercheur. Le style de Kartheuser est
foi sonnant, touffu. Il ne changera pas car
cela provient du bouillonnement de son
en thousiasme. Il veut tout nous dire. Dans
sa tête, cela déborde. Et nous sommes les
heureux bénéficiaires de sa recherche, de
sa croisade, dirais­je même.
Jacques Wynants
niCo Wouters
«Oorlogsburgemeesters 40/44. Lokaal bestuur en
collaboratie in België»
Tielt, Lannoo, 2004, 750 p.
Dans sa thèse de doctorat soutenue en
2004 à l’Université de Gand 17 , Nico Wouters
a travaillé sur les pratiques locales de
l’exercice du pouvoir durant la Seconde
Guerre mondiale. À l’aide d’une démarche
comparative dont le cadre géographique
(Belgique, Nord de la France et Pays­
17 niCo Wouters, Oorlogburgemeesters (1940-1945). Lokaal bestuur en Nieuwe Orde in Belgïe, Nederland en
Noord-Frankrijk, Gand, thèse de doctorat en histoire Universiteit Gent, 2004.