epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE

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(Minute. Bibl. de Geneve. Vol. 107, fol. 108. Copies Vol. 108.
f. 110. — Lettres fr. II. 110% Trad. angl. III. 302.)
La dileotion de Dieu nostra Fore et la grace de
nostre Seigneur Iesus Christ soit tousiours sur
TOUS par la' communication du S. Esprit.
Tresohers seigneurs et frères, iespere que nostre
frere M e . Francois 2 ) vous aura faiot les excuses de
ce questant a Francfort au moys de septembre, ie
ne vous peus escrire. Depuis mon retour iay quasi
tousiours este malade: non pas que cela maict en
tout empesche, mais pour le moins quant lopportunite
du messager soffroit, ie ny pouvois vaquer.
Tant y a que si ieusse pense mes lettres estre fort
requises, ie neusse pas si long temps attendu, car
ie vouldrois bien memploier pour vous en plus
grandes choses. Mais pource que vous avez gens
plus prochains qui vous exhortent et sollicitent, il
me semble que vous navez pas grand besoing de
mes lettres, sinon affin que vous soiez consolez du
soing que iay de vostre salut. Car comme vous
maymez, ie ne doubte pas que la memoire que iay
de vous ne vous resiouisse. Au reste ce que vous
pourrez attendre et désirer de moy, vous le trouverez
plus prest en le cherchant soigneusement,
cest que si vous estes diligens a lire la saincte
parole de Dieu, et vous exercer en la doctrine
dicelle et exhortations qui en sont tirées, il y aura
assez pour vous confermer ' en la crainte de Dieu,
vous édifier eu la foy dp nostre Seigneur Iesus, et
vous retenir en telle constance que rien ne vous
face décliner du bon chemin. Seulement gardez de
vous refroidir, car vous scavez a quelle condition
nous sommes appeliez. Daultre part vous expérimentez
quelz moiens a Satan de vous desbaucher
ou vous esgarer, sinon que vous fussiez retenuz de
ceste bride de la parolle de Dieu. Car quoy quon
se face acroire, si on se retire bien peu de temps,
toute congnoissance quon aura eue sesvanouit tantost.
Car nous sommes si plains de vanitez et
mauvaises affections, quelles ont incontinent corrompu
toute la bonne semence que Dieu aura mis
en nous, sinon quon soit tousiours après a cultiver
pour arracher le mal et constituer 3 ) le bien. Sur
tout vous estes en un lieu ou il y dominé tant de
corruptions, que si vous navez tousiours les remèdes
a la main, il vous seroit bien difficile de persévérer
cati nt gallicam eccl. institueremus. Aux archives de l'église
wallonne d'Amsterdam il existe entre autres une lettre adressée
à l'église d'Emden, datée du 13. février 1555 et signée: la
jeunesse de Capharnaum, où les membres de celle d'Anvers
protestent de leur attachement à la foi et au culte èvangéliques.
2) Perrucel.
3) confirmer Bt.
Calvini opera. Vol XVI.
eh la pureté laquelle Dieu demande de tous les
siens. Et ie pense bien que chacun sent assez en
soy combien Satan sefforce a user de telles occasions.
Tant plus donques avez . vous a batailler
au contraire.
Vray est-que ce nest pas le tout de lire et
douir, car nostre but est destre oonioinctz et uniz 4 )
a nostre Dieu en toute sainctete et perfection, et
daultant que nousny pouvons parvenir 5 ) iusques a
ce que nous soions despouillez de ceste nature cor-,
ruptible, nous avons a cheminer en intégrité de
vie, et servir en pure " conscience ce bon Dieu qui
nous a choisiz a soy. Mais pource quen nostre
foiblesse, et au milieu de tant de tentations, nous
avons bien tost mis en oubly quelle est nostre vocation
pour nous aquitter de nostre debvoir, et
cependant nostre légèreté nous transporte ca et la,
il est bien mestier de faire valoir les aides que Dieu
nous donne. Parquoy, mes frères, exercez vous
non seulement a lire en prive, mais aussi a vous
assembler au nom de Iesus Christ, affin dinvoquer
Dieu et recevoir quelque bonne instruction pour
profitler de plus en plus. Et par ce moien aussi,
chacun incitera ses frères a prendre courage, et
sera incite par eux. Et affin que rien ne vous
destourne, pensez tousiours quel est ce thresor de
lEvangile, affin de mespriser tout ce qui est du
monde. Car combien que Satan aveugle les enfans
de ce monde en leurs délices ou cupiditez, tellement
quilz ne pregnent nul goust a la doctrine de salut,
nous ne debvons pas nous abbrutir avec eux. Car
a la vérité cest une félicite inestimable de nous
pouvoir reposer en la bonté de nostre Dieu pour
obtenir mercy de luy, et quelques miserables creatures
que nous soions, en attendant quil nous retire
en son heritage éternel, de nous tenir icy bas
soubz sa protection. Car puis que nous possédons
ce trésor par lEvangile, gardons bien quil ne nous
soit ravy.
le vouldrois bien, oultre ce que noz frères, vous
visitent, que vous eussiez homme resident 6 ) avec
vous pour vous enseigner, affin aussy davoir recours
a luy en toutes voz difficultez, et vous prie dy tascher
tant que vous pourrez. Au reste, mes frères, oheminez
tousiours tellement au millieu de ceste generation
perverse, que vostre vie monstre par effect
que ce nest pas en vain que Dieu vous a séparez,
et desdiez vous plainement a nostre Seigneur Iesus,
iusques a ce que vous soiez du tout reformez a son
image pour estre participans de sa gloire, et que
4) d'estre contraincts de vivre Bt.
5) persévérer Bt.
6) En mars 1557 on désigna le ministre Evrard pour
aller à Anvers. {Beg. de la Vén. Comp.')
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