volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE
volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE
volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
211 EPISTOLAI 3 123—124 212<br />
A mes treschers frères en nostre Seigneur qui sont<br />
en Génère.<br />
La grace paix et miséricorde de Dieu nostre bon<br />
père par nostre Seigneur Iesus son seul filz soit<br />
en TOUS en la vertu du sainct esprit qui, pleinement<br />
aye son habitation en TOUS tellement que du<br />
tout soyes conduictz et gouvernes par luy. Frères<br />
treschers en nostre Seigneur: nous avons veu sentu<br />
et vrayement esperimente la tresgrande doulceur<br />
bonté et bénignité de Dieu en sa visitation tant<br />
amiable par laquelle nous a retire de si grosses et<br />
profundes ténèbres, faisant que tant de maleditions<br />
cessassent, nous tirant tant benignement au chemin<br />
lequel luy est agréable et la ou la chose estoit toute<br />
désespérée et quil sembloit ne se pourroit iamais<br />
fere si facilement, il a faict et trouve les moiens<br />
en sorte que de la facilite Ion estoit esbayz comme<br />
si tost et si facilement la chose estoit faicte, et<br />
comme pourroit êstre ainsy receue et avoir lieu,<br />
quant au contraire Ion consideroit la repugnance et<br />
grosse contradition. Et affin que seulement ne<br />
me arreste au cours de la parolle au commencement<br />
et poursuite dtcelle mais en aulcuns fruictz<br />
qui en sont venus comme de lordre qui par la grace<br />
de Dieu fust au commencement donne aux pövres,<br />
quant Dieu touchea le cueur de ce bon personnaige<br />
Glaude Pate lequel non sans cause sus la fin de<br />
ses iours sentant ce que de present voyons en la<br />
povre ville, de tout son cueur prioit nostre Seigneur<br />
quil ne laissa la ville sans sa saincte parolle et que<br />
levangile nen fust oste, grandement nous admonestant<br />
de perceverer en l'administration de levangile.<br />
Ce quay pense despuis ces iours voyant la grosse desolation.<br />
Or mes frères considères le temps lextremite<br />
de tout et la grande grace que Dieu feict pour<br />
aider aux povres. Tout defailloit, les biens estoient<br />
par tout a lentourt detenus, lextremite estoit grande<br />
et tout ce nempe8chea: car tellement Dieu y ouvra<br />
par sondit serviteur qui iusques a la mort en loeuvre<br />
du Seigneur, a este fidelle que par nécessite<br />
combien quelle* y fut grande personne des povres<br />
neut aultrement a suffrir. De present quant les<br />
biens sont pleinement dedans la ville, que tout en<br />
est plein, les revenus ne sont point petitz pour les<br />
povres, comme mieulx scaves que moy: dou vient<br />
tout cecy que tout est ainsy cheange et que Ion<br />
est comme en ung aultre monde? O que de fois<br />
mes frères vous a este predict: cest le droit iugement<br />
de Dieu qui présentant si grande grace et<br />
miséricorde quant vainement tout est receu et que<br />
la ou Ion est serf inutile Ion ne recourt a la miséricorde<br />
de Dieu demandant son aide en tacheant<br />
de mieulx servir ce bon père et mieulx garder ses<br />
sainctz commandemens, ainsy quil demande que<br />
croissions et abondions en toutes graces et biens et<br />
que ne regardions arrière. Car en marchant au<br />
chemin de nostre Seigneur il donne grace et faiot<br />
abunder. Au contraire quant Ion est remis et tardif<br />
il oste ce quil a donne et laisse le povre personnaige<br />
en grosse povrete tellement quil vad de<br />
pis en pis iusques a estre du tout abisme comme<br />
le voyes devant voz yeulx. Et si Dieu ny secourt<br />
par sa grace plus grandement le verres. Reste,<br />
mes frères, pour lesquelz Iesus est mort, que de<br />
humilité de cueur en vous prosternant devant ce<br />
bon père au nom de nostre Seigneur Iesus demandes<br />
mercy et miséricorde. Ne cries ne contre cestuy<br />
ne contre laultre mais ung chascung contre<br />
soymesme et ung chascun sacuse devant Dieu<br />
comme estant digne do sa part de plus grande confusion.<br />
Et ainsy tous abattuz devant Dieu demandais<br />
son aide et secours tous le pries vouloir regarder<br />
en pitié sur vous et vous assister par sa<br />
grande puissance, vous secourir selon sa grande<br />
bonté et comme desires que le bon Dieu naye esgard<br />
a voz péchez pour en prendre vengeance mais<br />
seulement en pitié, gardes ne soies daultrè affection<br />
envers ceulx que voyes ainsy faillir devant Dieu<br />
mais seulement regardes leurs faultes pour en avoir<br />
pitié en priant nostre Seigneur qui leur aide et<br />
face miséricorde leur donnant son sainct esprit, et<br />
en toute doulceur les admonestant que toute detraction<br />
et mal parler des aultres soient loing de<br />
vous, et singulièrement affection de vengeance, laquelle<br />
du tout soit loing de vous. Rompes voz<br />
cueurs et voz miserables custumes, que vostre cueur<br />
soit plein de charité envers tous, que vostre bouche<br />
ne die que bien et ne parle quen bien et charité<br />
dos aultres, que la main ne serve quen bien. Ayes<br />
soubvenance questes a Dieu achettez de gros pris:<br />
pourquoy nestes point a vous, ne serves a vous<br />
ne a voz affections mais a Dieu seulement. Quel<br />
proufit repourtes vous quant en vostre cueur estez<br />
pleins de amartume de rancune hayne et malveillance:<br />
si aves dit tous les m aulx de vostre prouchain,<br />
quant tout ce que luy pouves faire luy aves<br />
faict pour luy nuyre, quant tous les maulx sont venus<br />
sur luy, nest il faict a lymage de Dieu comme<br />
vous, estant homme comme vous? voire appelle<br />
pour estre vostre frère pour vivre en Iesus et régner<br />
avec vous? Combien vauldroit trop mieulx quen<br />
vraye charité et amour de Dieu laymant et procurant<br />
son bien, parlant de luy et a luy en son<br />
bien et proufit, vous emploians en tout tellement<br />
quen nostre Seigneur fussies ung, frères en nostre<br />
Seigneur vivans sainctement et purement. Treschers<br />
il faut avoir aultre affection et considérer laffection<br />
que le Seigneur a heu envers nous et de telle affection<br />
estre envers tous: sil leffaict en vient au<br />
salut du prouchain quel bien est ce et quelle ioye,<br />
quelle consolation: sil ne luy proufite, nous avons