opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE
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697 1561 SEPTEMB. 698<br />
tares. Et sainct Chrysostome aussi n'a esté d'autre<br />
advis en son exposition secondé sur sainct Matthieu,<br />
homélie 49. Car aussi l'Eglise est appuyée sur le<br />
fondement des Prophètes et Apostres.<br />
Ainsi donc pour conclusion, nous recevons<br />
l'Escriture saincte pour une entière declaration de<br />
tout ce qui est requis à nostre salut. Et quant à<br />
Be qui se trouvera es Conciles, ou livres des docteurs,<br />
nous ne pouvons ni devons empescher que<br />
ne vous en puissiez aider et nous aussi, pourveu<br />
qu'il soit fondé sur exprès tesmoignages de l'Escriture.<br />
Mais pour l'honneur de Dieu ne nous amenez<br />
leur nue authorité, sans que le tout soit examiné<br />
sur ceste pierre de touche. Car nous disons<br />
avec sainct Augustin, au livre second de la doctrine<br />
Chrestienne, chap. 6: Que s'il y a quelque<br />
difficulté en l'interprétation d'un passage, le Sainct<br />
Esprit a tellement tempéré les sainctes Escritures,<br />
que ce qui est dit plus obscurément en un endroict,<br />
est dit ailleurs très clairement. Voyla quant à ce<br />
poinct, lequel i'ay déduit un peu plus amplement,<br />
afin que chacun entende que nous ne sommes ennemis<br />
des Conciles, ni des anciens Peres, par lesquels<br />
il a pieu à Dieu enseigner son Eglise.<br />
H reste encores deux poincts: c'est ascavoir la<br />
matière des Sacremens, et la discipline ou police<br />
de l'Eglise.<br />
Quant au premier, il est vray qu'il meriteroit<br />
bien d'estre traicté bien au long, pour les difficultez<br />
qui en sont auiourd'huy en la Chrestienté:<br />
mais pource que ie n'ay maintenant entreprins de<br />
disputer, ains seulement de proposer les poincts<br />
principaux de nostre conference, ie me contenteray<br />
de declarer en sommaire ce que nous en tenons.<br />
Nous sommes d'accord, à nostre advis, en la<br />
description de ce mot Sacrement, c'est ascavoir que<br />
les Sacremens sont signes visibles, moyennant lesquels<br />
la conionction que nous avons avec nostre<br />
Seigneur Iesus Christ ne nous est pas simplement<br />
signifiée, ou figurée, mais aussi nous est véritablement<br />
offerte du costé du Seigneur, et consequemment<br />
ratifiée, seellee et comme engravee par la<br />
vertu du Sainct Esprit, en ceux qui par vive et<br />
vraye foy appréhendent ce qui leur est ainsi signifié<br />
et présenté. l'use de oe mot signifié, Messieurs,<br />
non point pour énerver et anéantir les Sacremens,<br />
mais pour distinguer le signe d'avec la chose qu'il<br />
signifie en toute vertu et efficace.<br />
Nous accordons par consequent qu'es Sacremens<br />
il faut nécessairement qu'il y entrevienne<br />
une mutation celeste et supernaturelle. Car nous<br />
ne disons pas que l'eau du sainct Baptesme soit<br />
simplement eau, mais qu'elle est un vray Sacrement<br />
de nostre regeneration, et du lavement de<br />
nos âmes au sang de Iesus Christ nostre Sauveur.<br />
Pareillement nous ne disons pas qu'en la saincte<br />
Cène de nostre Seigneur le pain soit simplement<br />
pain, mais sacrement du précieux corps de nostre<br />
Seigneur IesuB Christ, qui a esté livré pour nous:<br />
ni que le vin soit simplement vin, mais sacrement<br />
du précieux sang qui a esté répandu pour nous.<br />
Cependant nous ne disons par que ceste mutation<br />
se face en la substance des signes, ains en<br />
l'usage et en la fin pour laquelle ils sont ordonnez:<br />
et ne disons point aussi qu'elle se face par la vertu<br />
de certaines paroles prononcées, ne par l'intention<br />
de celuy qui les prononce/ mais par la seule puissance<br />
et volonté de celuy qui a ordonné toute ceste<br />
action tant divine et celeste. Duquel aussi l'ordonnance<br />
doit estre récitée haut et clair, en langage<br />
entendu, et clairement exposée, afin qu'elle soit entendue<br />
et receue par ceux qui assistent. Voyla<br />
quant aux signes extérieurs.<br />
Tenons maintenant à ce qui est testifié et exhibé<br />
du Seigneur par ces signes.<br />
Nous ne disons point (ce qu'aucuns par faute<br />
de nous avoir bien entendus, ont estimé que nous<br />
enseignons) c'est ascavoir, qu'en la saincte Cène il<br />
n'y ait qu'une simple commemoration de la mort<br />
de nostre Seigneur Iesus.<br />
Nous ne disons point aussi que nous sommes<br />
faicts en icelle participans seulement du fruict de<br />
la mort et passion d'iceluy, ains que nous conioignons<br />
l'héritage avec les fruits qui nous en provienent,<br />
disans avec sainct Paul en la premiere<br />
aux Corinthiens, chap. 10. Que le pain que nous<br />
rompons selon son ordonnance, est la communication<br />
du vray corps de Iesus Christ qui a este livré<br />
pour nous: et la coupe dont nous buvons, est la<br />
communication du vray sang qui a esté respandu<br />
pour nous: voire, en ceste mesme substance qu'il a<br />
prinse au ventre de la vierge Marie, et qu'il a emportée<br />
d'avec nous au ciel. Et ie vous prie, Messieurs,<br />
au nom de Dieu, que pouvez vous doncques<br />
chercher ni trouver en ce sainct Sacrement, que<br />
nous n'y cherchions et trouvions aussi?<br />
I'enten bien là dessus que la response est toute<br />
preste. Car les uns demanderont que nouB confessions<br />
que le pain et le vin sont transmuez, ie ne<br />
di pas en sacremens du corps et du sang de Iesus<br />
Christ: car nous l'avons desia confessé: mais au<br />
propre corps et propre sang de Iesus Christ.<br />
Les autres (peut estre) ne nous presseront iusques<br />
là, mais requerront que nous accordions que<br />
le corps et le sang sont réellement et corporellement,<br />
ou dedans, ou avec, ou dessons le pain. Mais<br />
sur cela, Messieurs, pour l'honneur de Dieu, escoutez-nous<br />
en patience, sans estre scandalizez: et<br />
despouillez pour un temps toute l'opinion que vous<br />
avez conceuë de nous.<br />
Quant l'une ou l'autre de ces deux opinions<br />
nous sera monstree par la saincte Escriture, nous