volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE

43 ORDONNANCES. 44
pour donner liberté a ladicte femme de se pouvoir
remarier. Que si l'abuseur retournoit après, qu'il
soit puny selon qu'on verra estre raisonnable.
Si une femme se depart d'avec son mary et s'en
aille en ung aultre lieu, et que le mary vienne demander
d'estre séparé d'elle et mis en liberté de se
remarier, qu'on regarde si elle est en lieu dont on
la puisse evocquer ou pour le moins luy notifier
qu'elle ayt a comparoistre pour respondre a la demande
de son mary, et qu'on ayde le mary de lettres
et aultres adresses pour ce faire. Oe faict,
qu'on use de telles proclamations comme diet a esté
cydessus, ayant premièrement evocqué les plus
prochains parens ou amys d'icelle pour les admonester
de la faire venir s'ilz peuvent. Si elle comparoist
dedans le terme et que le mary refusast de
la prendre •) pour la suspition qu'il auroit qu'elle
se fust mal gouvernée de son corps et que c'est
une chose trop scandaleuse a une femme d'ainsi
abandonner son "mary, qu'on tasche de les réduire
en bonne unyon, exhortant le mary a luy pardonner
sa faulte. Toutesfois s'il perseveroit a faire instance
de cela, qu'on s'enquiere du lieu ou elle a esté,
quelles gens elle a hanté et comment elle s'est gouvernée,
et si on ne trouve point d'indices ou argument
certain pour la convaincre d'avoir faulsé la loyaulté
de mariage, que le mary soit contrainct de se reconcilier
avec elle. Que si on la trouvé chargée
de presumption fort vehemente d'avoir paillarde,
comme de s'estre retirée en mauvaise compaignie et
suspecte, et n'avoir point mené honeste conversation
et âè femme de bien, que le mary soit ouy en sa
demande et qu'on luy octroyé ce que raison portera.
Si elle ne comparoist point le terme escheu,
on tienne la mesme procedure contre elle comme
on feroit contre le mary en cas pareil. S'il y
avoit 2 ) parens ou amys en la ville qui eussent aydé
1) de la prendre, manque ibid.
2) La fin de l'article manque dans ces textes. Mais par
a tirer une femme ainsi hors et que cela soit bien
vérifié, qu'on les appelle et qu'on leur recommande
de la ramener sur le lieu, afin qu'en la presence
d'icelle la cause soit congneue.
Si ung homme après que sa femme l'aura abandonné
n'en faict nulle plaincte, mais qu'il s'en taise,
ou que la femme ainssi délaissée de son mary
dissimule sans en mot dire, et que cela vienne en
congnoissance, que le Consistoire les face venir pour
scavoir comment le cas va, et ce affin d'obvier a
tous scandalles, pource qu'il y pourroit avoir colusion,
>) laquelle ne seroit point a tollerer, ou mesme
beaucoup pis, et que ayant congneu la chose on y
pourvoie selon les moyens qu'on aura, tellement
qu'il ne se face point de divorces voulontaires, c'est
a dire au plaisir des parties sans authorité de iustice:
et qu'on ne permecte point aux parties conioinctes
d'habiter a part l'ung de l'aultre. Toutesfois
que la femme a la requeste du mary soit contraincte
de le suyvre quant il vouldra changer d'habitation
ou qu'il y seroit contrainct par nécessité,
moyennant que ne ce soit point ung homme desbauché
qui la mené a l'esgarée et en pays incongnu,
mais que ce soit ung homme raisonnable qui veuille
faire sa residence en lieu honneste pour vivre en
homme de bien et tenir bon mesnage.
Que toutes causes matrimoniaUes concernant
la conioinction personnelle et non pas les biens
soient traictées en premiere instance au Consistoire,
et que là s'il se peult faire appointement amyablo
il se face au nom de Dieu. S'il est requis de prononcer
quelque sentence iuridique, que les parties
soient renvoyées au Conseil avec declaration de l'advis
du Consistoire, pour là en donner sentence diffinitive.
contre ils insèrent plusieurs paragraphes qui ne se trouvent
pas encore dans le projet original.
1) La copie de la V. G. a par erreur: collision.