volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE
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281 1538 NOVEMB. 282<br />
150.<br />
FAREL AUX GENEVOIS.<br />
Malgré les tristes expériences qu'il a faites chez<br />
eux, il leur a adressé de Bale des paroles de paix,<br />
dont quelques uns ont profité pour le calomnier encore<br />
comme fomentant des discordes. Il proteste donc derechef<br />
de son éloignement dé tout désir d'exciter les uns<br />
contre les autres, et de son désir de cimenter parmi<br />
eux la bonne harmonie. Il ne veut ni se créer un<br />
parti, ni se défendre contre des attaques aussi puériles<br />
qu'odieuses. Il réitère les exhortations de ses précédentes<br />
missives et annonce la mort de Couraut ainsi<br />
que l'arrivée de Calvin à Strasbourg.<br />
(<strong>Archive</strong>s de Genève. Pièces historiques N. 1206. Copie.)<br />
La grace paix et miséricorde de Dieu nostre<br />
bon père par son seul filz Iesus nostre seigneur en<br />
la vertu du sainct esperit habitant en vous soit sur<br />
vous tous mes treschers frères en nostre seigneur<br />
affin que puissiez plainement despouiller toutes<br />
affections et purement suyvre la saincte parolle<br />
Evangelicque surmontant vous mesmes et vous<br />
vainequans pour estre subgectz a Dieu.<br />
Vous avez oy et aucunement expérimente ce<br />
qui advient a ceulx qui veullent aller et suyvre<br />
après levangille. Dequoy il a pieu au père Esternel<br />
men fayre particippant. Et si avant que vinse a<br />
vous en ay santi certes estant parvenu a vous trop<br />
plus grandement et dune manière la plus estrange<br />
que iamais. Et singullierement quant quelque<br />
ordre et pollice debvoient estre mys en leglise affin<br />
que ne feusse sans dicipline et correction, mays<br />
ainsi que le seigneur Iesus a diet en sainct Matieu.<br />
Lasault ma este si dure et rude quant a ma part<br />
et ay veu la consequence telle: le confesse icy ma<br />
petitesse que du tout ay perdu la coueur de rien<br />
fayre ne dire envers ceste Eglise et combien quaye<br />
avecques le bon serviteur de Dieu et vray ministre<br />
de levangille vostre pasteur bon loyal et fidelle<br />
Galvyn travallez ainsi que les églises nous ont conseille.<br />
Ce nonobstant contre espérance et en ce avons<br />
voullu declerer laffection et extime quavyons envers<br />
les églises de Dieu, nous mettans en tel ieu comme<br />
avons este expouse: pourquoy voyant telle et si<br />
grande inniquite asseure et bien advertis que tout<br />
au contrayre seroit prins se que dirions et ferions<br />
aultre nay pencee, frères, recommande la cause a<br />
Dieu, et en sillence pourte tout ce que Dieu menvoye,<br />
prenant tout de sa main le merciant. Et le<br />
désir estoit est 1 ) si loing que ne puisse rien oyr<br />
de lorrible desollation et dicippacion, tirant tant<br />
150. 1) destre. 2) y.<br />
I questoit possible mon coeur de penser aux peines<br />
travaulx, et toute diligence et debvoyr quay pris<br />
pour la ville envers Dieu, priant et la recommendant<br />
et envers tous que ay cogneust povoyr selon Dieu<br />
fayre auleugne assistance: car rien ne presse tant<br />
ung coeur que ingratitude: Randre le mal pour le<br />
bien et haine pour la dilection quon porte, mort et<br />
confusion pour la vie et honneur quon az procure.<br />
Or ay este presse pour vostre consolation vous<br />
escripre quelque chose, ce quay grandement refusez<br />
tant pour la douleur que me pressoyt comme si<br />
afflige, ains y eusse mis une seule note en quoy<br />
puysse estre demordue ce que facillement advient<br />
Ion y eust tache pour me obeyr. Touteffois estant<br />
a Basle pence vous avoyr escript aucunes lectres<br />
ou ny az rien a mordre quelque dens que soyent<br />
après et destre que tous noz amys les voient et<br />
tiennent. Or puys que il az pieu a mon Dieu<br />
contre mon vouloyr me appeller de rechief a servir<br />
a sa parolle si clarrement que nay peu refuser<br />
sans résister <strong>ouverte</strong>ment a Dieu: estant plus près<br />
de vous pour pouvoyr sy estoit possible passer mes<br />
angoysses, despuys que suys ycy nay escript ne<br />
lettre ne brevet a personne de Geneve, ou soyt<br />
faitte auleugne mention de vostre estât, ne de rien<br />
que vous toche, ne prescheurs ne auditeurs, combien<br />
quon aye tache a ce minduyre et ainsy estoyt<br />
mon propos de persévérer iusques a ce que Dieu<br />
meust donne veoir cognoistre ou experer aultre<br />
chose que pour le present. Or despuys ay entanduz<br />
comment aulcungs disent que nous escripvons a<br />
part contre les ungs et les aultres, quil tiengnent<br />
bon, quil ayent a tourmenter telz et telz et faire<br />
ainsy et ainsy et que navoys estez ministres de<br />
Dieu, tirant le peuple a Iesus, mes a nous pour<br />
estre noz disciples, et telz propos. En quoy tort<br />
nous est faicte comment Dieu le scay et voz consciences<br />
en peuvent tesmoigner, sy contre nous et<br />
aultres bons personages Ion escript meschantes lectres<br />
comme sy ne pouvoyent endurer gens de bien et<br />
de scavoyr, ce que nous passons comme sy nen<br />
estoyt rien, assez asseurez que tous ceulx que bien<br />
il 2 ) regarderont trouveront le contrayre. Et vous<br />
tous mes frères ie vous prie si quelcun a receu<br />
quelque lectre de moy ou soyt contenu ung seul<br />
traict tirant a ce quon oze ainsy contre vérité dire<br />
quil le mette en avant: nayez peur de' moy fere<br />
desplaisir ne deshonneur, que iaye encores davantaigé<br />
avecq tous les loyers que iay receu selon le monde,<br />
en vous servant en toute foy et loyaulte selon Dieu<br />
iour et nuyt: et ainsy que debves randre tesmoignage<br />
a la vérité Rendez le en cest affayre, et vous<br />
povres langues que parlez ainsy monstrez que soit<br />
comment vous dittes ou aultrement vous desportez