opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

711 EPISTOLAE 3518—3519 712
3518,
LIBERTET A VIRET.
Il lui conseille de ne pas aller à Montpellier
dont le climat ne lui conviendrait pas. Mesures prises
par la classe pour le recrutement des ministres.
Affaire particulière d'un jeune orphelin. Liquidation
des affaires de P. de Wingle et de sa Bible.
(Autographe de la Bibliothèque de Genève "Vol. 121, fol. 87.)
A mon tresoher frère et ancien ami Maistre Pierre
Viret fidèle pasteur Evàngelique en leglise de
Geneve. .
S. Mon trescher frère et singulier ami, ie suis
merveilleusement ioyeux, et tous les frères avec
moy rendent graces au Seigneur de vostre convalescence
selon lesperance quavons eu tousiours quil
Vous reserveroit encor pour ce grand oeuvre qui
fait auiourdhuy. Mais de ma part quand iay entendu
quon vous conseilloit daller a Montpellier ')
pour changer dair et vous y faire penser* iay eu
crainte et ay encores que ledit air ne vous soit
trop violent et le vent marin qui y ronge les murailles
des villes, dont ay délibéré vous en advertir
afin que choisissiez un air plus tempéré, avec ce
que ie cognoy vostre complexion que ne pouvez
porter ne grand chaud ne grand froit. Sil estoit
question de vous envoier pour y planter levangile
(ainsi quil seroit bien expedient si estiez en ferme
santé) iespereroye quen ceste nécessité le Seigneur
besoingneroit en vous comme miraculeusement. Et
pleust a Dieu que ie y fusse avec vous. Car ie
scay la manière dy converser et la nature de ce
peuple la (je dy quand le Seigneur pour son oeuvre
vous y envoieroit). Jy trouveroye encor des bons
amis voire des principaux des médecins et autres.
Or le Seigneur appelle ses ouvriers en sa vigne a
lheure quü luy plait, les uns plus tost les autres
plus tard. Tant y a quil me semble si Dieu vous
avoit fortifié comme iespere il fera bien tost de sa
graoe, je voua desireroye plustost au prais* de ces
princes pour les aguillonner et dresser leur visiere
du tout au Seigneur, sans regarder na leur grandeur
naux grans discours de la chair et du sang.
Vous scavez comment nous nous sommes tellement
despourveuz de maistres descholes et ministres
quil ny a plus moyen den envoier de ceste
Classe sans despourveoir aucune église. Nous avons
conclu en la dernière congregation generale par le
consentement de tous que mon cher père ou moy
escririons a vostre Classe que quand cognoistrez
3518.1) Viret alla à Nîmes (N. 3523. 3542).
aucune nécessite urgente en aucunes églises dimportance
auxquelles naurez moyen commode dy
pourveoir et quil y ayt personnage en nostre Classe
qui y peut servir, nous en advertissant nous choisirons
des plus suffisans, mettant en leur lieu de
noz ieunes gens pour satisfaire en leurs églises pour
un temps, comme avons fait de nostre frère Mr.
Jaques Sorel. 2 ) Nous examinons 5 ou 6 tant du
paiz que autres, dont espérons aucuns diceux estre
bientost promeuz au ministère, desquelz pourrons
estre soulagez.
Au reste Francois filz de feu Mr. Iehan Betencourt,
ayant demeuré 6 ou 7 ans en fouscini, 8 ) gardant
les bestes et vivant comme une beste, sest venu
rendre a nous parce quil a entendu que sa soeur
sert yoi maistre.* Nous lavons affermé avec un
couturier si daventüre il vaudra quelque chose.
Ses parens nous ont fait un grand assault demandant
ou est son bien que son père luy a laissé pour
le moins 25 comme a la fille (lesquelz son oncle
ly garde dont iay lobligé) et aucuns meubles qui
nestoieni/ pas venduz. Nous leur respondons que
nous nous en enquerrons daucuns de Lausanne,
mais ne scaohant qui a manie cest argent et meubles
ie vous en escri afin que nous adressiez selon
quaurez memoire des affaires. Le garçon dit bien
quon lavoit mis avec feu le Sire Robert JEstienne,
mais il ne scait si on bailla ledit argent audit Robert.
H vous plaira nous en informer ou nous adresser
a quelcun qui le puisse faire.
. Mondit père et tous les frères saluent Mr. Calvin,
vous et tous les frères. Ensemble le bon Maturin,
M. Bibitus, M. Berald et tous les professeurs.
Le Seigneur vous bénisse et conserve tous pour
servir longuement a sa gloire. De Neufchastel ce
12. de Sept. 1561.
Vostre frère et ancien ami
Christophle Fabri.
M. Claude Berguis ou son compagnon vous
devoit parler du reste des livres de feu Pierre
Wingle dont Esprit Nielle en a prins une partie et
sil saccordoit quon vendit le reste et quon en bailla
largent a ces bonnes gens en deduction du reste
des 800 \7 quilz fournirent pour imprimer la Bible,
il me sembleroit raisonnable. Je leur ay baillé
toutes les pieces et mémoriaux avec instruction.
Ledit Berguis passa yci le 3 de ce mois: ou luy a
délivré de ce comte 246 lb. et 2 deniers *)
Apres que iay eu esorit ces présentes est arrivé
2) 3519. 3553. 3569.
3) Faucigny.
4) la suite de la phrase est en partie effacée et le reste
contient le bordereau de la monnoie dit payement.