epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE

207 EPISTOLAE 2484—2486 208
tulissent? Et propter aquae defectum nihil sanoto
martyri proderit Christi sanguis, qui pro evangelii
fide, in qua posita est omnium communis salus,
sanguinem fundere non dubitat? Oerte modestiores
fuerunt papistae, qui saltern in hac necessitate,
baptisma sanguinis aquae lotioni subrogant. In
summa, nisi omnia religionis principia evertere libet,
fateri necesBe erit, non esse fundatam in baptismo
infantis salutem, sed baptismo tantum obsignari.
Unde sequitur, non praecise nee simpliciter
esse necessarium. Atque ut demus quod perverse
isti postulant, ubi instat mortis periculum, baptizandos
esse infantes, erit tarnen administrandus ex
Christi institutione et mandato. lam ostendant ubi
Christus privatis hominibus praeceperit baptisare.
Certe nemo in ecclesia honorem sibi usurpât: et
Christas, teste apostolo, aliis omnibus praescripsit
ne se ad publicum munus ingérant. Speciale est
Christi mandatum ad apostolos; Ite, praedicate,
baptizate. (Mat. 28, 19.) Quisquis idem suo arbitrio
tentabit, temeritatis damnabitur. Quid ergo
de mulieribus dicendum, quibus ne loqui quidem in
coetu publico conceditur? Atque haec pluribus forte
quam opus fuit Tel quam ferebat epistolae ratio apud
te, clarissime vir, disserui. Quanquam si uberior
tractatio et plenior te oblectaverit, appendix quae
addita fuit libello contra Interim, 17 ) tibi suggeret
quae voto tuo satisfaciant. Yale, nobilis et mihi
venerande Domine. Christus te inoolumem cum familia
conservet, virtute sustineat, spiritu gubernet,
omnique benedictione locupletet. Genevae 24. Iunii
1556. 1S )
3485.
CALVIN AUX ANCIENS ET AUX DIACRES
DE L'ÉGLISE FRANÇAISE DE FRANCFORT.
Beprésentations relatives aux discordes et troubles
de l'église.
(Minute. Bibl. de Genève. Vol. 107, fol. 75. Copies Berne
T. VI. p. 612. Simler Vol. 87. — RnohatVII. 334. — Lettres
fr. II. 95. Trad. angl. III. 271.)
La dilection de Dieu nostre père et la grace de
nostre Seigneur Iesus Christ soit touiours sur vous
par la communication du Sainct Esprit.
17) Opp. VIL 675.
18) Manc et sequentem HoUrrachus Francofurtum atlulisse
videtur.
Treschers sieurs et frères, voz lettres 1 ) meussent
plus entièrement esiouy en ce que par icelles me
mandez que lestât de vostre Eglise est auiourdhuy
paisible et sans trouble, neust este que daultre part
un bruit commun voile, quil ny a encores rien
amende, mais que les picques et debatz y régnent
autant que iamais. le scay bien que du premier
coup telles maladies ne se guérissent pas aisément
quil ny en demeure quelque résidu, et mesme ou
il y a eu contention, quil fault que lune des parties
demeure malcontente, iliaques a ce que le temps
appaise tout. Mais le bruit est quil y a grande
quantité de gens en vostre compaignie qui murmurent
et sont aussi aliénez que iamais. Sil est ainsy
ie ne scay quelle issue on endoibt attendre, sinon
que ie crains une grande confusion a laquelle iê prie
Dieu de remédier. Et ce pendant aussi de vostre
coste advisez dy mettre paine. Sur tout ie vous
prie de tenir la meilleure moderation quil sera possible,
et pour ne point aigrir ceulx qui desia ne le
sont que par trop, ce que ie ne diets pas sans cause,
car, pour vous confesser franchement ce que Ion
pense, ie vouldroye que neussiez point use de telle
rigueur envers ceulx qui nont point approuve vostre
eslection. a ) Si après la sentence donnée, ils eussent
continue a vous reprouver, il y avoit iuste
raison de les appeller comme gens tenans leur secte
a part. Mais puis quilz ne vous empeschent pas a
faire vostre office, mesmes quilz respondent devant
vous, se submettant a lordre commun, il me sem- .
ble quil nestoit pas bon de les presser plus oultre;
car puis quilz nont point consenty a vostre eslection,
3 ) vous entendez bien quilz ne lont pas tenu
pour legitime quant a eulx. Or cest une affection
privée laquelle ie confesse estre vitieuse. Quant
ilz ont tasche de la rompre et abolir pour ce quelle
leur desplaisoit, ca este encores un plus grand mal.
Yoicy doneques le moyen que ie vouldroye tenir a
mon advis. Cest, puis quon scait que lelection ne
leur est pas venue a gre, quilz fussent supportez a
ne point faire declaration expresse, telle que vous
la demandez, moiennant quilz acquiescent a vous
accepter comme anciens, sans vous troubler en
vostre office, et aussi que de leur part ilz se rendent
subieetz a la discipline. Combien pensez vous
quil y ait délections bonnes et sainctes, voire
dhommes excellons, qui toutesfois ne plaisent point
a chascun? Prenez le cas doneques quant nostre
bon frère maistre Bichard *) fust esleu, aucuns ne
layant point a gre en fussent faschez, toutesfoys
2485.1) Elles ne se sont pas retrouvées. Voyez N. 2473.
2483. 2) Comp, la lettre précédente à Glauburg.
3) N. 2399. 2402.
4) Vauville.