volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE

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3. Sil advient que deux ieunes gens ayent
contracte mariage ensemble de leur propre mouvement,
par follie ou legiereté, qu'ilz ensoyent punis
et chasties: et que tel mariage soit rescindé a la
requeste de ceux qui les ont en charge.
4. Sil se trouve quelque subornation, ou que
quelcun, soit homme ou femme, les ayt induictz a
cela, que la punition soit de trois iours au pain et
a leaue, et de crier mercy devant la iustice a ceux
a qui il attouchera.
5. Que les tesmoings qui se seront trouvés a
faire tel mariage soyent aussy punis par prison
d'ung iour au pain et a leaue.
6. Qu'il ne se face nulle promesse clandestine
soubz condition ou autrement entre les ieunes gens
qui n'auront- point encores esté mariés, mais qu'il
y ayt pour le moins deux tesmoings.
7. En cas que les enfans se marient sans
congé de père ou de mere, en l'aage qui leur a
esté permis cy dessus, et qu'il soit cogneu par la
iustice qu'ilz ont licitement fait, pour la négligence
ou trop grande rigueur de leurs pères: que les pères
soyent contraincts a leur assigner dot ou leur
faire tel party et condition comme silz y avoyent
consenti. H
8. Que nu l P ere n'ayt a contraindre ses enfans
a tel mariage que bon luy semblera, sinon de
leur bon gre et consentement. Mais que celluy ou
celle qui ne vouldroit point accepter la partie que
son pere luy vouldroit donner, sen puisse excuser,
gardant tousiours modestie et reverence, sans que
pour tel reffus le pere luy en face aucune punition.
Le semblable sera observé en ceux qui sont en curatelle.
9. 2 ) Toutesfois s'il advenoit que quelque enfant,
ayant reffusé de se marier selon la volonté du
pere, choisist puis après un mariage qui ne fust
point tant a son proffit et avantage, que le pere
a cause de telle rebellion ou mespris ne fust tenu
sa vie durant de luy rien donner.
Que 3 ) les pères ou curateurs n'ayent a faire
contracter mariage a leurs enfans ou pupilles iusque
a ce qu'ilz soyent venuz en aage de le consommer.
Les personnes qui se peuvent marier sans congé.
Ceux qui auront este desia une fois mariez,
tant hommes que femmes, combien qu'ilz ayent encores
leurs pères vivans, seront neantmoins en liberté
de se pouvoir marier moyennant quilz ayent
1) selon le droict de la ville. Addition de Calvin qui ne
se retrouve pas dans la Copie de la V. C, où du reste l'addition
de 1561 n'existe pas encore.
2) Le 9 est effacé de main de Calvin et remplacé par 2.
3) Les articles qui suivent ne sont plus numérotés.
ANCES. 36
l'aage susdictz, assavoir le filz 20 ans passés et la
fille 18: ') et quilz ayent esté émancipés, cest adiré
qu'ilz soyent sortis de la maison de leur pere et
ayent tenu menage a part: combien que sera le
plus honneste qu'ilz se laissent tousiours gouverner
par le conseil de leurs pères.
Que toutes promesses de mariage se faoent
honnestement et en la crainte de Dieu, et non
point en dissolution, ne par une legiereté frivole,
comme en tendant seulement le verre pour boire
ensemble, sans s'estre premièrement accordé de propos
rassis. Et que ceux qui feront autrement soyent
chasties: mais a la requeste de l'une des parties qui
se diroit avoir esté surprinse, que le mariage soit
rescindé.
Si quelcun tire une partie en cause, allegant
promesse de mariage, sinon qu'il y eust deux tesmoings
gens de bien et de bonne renommée, que
le serment soit déféré a la partie défendante: et
qu'en le nyant elle soit absoulte.
Pour quelles causes les promesses faictes se peuvent
rescinder.
Que depuis qu'il apport d'une promesse deuement
faicte entre personnes capables, le mariage ne
soit point rescindé sinon pour troys cas. Ascavoir
quand il se trouveroit par probation suffisante que
une fille qui auroit esté prinse pour vierge ne le
seroit pas: ou que l'une des parties auroit maladie
contagieuse en son corps et incurable.
Tiercement 2 ) si ung homme après avoir iuré
fille ou femme, s'en va en ung aultre pays et que
la fille ou la femme en vienne faix*e plainte demandant
qu'on la délivre de sa promesse, attendu la
desloyaute de l'autre, qu'on s'enquierre s'il l'a fait
pour quelque occasion honneste et du sceu
de sa partie, ou bien par desbauchement et de ce
qu'il n'auroit point eu vouloir d'accomplir le mariage.
S'il se trouve qu'il n'ayt point eu de raison
apparente et qu'il l'ayt fait de mauvais courage,
qu'on s'enquierre du lieu ou il s'est retiré: et s'il
y a moyen, qu'on luy notiffie qu'il ayt a venir dedans
certain iour pour s'acquitter do la foy qu'il a
promise. S'il ne comparoit point, ayant esté adverti,
que par trois dimenches il soit proclamé en
l'esglise qu'il ayt a comparoistre, tellement qu'il y
ayt tousiours quinze iours 8 ) de distance entre deux
proclamations, et ainsy que tout le terme soit de
1) Calvin a changé ces chiffres en VA et 20.
2) Ce troisième cas manque dans la copie de la V. C.
quoique l'article commence en annonçant trois cas. Les Ord.
d,e 1561 ne parlent plus que de deux cas. Mais Tarticle se
trouve inséré plus loin dans les deux textes, sous le chap, de
Vannulation des mariages.*
3) quinze iours: addition de Calvin.