volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE
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305 1538 DECEMB. 306<br />
avons pareillement pense et iuge que vous entendissiez<br />
asses le bon vouloir que nous avons pour<br />
vous faire service et a vostre republique, parce que<br />
sans aulcun regard de ce que nous laissions, mesme<br />
estant bien asseurez que nous aurions beaucoup de<br />
labeurs, sommes venuz a vous par le bon consentement<br />
des magnifiques seigneurs ausquelz nous<br />
estions et nous sommes entièrement efforcez selon<br />
le debvoir de nostre office do reduyre vostre peuple<br />
a bonne paix et union, auquel certes avons trouve<br />
affections trop particulières et dommageables non<br />
seulement au cours de levangile, mais aussy a la<br />
conservation et entretenement de vostre ville et republique.<br />
Or nous sommes présentement certains que<br />
nostre fidélité et leaulte en nostre ministère et nostre<br />
bon vouloir vers vous et vostre republique n'est<br />
ne n'a este par grand nombre de gens ainsy receu<br />
quil debvoit: ains avons este et sommes iournellement<br />
reputez pour infidèles papistes et corrupteurs<br />
de lescripture et pour telz qui vouldrions decepvoir<br />
vostre peuple, qui nous est chose trop dure a porter.<br />
Cecy savons nous pour certain parce que plusieurs,<br />
mandez devant vos Seigneuries pour rendre<br />
raison de ce quil vous plairait les interroguer, ont<br />
reiecte toute leur faulte sur nous, tant pour nos<br />
personnes en particulier que pour nostre ministère.<br />
Ainsy sommes a tort blasmez non point en nostre<br />
presence seulement, mais en la vostre et de vostre<br />
noble conseil, reiectant comment diet sur nous toutes<br />
leurs faultes et insolences lesquelles sont plusieurs<br />
et grandes. Ces choses considérées et que<br />
liniure ne tourne point sur nous tant seulement<br />
mais aussy et plustost sur vous et vos ordonnances<br />
et mesme de toute la reformation des églises de la<br />
Germanie et signantement de leglise de Berne a laquelle<br />
conformément avez faict ordonnance pour la<br />
vostre: et nous conformément a leur doctrine qui<br />
est purement evangelique avons presche et preschons<br />
a vostre peuple, estans certains par la parolle de<br />
Dieu que ce que nous enseignons est très veritable,<br />
et neantmoins que nostre ministère nest point seulement<br />
inutile mais aussi tourne en contemnement et<br />
mocquerie. Et davantage que vostre ville et republique<br />
Galvini opera. Vol X. P. II,<br />
a raison de telles partialités tournerait en dangier trop<br />
apparent, et que noz personnes aussy ne seroient en<br />
seurete au millieu de tant de malvueillans, ce que<br />
ne priserions pas beaucoup attendu quil ne viendroit<br />
aulcun fruiot ou ediffication. Donc humblement<br />
vous supplions, magnifiques Seigneurs, prenans<br />
toutes choses en bonne part et comme procédantes<br />
de. tresbon cueur envers vous et vostre republique,<br />
quil vous plaise commander que les causes<br />
et raisons pour lesquelles nous avons este et<br />
nostre ministère blasmez devant vos Excellences<br />
nous soyent baillées par escript et signées par monsieur<br />
vostre Secretaire et que les noms de ceulx qui<br />
auroient porte telles parolles soyent enregistrez par<br />
devers vous pour y pourveoir comme de raison.<br />
Oultreplus supplions humblement vous vouloir contenter<br />
de si peu de service que nous avons peu<br />
faire a vous et a vostre peuple, vous certifians quil<br />
a este droict et fidelle et partant dun bon et veritable<br />
cueur. Et pour ladvenir quil vous plaise si<br />
vous voyez que bon soit vous pourveoir daultres<br />
ministres ausquelz Dieu doint la grace de bien persévérer<br />
que en grands labeurs nous avons bien continue.<br />
Car nous ne porrions plus faire fruietz en<br />
ce lieu telz que desirons, estant les choses en tel<br />
desordre. Et toutesfoys ne vous entendons point<br />
laisser si aultrement ne vous plaist, iusqua ce que<br />
vous soyez pourveuz daultres, qui sera en tel temps<br />
quil vous plaira nous ordonner et signifier: promettans<br />
neantmoings que en tout temps et lieu ou<br />
nous serions que nous demeurerons vos bons et<br />
féaux serviteurs et amys et de vostre noble ville<br />
et cite. Et pour la fin nous prions quil vos plaise<br />
avoir regard a toutes choses, faisans diligence de<br />
pourveoir partout selon vostre grande sagesse prudence<br />
et vertu. *) Le dernier iour de décembre 1538.<br />
Iehan Morand.<br />
Anthoine de Marcourt.<br />
Iacques Bernard.<br />
Henry de la Mar.<br />
155. 1) Pour plus de détails historiques voyee Buchat, V.<br />
100. Kampschulte I. 349 s.<br />
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