volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE

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tis, etc. Si vous entendez que tousiours il y demeure
quelques reliques de la benediction de Dieu, comme
sainct Paul afferme des Israelites, vous povez bien
entendre que i'accorde avec vous, veu que quelques
fois ie vous en 14 ) ay déclaré tel estre mon iugement :
voire iusques aux églises grecques. Mais si ne s'ensuit
il de cela qu'en l'assemblée il faille recognoistre
l'église. Et si nous l'y recognoissons, elle sera nostre,
non pas de Iesus Christ, lequel marque la sienne
d'autres enseignes quand il diet: Oves meae vocem
meant b ) audiunt. Et sainct Paul, quand il la nomme
columne de vérité. Vous me responderez qu'elle
ne se trouvera nulle part, veu que par tout y a
ignorance. Mais l'ignorance est telle entre les enfans
de Dieu qu'elle ne les empesche point de suivre
sa vérité. 16 ) Quand il seroit 17 ) question de accomparer
telles compagnies aux synagogues des Iuifz,
ie craindrois de fere iniure a cestes cy en ne les
préférant aux autres: ou pour le moins en les postposant.
Car l'idolâtrie n'y est pas telle, ne les abominations
tant horribles. Ce qu'on y peult voir
de bien, il est commun entre les deux: si non qu'il
semble bien advis estre un grand advantage que le
nom de Iesus est ad voué des uns, non des autres.
Mais la vertu n'est pas moins abolie. Ou si nous
voulons trouver comparaison plus propre: c'est ung
tel estât qu'il y avöit au peuple d'Israël soubz Iaroboam,
ou bien soubz Achab, du temps que les esperitz
par longue coustume estoient plus corrumpuz.
le ne vous ditz pas ces choses sans cause. Car
i'appercois combien plusieurs se commancent 1S ) a
flatter soubs le tiltre de l'église, condamnant hardiement
tout ce qui ne leur ressemble : dont ilz rendront
compte. Qu'ilz regardent de quel droict ilz le font.
Car ie scé bien que nostre asseurance est trop certaine
pour céder à leurs 19 ) vaines obiections. Quant
a vous ie n'estime pas que vous nous teniez autres
que si vous conversiez avec nous; mais c'est un
degré pour se diviser de l'église de Dieu, quand on
se conioinct a ce qui luy est contraire. Au surplus
ie pense cognoistre en vous une telle craincte de
Dieu, qu'il me fauldroit voir de grands argumens
pour m'oster la persuasion que i'en ay conceue. 20 )
Pourtant soiez asseuré que legiers 2 ') rapportz n'auront
pas telle puissance envei'S moy que de renverser
l'expérience que i'ay eu de vous par si longues
années. Mais combien que ie vous supporte
en ceste infirmité, ne vous reiectant 22 ) non plus que
14) en oro. B. G.
15) meae vero meam C.
16) volonté B. G.
17) soit B. C.
18) s'aiment G.
19) de B. C.
20) receue G.
21) que les premiers legiers B. G.
22) resistant B. G.
si vous estiez entre nous, si ie ne puisie 2S ) nullement
consentir a ceste entreprinse. Et plustost que
soie osté du monde par mort amere, 24 ) que d'approuver
vostre faict: lequel ie cognois estre damnable
en soy, et oultre cela piain de ruine, ou pour
le moins de merveilleuses offenses envers plusieurs;
avec ce que ie voy la promptitude que nous avons
pour nous bien iustifier, d'induire les autres a fere
le semblable. Toutesfois de ces choses dont pour
le present estes résolu, ie ne feré longue dispute.
I'ayme mieulx de prier le Seigneur que son plaisir
soit vous délivrer de tous scrupules tellement que
sa voie vous soit toute plaine et ouverte en cest
endroict, en attendant l'opportunité quand elle voua
sera offerte.
Du département de Lois Dartois, 2b ) ie n'ay
iamais eu suspition qu'il feust procédé de vous,
d'autant que i'ay esté deuement 26 ) adverti du contraire.
Mais ce a esté une pauvre cautele a luy de
se cacher de moy es choses esquelles il ne peult
pas tromper Dieu. Car ce n'est pas chose legiere
que de tenter Dieu, ce que font ceulx qui voluDtairement
se reiectent en captivité. Les sacz mouillez
dont nous avons coustume de nous couvrir devant
les hommes, ne pourront pas porter la chaleur du
iugement de Dieu. Vous m'avez de longtemps donné
a cognoistre que le vostre estoit mien de vostre
grace: pleust a Dieu que ie vous en peusse fere
bonne recognoissance. Mes compagnons se recommandent
a vous, desquelz le iugement est tel que
le mien: combien que ie me suis efforsé, sans monstrer
voz lettres, d'obvier a toutes offensions. le
n'ay pas peu donner autre conseil a Iehan que celluy
que ma conscience portoit: si ie ne voulois
estre traistre a la vérité de Dieu et au salut de luy.
Ce que i'espere que 27 ) ne prendrez en mauvaise part,
le vous supplie d'avoir singulière memoire de nous
en voz prières. A quoy, combien que la cognoissance
que vous avez de nostre infirmité vous doive
assez inciter, neantmoins les difficultez que nous
sentons vous doivent encores plus enflamber lesquelles
sont plus grandes que iamais.
Apres m'estre humblement recommandé a vostre
bonne grace, ie prière le Seigneur vous conserver
en sa saincte protection et vous diriger tellement
que ne décliniez pas en la voie tant lubrique
ou vous estes, iusques a ce qu'il vous aura monstre
la pleine délivrance. Vous me pardonnerez si ceste
présente est assez confusément escripte: car la
briefveté du temps en partie en est causo, et en
23) sic [puis ie).
24) monde terrien. C. par mort amere oro.
25) Cf. 34, note 3.
26) dernièrement B. C.
27) iespere que ont B. C.
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