epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE

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eusfc este avec vous, vostre debvoir estoit de vous,
despouillier plustot que de souffrir la dissipation,
dont le danger estoit tout apparent. Mais ie crains
qune coniecture vous trompe, cest quil vous semble
quil ayt préfère les aultres a vous, ce qui nest point
croiable, veu que de long temps il ma declare combien
il vous aymoit et prisoit, mesmes il sembloit
quasi pour le désir quil avoit de se dédier a vostre
service, quil fust trop enclin a quieter ceulx ausquelz
il estoit pour lors oblige. Tant y a, que pour
obeyr a la vocation do Dieu, il sest arreste a Wesel
iusques a ce que Dieu len a délivre. Estant en liberté,
puis quon le requeroit si instamment de venir
a Francfort, il ne pouvoit, et ne debvoit refuser une
telle condition, comme estant offerte de Dieu, veu
quil ny avoit nulle meilleure ouverture de profiter
a leglise de Dieu. Quant a lobligation que vous
prétendez quil avoit envers vous, le vous prie de
vous tenir suspeetz en vostre cause propre, et vous
remectre plustot a ladvis do ceulx qui ne sont point
préoccupez daffection comme vous, a qui la chose
attouche, aussi ie vous prie de bien considérer, si
ce que ien ay tousiours respondu nest pas vray, ascavoir
que telle convenance estoit pour le tenir en
suspend, et par consequent le rendre inutile, iusques
a ce que Dieu eust asseure ce qui estoit incertain.
Quoy quil en soit, ie vous prie, mes frères, daultant
que nous sommes tenus de secourir les uns les aultres,
et nous esioyr au profict et salut de noz frères,
quil ne vous fasse point mal qune povre église qui
estoit quasi preste a périr, ait appelle a son ayde
celuy qui estoit le plus prochain et auquel Dieu en
avoit donne le moien. Vous scavez que la premiere
reigle de charité est de nestre point adonnez a nous
mesmes. Quant ceste modestie dominera en noz
cueurs, iamais nous naurons envie ne ialouzie, que
les aultres soient bien pourveuz. Daultre coste,
quil vous souvienne du remède que sainetPaul propose
pour appaiser toutes picques et contentions,
cest que nous ne soions point menez de cupidité de
vaincre et surmonter. Au reste ie vous prie aussi
de penser que vous gaingnez a contester dune chose
conclue et faicte, laquelle ne se peult changer, sans
tout renverser. Youîdriez vous pour une contention
privée anneantir une election en laquelle le nom de
Dieu a este sollemnellement invooque? Vouldriez
vous que pour satisfaire a vostre désir, ung pasteur
fust arrache de leglise en laquelle ilsert avec grant
fruict? Vouldriez vous faire ung tel scandalle que
dexposer en opprobre et mocquerie,. non seulement
leglise de Francfort, mais aussi les aultres semblables?
Pensez quelle occasion les meschans auroient
de blasphemer, et combien les debilles en seroient
esbrarilez et quasi confus. Qui plus est, vous rendriez
lhomme inutile tant a vous qua tous aultres,
comme vous aiant fraulde auparavant et nestant re­
tourne vers vous, sinon par,force: mais iespere que
desia cest ardeur aura este modérée, et que Dieu
vous aura fleschy a ceste équité, de quieter vouluntairement
a voz frères ce que vous avez cuyde estre
vostre, et ne point empesoher celuy qui est ia en
bon train, de continuer a ce que Dieu en soit glorifie.
Ce pendant, mes frères, fortifiiez vous de plus
en plus en zèle et constance, et persistez a batailler
vertueusement, iusques a ce que nous recevions la
couronne de gloire de la main de celuy auquel nous
avons a servir dun commun accord.
Surquoy trescheœ frères, après mestre recommande
a vous et a voz bonnes prières, ie supplieray
nostre bon Dieu vous avoir en sa garde, vous conduire
tousiours par son esprit, vous enrichir de ses
benedictions spirituelles, tellement que de plus en
plus il soit honore et exalte entre vous. Mes frères
vous saluent affectueusement. De Geneve ce .24.
May 1557.
Vostre humble frère et entier amy
Iehan Calvin.
2637.
QUADBATUS *) CALVINO.
In memoriam ei revocat scholas Argenioratenses
quibus dlim eo duce interfuerat ; statum ecclesiae Mombelgardensis
deflet, Faretti et Besae nuper ibi transeuntium
mentionem facit.
(Ex autographo Ood. Genev. 110, fol. 110.)
Clarissimo viro D. Ioanni Calvino Genevensis
ecclesiae pastori vigilantissimo et tanquam in Christo
patri ac dominp suo observandissimo
Genevao.
S. F. Magnas omnino gratias habeo D. Dommartino,
viro optimo ac vere nobili, qui tecum de
mea erga vos observantia verba fecerit: sed tibi,
vir clarissime, etiàm maiores ago quod ipsius orationi
fidem habens et me vicissim benevolentia prosequaris
et illud ipsum humanissimis Uteris tuis 2 )
testatum esse velis. Utinam vero referre possem.
Sane ex quo Lutetia hue reversus sum, proposui
2637.. 1) Comitis Georgii Wirtembergensis consiliarius Mombelgardiae.
{Carré?)
2) deperditis. Ipse quidam lute prima vice ad Calvimum
scripsisse videtur.