volumnis xxxviii. pars prior. - Archive ouverte UNIGE

39 EPISTOLAE 22—23 40
minjardus (Corresp. des Réformateurs III. 245) contenait,
ante editionem principem a. 1542 nullam illius
libeUi fuisse vulgatam, quamvis autor semel atque Herum
de edendo cogitarit. Post eum idem pluribus argumentis
et fuse demonstrare conatus est vir doctissimus
Carolus Dardier, V. D. M. apud Nemausenses,
in diario Bulletin hist, et litt, de la Société de l'histoire'
du protestantisme français, mense Aug. 1870
p. 371 seqq. Quorum sententiae re denuo bene perpensa
omnino non possumus non adstipulari, maxime
ipsius Càlvini testimonio permoti quod eius epistola
ad Pignaeum d. 1. Oct. 1538 data exhibetur. Nam
quae suppeditant epistola Capitonis ad Calvinum (infra
N. 24) et Calvini ad Libertetum '(N. 29) ea aliter
explicari posse olim putavimus, nunc sane meliora
edocti. Ea nero quae Noster Pignaeo de libro suo
narrât planissima disertissimaque, infausto numine,
fatemur, nos fugerant aut memoria exciderant quo tempore
in conscribendis Prolegomenis Tomi V. versabamur.
Superest ut docti lectoris veniam petamus, eo
facüius, ut speramus, obtinendam quo plures hàbuimus
nobiscum errantes. Confer etiam Ep. Pignaei
4. Oct. 1539, et Calvini ad FaréUum 28. M. 1542.
22.
L'ESPEIT DES CORDELIERS D'ORLÉANS.
Eelation d'une intrigue ourdie en 1534 par les
Cordeliers d'Orléans contre le prévôt de la ville et de
laquelle il résulta un procès intenté aux religieux qui
finirent par être condamnés. La rédaction de cette
pièce est d'une époque beaucoup plus récente, mais
comme il est impossible de la déterminer, nous Vinsérons
ici. (Sleid. I. 509. Hist. eccl. I. 17.)
(Bibl. de Genève Cod. 145, fol. 134. La pièce est écrite de
la main de Oh. de Ionvillcrs, secrétaire de Calvin, qui a
mis en marge la note suivante : L'histoire de l'Esprit des cordeliers
d'Orléans faicte par M. Calvin et que j'ay escrite soubz
luy pour servir de memoire a Sleidan en son histoire Ecclésiastique.
— Cette pièce a été imprimée dans le Bulletin
T. in. p. 32.)
Lan mil cinq cens 3.. ] faire nul service leur donna seulement six esouz.
Tantost après, pource qu'il vendoit la ooppe d'ung
boys,, deux Cordeliers le vinrent requérir de par le
couvent, qu'il leur permist d'envoier leur char une
fois le iour durant ladite vente, pour amener une
partie de leur provision. A quoy il respondit, qu'il
estoit bien content qu'ilz y envoiassent trente chars
en payant, pource qu'il ne demandoit que bonne
despeche et argent. Les gallans pour se venger
vont faire une fourbe, que lesprit de la Prevoste
estoit revenu pour leur signifier quelle estoit damnée.
Les principaux conducteurs estoient deux docteurs
de Paris, lung nommé Colliman Provincial,
l'autre frère Estime d'Arras. La façon fut telle:
Hz mirent ung jeune novice sur la voulte de leur
Eglise, lequel menoit là ung grand bruit quand on
vouloit commencer mattines. Quant on le coniuroit
de parler jl ne sonnoit mot. Quant on le coniuroit
de faire signe s'il estoit muot, jl faisoit ung grave
bruit pour dire que ouy. Aians disposé leur cas
jlz vont prier quelques personnages des plus apparens
de la ville qui estoient de leurs devotz, se vouloir
trouver a leurs mattines, pour quelque malencontre
qui leur estoit survenu sans leur specifier
que cestoit. Si tost quon commença Domine labia,
le novice joue sa farce comme jl estoit appris.
CoUiman aussi et les Cordeliers jouent leur personnage.
Colliman estoit l'Exorciste avec l'equippage
accoustume quant ilz veullent parler au Diable.
Apres que l'esprit eut fait signe qu'il n'avoit pas
congé de parler, on le coniure, selon quil sera jnterrogué,
de respondre par signe sur chacung article.
Or alors le novice mettait l'aureille en ung
pertuys et avoit une planche dovant sa poictrine
sus laquelle jl frappoit tellement que le son estoit
entendu d'en bas. On luy demande s'il est l'esprit
de quelcung de ceux qui sont enterrez là dedans.
Il respond que ouy. Apres long circuit l'Exorciste
vient a la Prevoste. Le novice fait le signe qui
luy est donné. Apres avoir racompté to\is les péchez
que l'Escriture condamne, en la fin on vient
a s'enquérir si la Prevoste estoit damnée pour avoir
esté Luthérienne. Le novice respond que ouy.
On luy demande pourquoy jl fait telle tempeste et
si c'est affin que le corps soit déterré? Il respond
que ouy, tousiours frappant sur la planche aultant
) la Prevoste d'Orléans
de coups quon luy commandoit. Sur cela le Pro­
trépassa, ordonnant par son testament qu'on ne fist
vincial et le Gardien prient les tesmoings de signer
ne chanter ne sonner a sa sepulture: mais qu'on
ce qu'ilz ont vcu. Car desia ilz en avoient couché
l'enterrast sans pompe ne luminaire. Ce qui fut
ung acte par escrit. Quelcung s'advisa qu'il ne se
observé par le mary. Et pource que son père et
falloit point tant haster, de peur qu'ilz ne s'en trou­
son grand père estoient enterrez aux Cordeliers,
vassent empeschez si le Prévost en jntentoit procès.
elle fut mise en leur sepulchre. Le mary pour con­
Hz refusent doncques de signer. Néanmoins les
tenter les Cordeliers de ce qu'on ne leur faisoit
Cordeliers retirent leur ciboire du temple aveoques
le roste de leurs jnstruments et vont faire
22. 1) Le dernier chiffre du millésime manque dans le MS. leur service divin, qu'ilz appellent, en leur chapistre.