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volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE

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163 EPISTOLAE 99 164<br />

99.<br />

DU TILLET A CALVIN.<br />

Cest uniquement par des motifs de conscience<br />

qu'il a quitté Genève et qu'il s'est séparé d'un ami<br />

qu'il ne cesse d'estimer. Il a peut-être eu tort de partir<br />

sans lui faire part d'avance de sa résolution, mais<br />

il en a agi ainsi de crainte de le fâcher. Du reste<br />

il persiste à reconnaître l'église dans laquelle il rentre,<br />

comme la vraie, et comme possédant le vrai baptême,<br />

malgré les abus qui peuvent s'y être introduits.<br />

(Bibliothèque impériale. Fonds Baluze: aujourd'hui 2391, fol.<br />

8 verso et suiv. Imprimé chez Orottet p. 29—49. A la fin<br />

de la copie on lit cette note: La précédente epistre ne peult<br />

[put] estre rendue a Espeville lequel en esté ensuivant fut par<br />

certaines menées chassé hors la ville ou il preschoit, parquoyil<br />

se retira a Basle et aiaut faiot voyage a Strasbourg de la<br />

escripvit a son compaignon la subséquente. — La subséquente,<br />

est la lettre *de Calvin du 10. Juillet (ST. 127).<br />

Si ma retraicte en ce pais vous a causé graude<br />

faBcherie, comme ie l'ay bien cogneu par vostre lettre<br />

du dernier delanvier, aussi n'en avois ie iamais<br />

moins pensé: estimant que la roupture de nostre<br />

conversation et familiarité acoustuinee et principalement<br />

mon contrevenir au iugement vostre, ne<br />

pourroit ne vous engendrer point tel ennüy, mais<br />

que y eusse ie peu fere? Si estant par delà au<br />

eeiour ') de plus de deux années, ma conscience<br />

n'a iamais peu s'appaiser de ce que sans certaine<br />

•vocation de Dieu, ie me estois retiré du lieu que<br />

ne devois délaisser sans commandement de Dieu<br />

(dont i'ay esté mis en langueur que avez veu, telle<br />

que pour les grandes et continuelles afflictions que<br />

mon esperit en a eu, i'ay esté faict en tout ce temps<br />

la mutile a toutes choses) n'ay ie point deu penser<br />

que le Seigneur n'avoit agréable que ie continuasse<br />

ce que sans luy i'avois encommencé, et que ma faulte<br />

ne me seroit pardonnee tant que persevererois en<br />

ioelle, et que pourtant il me falloit retourner requérant<br />

pardon au Seigneur, et me presenter a luy<br />

pardeca pour estre prest a l'y servir en ce qu'il<br />

luy plaira cy après m'emploier? Certes, nulle chose<br />

de ce monde que i'aye eu a porter en tout ce temps<br />

la qui m'ait peu estre dure, ou pour la mutation<br />

de mon auparavant acoustumee forme de vivre, ou<br />

pour la destitution de puissance en biens et facultez<br />

terrienes (laquelle ie puis au vray dire m'avoir<br />

esté plus dure a cause d'autruy que a cause de<br />

moy) ne m'a esté moleste,, pour me mouvoir a m'en<br />

revenir, et mesmes, quand i'en eusse eu a porter<br />

sans comparaison plus que nostre Seigneur par sa<br />

bonté n'a voulu, si n'ay ie (graces a luy) iamais<br />

99. 1) sein C.<br />

esté destitué de volunté ferme a les porter, qui<br />

qui me faict estimer qu'il m'en eust tousiours faiot<br />

vaincre 2 ) la molestie quand pour demouror pardela,<br />

ie n'eusse eu a combatre s ) que cela: estant autrement<br />

en voie que i'eusse veu plaire au Seigneur que ie<br />

feusse, et que pourtant i'eusse eu repozen luy. Car<br />

il m'a faict grace de cognoistre que c'est grand heur<br />

de porter la croix en le suivant : et que l'amertume<br />

d'icelle a qui le suit n'engendre que doulceur. Mais<br />

l'affliction de conscience fondée en la raison que<br />

i'ay devant dicte (par laquelle ainsi que ie puis<br />

voir nostre Seigneur m'a voulu advertir et corriger)<br />

m'a reduict a ce que i'ay faict, a quoy nulle autre<br />

chose ne m'eust peu mener. Pourtant la orainote<br />

estoit vaino qu'avez eu que cela feust procédé d'offensé<br />

que m'eussiez faicte en la conversation qu'avons<br />

eu ensemble, oultre ce que aussi vous ne m'y avea<br />

point offensé. Et n'a esté besoing que par prudence<br />

ie vous aie mais bien vous moy supporté en<br />

cest endroict. Parquoy vous faictes beaucoup mieulx<br />

de vous confier que telle cause ne m'a point aliéné<br />

ne estrange de vous comme aussi vous en povez<br />

estre tout certain, et que mesmes ie ne suis pas<br />

aliéné ne estrange de vous pour m'estre retiré pardeca,<br />

entant qu'en Dieu ie pourré neantmoins garder<br />

union et amitié avec vous: ce que de tout mon<br />

cueur ie desire estre perpétuellement et espère que<br />

Dieu le nous donnera estre, encores que pour un<br />

temps nous aions en quelques choses iugement divers<br />

l'un de l'autre et que pour cela (possible) l'un<br />

donne a l'autre quelque*) occasion d'aliénation et<br />

estrangement. le cuide que par l'affaire auquel<br />

vous m'estimiez conformé et résolu et par le propos<br />

duquel pour celle 6 ) confirmation et resolution vous<br />

estimiez n'estre nullement possible me desmouvoir<br />

(laquelle estime vous dictes vous avoir causé admiration<br />

du faict de mon retour) vous entendez 8 )<br />

l'affaire de la parolle de Dieu et pureté de religion<br />

et le propoz de la suivre et tenir. Et si ainsi est,<br />

vous aviez l'estime de moy que ie desire que vous<br />

gardiez encores, non pas que ie me sente l'avoir<br />

méritée si grande peult estre que vous l'aviez conceue,<br />

car mon imperfection ne m'est pas du tout<br />

incogneue, si est ce toutesfois, graces a nostre<br />

Seigneur, que mon oueur a vrayement esté résolu<br />

de plusieurs choses que indubitablement il a cogneu<br />

estre de la parolle de Dieu et pureté de religion et<br />

a esté affectionné a les suivre et tenir, sans que<br />

i'aye demonstré en cela constance ne fermeté autre<br />

que ie n'eusse et est encores mon cueur ainsi résolu<br />

2) vaincre om. C.<br />

3) rabatre G.<br />

4) luy donne quelque C.<br />

5) tello C.<br />

6) étendes C.

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