opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE
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735 BPISTOLAE 3531—3534 736<br />
vous, quau meillieu de beaucoup de tentations et<br />
grandes difficultez, voue avez constamment persevere<br />
en son service, voire pour estre en exemple<br />
et patron a ceulx qui estoient trop foibles et timides.<br />
Maintenant il vous fault penser, Madame, que<br />
ce bon Dieu vous aiant ainsi advancee iusques icy,<br />
vous a daultant plus obligee à vous efforcer iusques<br />
à ce que vous aiez parachevé vostre course. le<br />
vous prie donques de praticquer la reigle que sainct<br />
Paul nous donne en son exemple, cest doublier les<br />
choses passées et ny point regarder, comme si<br />
aiant ainsy travaillé, vous naviez encores rien faict,<br />
vous estendre à ce qui reste, iusques à ce que vous<br />
aiez atainct le but auquel il nous fault tendre tonte<br />
nostre vie. Car si ce sainct apostre sestant porté<br />
si vaillamment, et aiant soustenu des combatz si<br />
admirables, voire en tant de sortes, et par si longue<br />
espace de temps, confesse toutesfois quil nest point<br />
parvenu ou il aspire, et pour prendre meilleur courage<br />
faict son compte quü auroit commencé en vain<br />
sil ne poursuyvoit, que sera ce de nous, qui sommes<br />
encores loing destre venus si avant? Ainsi,<br />
Madame, ie vous prie, quoy quil advienne, ne vous<br />
lassez iamais de vous emploier fidellement au service<br />
dun si bon père et maitre, comme ie me tiens<br />
asseuré que vous nestes pas du nombre de ceulx<br />
qui vouldroient prendre congé au bout de quelque<br />
terme, se faisant acroire que cest assez de ce<br />
quilz ont faict. Or Dieu ne nous reçoit point a<br />
telle condition, mais comme il veult rester nostre<br />
heritage, aussi veult il que nous demeurions siens,<br />
pour nous dédier plainement à son service en vivant<br />
et en mourant. Car de faict si nous mourons<br />
à luy et en luy, cest a dire en son obeyssance, et<br />
en la foy et espérance de sa bonté paternelle, nous<br />
ne pouvons parvenir a ceste vie celeste qui nous<br />
a esté si chèrement acquise. Quoy que le monde<br />
tourne et change et soit agite a tous vens, demeurons<br />
la fermes et nous y reposons; qu'il ny a<br />
àultre heur ne félicite que destre peuple de Dieu,<br />
selon quil est diet au Psalme, et si le monde ne<br />
gouste point cela, oongnoissons que Dieu, accomplit<br />
en nous dun privilege singulier ce qui est diet ailleurs,<br />
quil faict sentir en secret et comme en<br />
cacheté la grandeur infinie de sa bonté à ceulx qui<br />
le craignent, de quoy il vous donnera certaine experience,<br />
mesmes en ceste vie caducque, atendant<br />
que vous soiez recueillie en este vie permanente<br />
que nous espérons, pour ioyr plainement de ce qui<br />
est maintenant caché selon nostre sens.<br />
Madame etc. ce 24 septembre 1561.<br />
3932,<br />
CALVIN A MADAME DE ROTE. 1 )<br />
H s'excuse de ce qu'il n'a pu lui envoyer les<br />
ministres demandés et lui adresse des exhortations<br />
pieuses et pressantes.<br />
(Copie ancienne Bibl. de Genève. Vol. 107, fol. 135. — Vol.<br />
115», fol. 61. Berne Epp. Vu. p. 4. Simler Vol. 101. —<br />
Bonnet II. 433. Traduction angl. IV. 227.)<br />
Ma dame, ce que iay tant diffère de respondre<br />
a voz lettres, 2 ) a este en partie que ie ne savoye<br />
pas ou ie devoye adresser les mienes, en partie de<br />
honte, dautant que ie ne pouvoye satisfaire a vostre<br />
saint désir. Car vous nous demandies trois homes<br />
qui fussent suffisans pour estre employez au service<br />
de Dieu et de son Eglise, désignant les lieux ou<br />
vous àvies intention de les adresser, afin que ie<br />
fusse plus inoité a en faire toute diligence. Or 8 )<br />
desia auparavant, le mesme message mavoit esté<br />
fait de bouche par un homme de Noyon qui se disoit<br />
en avoir charge. Or ie vous asseure, Madame,<br />
que nous somes si fort denuez que iay mieux<br />
aimé, ne trouvant pas gens propres, men deporter, que<br />
de vous envoyer ce qui ne vous eust pas contenté.<br />
le voudroye bien que lexcuse ne fust pas si raisonable.<br />
Mais quand Monsieur de Bene vous laura<br />
conformée, ' iespere que vous laccepteres. Au reste,<br />
Madame, iay bien occasion de glorifier Dieu de la<br />
grace et vertu 4 ) quil a mise en vous pour avancer<br />
le regne de nostre Seigneur Iesus Christ, en faisant<br />
protestation franche et pure de suyvre la vérité<br />
de lEvangile en la vie et en la mort, comme<br />
cest toute nostre félicite que destre disciples de ce<br />
grand maistre et suiets de ce souverain Boy qui<br />
nous a este envoyé du ciel, pour nous retirer de<br />
perdition a lesperance du salut éternel quil nous a<br />
acquis. Parquoy, sans cest heritage, malheur sur<br />
toutes richesses, délices et honours du monde. Ce<br />
pendant nous voyons comment ce thresor inestimable<br />
est mesprise de la pluspart, et tenu quasy de nulle<br />
valeur, et dautant plus aves vous iuste matière de<br />
vous reiouir que Dieu vous ait faite participante de ce<br />
privilege, de renoncer a toutes vanitez de ce monde,<br />
3632.1) Madeleine de Maillé comtesse de Roye, soeur de<br />
Coligny et mère de la princesse de Condé. {N. 3113. 3122.)<br />
Arrêtée avec son gendre lors de la conjuration d'Amboise,<br />
elle fut rendue à la liberté par arrêt du Parlement du 13.<br />
Juin 1561. {La Place éd. Buchon p. 69. 74. 128 suiv. Eist,<br />
eccl. I. 467. Le comte Jules Delaborde, M" de Maillé, com'<br />
Usee de Boye, dans le Bulletin de 1876. p. 337 suiv.<br />
2) perdues.<br />
3) Du Bt.<br />
4) grande vertu Bt.