epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE

387 EPISTOLAE 2583—2585 388
Spectables prudens et honnorez seigneurs ap- que vous trouvez si maulvais que jay envoie vers
pres les amyables et désirées recommandations par M. Calvin: cérte, frères, je confesse que a mon ad-
ce que jeudy dernier par devant nostre consisvis je n'eusse point envoie vers luy si j'eusse pretoyre
seroit comparue Loyse fille de deffunct franmier veues voz lettres, tant j'avois et ay de désir
cois escoffie produisant une requeste ou soit sup­ a vous, mais voiant ce qu'est advenu, je ne me puis
plication tendant aux fins estre prononce sus une ny ne dois repentir d'y avoir envoie. Et voy en
prétendue promesse de mariage entre Anthoine ha- ce, que Dieu par sa providence m'a faict haster
siestin' natifz de berne avec ladicte Loyse de laul- d'envoier avant recevoir lettres de vous, affin que
tre. Parce que ledict haiestm soit ja passes sept par vos escrips ce faict et evennement ne fussent
ans quil auroit promise ladicte loyse comme elle empeschez. Or quel est ce faict et événement dont
dit et jcelle délaissée sans accomplir ny consommer je parle? C'est premièrement l'advis de M. Calvin,
le mariage, mais au contraire ledit anthoine auroit qui a este comme verres par ses lettres, ') que
faict une attestation signée de son nom et de son quant je vous aurois promis mon ministère et vous
seaulx scellée. Par laquelle jl declaire en presence le m'auriez requis avant les choses constituées icy,
de tesmoings quil ne veult pas ladicte loyse mais
quil la quicte. Et daultant que nostre diet consistoyre
voulant nourrir bonne amitié et obvier a tous
murmures et scandales na voulsu procéder plus oultre
sans le vous faire scavoir parce que ledict Anthoine
est natifz de vostre ville de berne la ou il
pourroit avoir quelque parens lesquelz estans de
ce adverty pourroyent soubstenir son droict ou proveoir
de bon remède pour empescher la procédure que
pretend la partie. Parquoy mus a ce regard vous
prions affectueusement requerans faire entendre audict
Anthoine ou soit a ses parens les choses prenarrees
affin que en appres soit par nostrediot consistoyre
procède ainsi quil sera de raison. Priant
sur ce nostre seigneur quil vous conserve en sa
saincte grace. De Geneve ce 15. de Ianvier 1557.
2584,
PERRUCEL A L'ÉGLISE D'EMDEN.
H s'excuse de n'avoir pas répondu à leur appel,
et s'en rapporte à l'opinion de Calvin.
(Extrait de l'original conservé aux Archives de l'église wallonne
d'Amsterdam, et dont nous devons la copie à M. le
pasteur Gagnebin.)
Au ministre Senieurs et Diacres de l'Eglise
francoise estrangiere.
A Emden.
2 )
pour ma liberté, j'auroie mal faict de promettre, et
vous de requérir. C'est après que, par le mesme
advis, estant libre de ce ministère de Wesel, je devoie
aller secourir la périclitante Église de Francfort,
comme si Dieu me le commandent. C'est finalement
la resolution de tous les troubles et debatz
que ma conscience avoit en ceste matière Laquelle
resolution m'est donnée par ce faict d'avoir envoie
et par ce qui en est advenu. Et laquelle resolution
(encore qu'elle soit contraire a mes premieres,
propres, et privées affections désirs et propos et que
souvent j'aie regretz au contraire) Toutefois je l'accepte
et y consens, estant persuade qu'elle est de
Dieu. —
Quant a ce que dictes que M. Cahin n'a ouy
qu'une partie, pleust a mon Dieu que j'eusse la
copie de mes lettres a luy pour les vous envoier,
mesmement d'unes particulières par lesquelles je luy
ouvrois mon coeur comme l'enfant au père (me submettant
toutesfois a sa correction) la vous verries
s'il n'a ouy qu'une partie. Certes jay tellement
escript que je pensoie que je vous deusse estre envoie,
et autant en attendoient plusieurs frères d'icy quant
je leur eus révèle ce qu'avois escript de sorte que
aians eu vouloir de marcher a Francfort ilz ne voulurent
délibérer de aucun remuement s'il n'avoient
premier ouy la response du message. Vous notez
mon messagier de quelque suspition parce qu'il a
passe par Francfort. Mais il falloit bien qu'il y
passast pour porter mes lettres a la dicte Eglise
par lesquelles elle sceut mon propos et deliberation
pour attendre l'issue Qu'il ait portées
lettres de Francfort a Geneve, je ne le veulx nier
mais qu'elles fussent pour plaider la cause que cuidez,
je ne le pense pas, ains je cuide que seulement
ilz ont escript que si je n'alloie a eux que on en
envoiast un aultre avec, le messagier. Car aussi
je scay que ceulx sur lesquelz vous pouvez avoir
Je suis contraint rompre le silence, qui me seroit
plus plaisant que le parler en telles matières: et
comme eeulx qui pour dire un mot en joingnent
plusieurs, ainsi estant force de respondre a un point
j'en toucheray d'aultres. Et en premier lieu ce
2584.1) N. 2564.
2) à Wesel]