epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE
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Ill EPI8T0LAE 2433—2434 112<br />
(Minute Bibl. de Genève Vol. 107, f. 73. — Berne, Epp. VI.<br />
607. Simler Vol. 87. — Rachat VII. 332. Henry II. 81.<br />
Bonnet II. 90. Tr<strong>ad</strong>. angl. III. 261.)<br />
La dilection de Dieu nostre Pere et la grace de<br />
nostre Seigneur Iesus Ohrist soit tousiours sur vous<br />
par la communication du S. Esprit.<br />
Treschers frères, quand rostre a ) messager passa<br />
nagueres par icy, combien que ie sentisse par compassion<br />
en quelles angoisses vous pouviez estre, et<br />
que ie désirasse comme lun de vous de chercher<br />
bons remèdes a voz fascheries et perilz, 3 ) toutefois<br />
voiant a loeil que les moiens desquelz on vous avoit<br />
avertiz estaient frivoles, ie luy declairay franchement<br />
que ce8toit temps et argent perdu de sy amuser,<br />
le voy bien, quelque semblant quil fist de<br />
vouloir suyvre mon conseil, que son courage tendoit<br />
a lopposite. Et depuis, a ce que iay entendu, leffect<br />
a monstre quil avoit conclu en son cerveau de<br />
faire ce que ie luy monstray estre du tout sans<br />
raison ne propoz. Or ie vous prie de nestimer,<br />
quant ie napprouve telles entreprinses, que ie naye<br />
tel souciz de vous comme ie doy. Mais lamitie que<br />
ie vous porte ne requiert point que ie vous <strong>ab</strong>use.<br />
Maintenant ie suis encores en plus grande tristesse<br />
et trouble, pour les menaces quon vous faict, et lapparence<br />
qui se véoit a loeil de plus grandes persecutions<br />
que vous navez senty de long temps. Mesmes<br />
croiez que beaucoup de bons frères sont en<br />
sembl<strong>ab</strong>le peine pour vous. Mais nous ne pouvons<br />
sinon gémir, en priant Dieu quil luy plaise vous<br />
conserver par la main de ce bon et fidèle pasteur<br />
en la garde duquel il nous 4 ) a commis. Vous de<br />
ques à l'exécution des iugemens non obstant tontes appellations,<br />
à l'instance des chanoines de S. Maurice Gnill. le Bat<br />
président d'Angers et de l'avocat Guy Lasnier. Ceste persecution<br />
fut merveilleusement aspre non obstant laquelle 1église<br />
subsista grandement fortifiée par la constance de ceux qui<br />
furent exécutez à mort, savoir Loys le Moine, Imbert Bernard,<br />
Richard Yette, Claude Donas, Gnill. Boystanné Mais<br />
entre autres est remarqu<strong>ab</strong>le Pierre de Rousseau; lequel retournant<br />
de Genève et Lausanne où il avoit estudié quelque<br />
temps, et saisi prisonnier dès le mois d'Octobre 1555 par lequel<br />
commencèrent les executions le 22. May 1556. Jean<br />
Ê<strong>ab</strong>ec du diocese de Contance en Normandie et i<strong>ad</strong>is cordelier,<br />
ayant anssi esté escolier à Lausanne fut pris à Chateau -<br />
Gontier le lr d'Âoust 1555 et là non obstant l'interoession des<br />
chrestiens seigneurs de Berne qui en avoyent escrit au Roy<br />
il fut bruslé le 24. Avril .... Ces cruautés effarouchèrent<br />
tellement le pauvre troupeau qu'ils prièrent Depleurs leur<br />
ministre de se retirer pour un temps; durant leqnel toutesfois<br />
ils furent visités et consolés par Chrestien ministre de Poitiers.<br />
— Tout cela ne nous paraît pas être de nature à servir de<br />
commentaire à la présente lettre.<br />
2) nostre Bt. H. Ce messager allait sans doute à Berne<br />
pour demander l'intercession de la république.<br />
3) revers Bt. H.<br />
4) vous Bt. H.<br />
vez avoir prémédite de long temps que vous estes<br />
la comme en la gueulle des loups, et que vous navez<br />
non plus dasseurance ne repoz, sinon daultant<br />
quil luy plaist vous donner de iour en iour quelque<br />
respit. Si après vous avoir supporte quelque temps,<br />
il luy plaist lascher la bride a voz ennemys, vous<br />
avez a le prier de deux choses: quil ne permette<br />
point que vous soiez tentez oultre vostre portée, et<br />
cependant quil vous fortifie dune telle vertu, que<br />
vous ne soiez estonnez de rien qui vous pourra <strong>ad</strong>venir,<br />
pour défaillir. Nous devons bien estre tous<br />
resoluz, comme nostre vie luy est chère et pretieuse,<br />
quil nous sera protecteur contre tous assaultz. Mais<br />
ce nest pas pour nous exempter des persecutions,<br />
par lesquelles il veult esprouver la patience des<br />
siens. Plustost cest la condition a laquelle nous<br />
sommes ordonnez, comme dit S. Paul, que de passer<br />
par tel examen. Parquoy mettez peine de vous<br />
corfermer et pratiquer au besoing ce que vous avez<br />
apprins en lEscriture, et dont iournellement on<br />
vous <strong>ad</strong>monneste. Car si nous ne scavons que cest<br />
de batailler, quelle couronne espérons nous? Or<br />
la façon de combattre nous est monstree par le filz<br />
de Dieu, de posséder noz vies en souffrant. . Cest<br />
chose dure a nostre fragilité, mais puis quil a promis<br />
de donner constance invincible a ceux qui len<br />
requerront, plus tost apprenons de nous renger a<br />
sa doctrine, quen répliquant chercher de vains subterfuges,<br />
le ne dy pas que vous ne deviez estre esmeuz,<br />
oians ce quon machine contre vous, s ) moiennant<br />
que cela ne vous face point perdre courage<br />
pour quitter la confession de vostre foy en déclinant,<br />
mais plus tost vous sollicite a prier Dieu, et aussi<br />
esveille vostre zèle pour maintenir sa vérité, comme<br />
nous y sommes tenuz, quant il nous y appelle.<br />
Au reste pource que iay entendu que plusieurs<br />
de vous se délibèrent, si on les vient oultrager,<br />
de résister plus tost a telle violence, que de se laisser<br />
brigander, ie vous prie, treschers frères, de vous<br />
deporter de telz conseilz, lesquelz ne seront iamais<br />
benictz de Dieu, pour venir a bonne issue, puis quil<br />
ne les approuve point. le voy bien quelle perplexité<br />
vous presse, mais ce nest point ny a moy ny<br />
a creature vivante de vous dispenser contre ce qui<br />
nous est commande de Dieu. Quant vous serez<br />
affligez, naians rien attenté ') oultre vostre debvoir,<br />
ceste consolation ne vous pourra faillir, que Dieu<br />
vous regardera tousiours en pitié pour vous secourir<br />
en quelque façon que ce soit. Mais si vous essayez<br />
plus quil ne vous est licite, oultre ce que<br />
vous serez frustrez de vostre attente, ce vous sera<br />
un remors trop dur de sentir que Dieu vous est<br />
5) Ceci semble plutôt se rapporter à des persécutions<br />
éventuelles qu'à des faits déjà accomplis.<br />
6) à tenter Bt.