opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

669 1561 AUGUST. 67d
n'ay iamais eu le vouloir de TOUS faire prendre encore
que ie seusse la ou TOUS estiez. De rostre vouloir
ie ne say quel il a esté, dy ie. Je say bien une
chose, cest que dieu vous a empesohé. Lors il se
voulut excuser que son intention navoit point esté
daffliger ceux qui estoyent de leglise. Les prisonniers,
dy ie, qui ont si long temps esté es prisons
ne lestiment pas ainsy. Luy voyant que ie luy
mettoye devant les yeux ce que chacun sait bien,
Il falloit bien, dit il, faire quelque chose pour la
politique, mais ie n'ay rien fait par malice. Je rospondis:
Dieu iugera de vostre fait et de vostre
conscience. Comme iavoye encore la parole en la
bouche (Dieu iugera de vostre conscience), voioy
ung marchant de Rouen qui me vient dire à l'oreille:
La compagnie ne trouve pas bon que soyez
ioy plus long temps. Ainsy prins congé de monsieur
qui fut President et environ heure et demie
après ie montay a cheval avec bonne compagnie,
et arrivasmes auprès de la ville de ma retraite
après la minuit. Voila mon voyage de Gybrey.
S'ensuyvent les cris de certains petis garsons
qui portoyent livres et papiers par la foire: Juste
complainte des fidèles de frame contre les papistes et
autres infidèles. Les commendemens de dieu et ceux
du pape anteckrist romain. Le traité des reliques des
prestf-es. La doctrine nouvelle et ancienne. Epistre
envoyée au tigre de France. 6 ) En présentant les
plaquars de la messe aux prestres et moines et autres
personnes ilz usoyent de divers cris qui sensuyvent:
Labolition de la messe! La ruine de la
puante messe 1 La messe passée par décret, qui la
veut mettre a pris? Voila la ruine des ioueurs de
la belle farse qui se déguisent pour tromper le
inonde ! Voila comme les marchans qui vendoyent
la fine marchandise sen vont abolis. 7 ) Il y eut
certains prestres qui voulurent contester, ung icy
lautre là. Mais tout le monde crioit après. Lung
disoit: Va glaner, il fait beau temps! Abuseur,
va aux vignes porter la hotte! Fins marchans,
apprenez à travailler: vous avez trop mangé sans
rien faire! Quelquefois on les poussoit a la fange
qui estoit au milieu des rues. Il y a aussi que
les putains avoyent coustume de dresser des petites
loges auprès du camp de Gyvrey: ceste année tout
cela a esté aboly. Les marchans de chasubles, de
matines, de patrenostres, de cire, n'ont gueres
proffîté a ceste foire.
6) La doctrine nouvelle et ancienne, nouvellement reveme
selon la vérité de l'Ecriture sainte et augmentée 1561.
16 est attribuée à Viret (Haag IX. 520). Le traité des reliques
doit être celui de Calvin. JL'Epistre au tigre de France
est de 1560, mais on n'aurait osé la vendre publiquement tant
que le Cardinal de Lorraine était à la tête des affaires. De
toute façon nous arrivons à Fan 1561.
7) Leçon douteuse.
Apres la foire est advenu en nostre ville que
le samedy suyvant ung papiste fit reproche a ung
des nostres lapellant Luthérien, ce qui est deffendu
par ledict du Boy: 8 ) il a esté condamné a 25 frans
damende. Le lundy suyvant certains prestres battirent
ung petit garson qui portoit les commandemens
de Dieu et du pape, mais le peuple se ietta
sur eux et ayans receu des coups de pieds et de
poings ont esté mis en prison, et depuis ont appointé.
Voilà nostre estât present. Nous continuons
nos exhortations par les maisons, attendant lheure
de nous monstrer publiquement. Dieppe, Rouen,
S. Lo parlent publiquement., On dit qu'il y a eu
ung nouveau tumulte a Rouen, mais on le compte
diversement. Je ne TOUS en dirai rien. 9 )
3505.
OALVINUS SPINAE.
JEnixe eum monet et obtestatur ut tandem àliquando
publice et diserte evangeMo nomen det et calr
culum adiiciat. *)
8) L'édit du Boy qui défendait de s'entre-injurier pour
le fait de la religion était du 19. Avril 1561 : Que punition
exemplaire s'en ensuyve contre ,les seditieulx lesquels Noua
entendons estre cenbc qui par ces mots de Papistes et de
Huguenotz ou aultres semblables s'entre-irritent lung faultre.
9) Voici quelques notices recueillies dans l'Ëist. eccl.
qui peuvent se rattacher aux données de cette lettre: I. 305.
En Mars 1560 estant publié un Edit par lequel la rigueur des
{ >reoedens estoit aucunement adoucie par l'estonnement que
'entreprise d'Amboise avoit causé à la Cour, plusieurs assemblées
se dispensèrent en Normandie iuBques à prescher publiquement,
nommément à S. Lo, Oaen et Dieppe. Ceux de
Êouen voulurent faire de mesme mais ils furent retenus par
la prière de quelques presidens et conseillers dn Parlement.—
p. 308: Jaques Valier arrive à Rouen. — p. 310.- en Juillet
vint Aug. Mariorat. Luy et son compagnon des Boches
prescherent soir et matin, en secret et en public sans aucune
sedition et mesmes au contentement de plusieurs adversaires
plus équitables. — p. 773: Au mois d'Aoust 1561 dn Perron
ministre arriva à Eouen etc. — p. 777: En Nov. l'Eglise de
Rouen, en laquelle il y avoit lors quatre ministres, estoit tellement
accrue qu'il ny avoit pas moins de 10,000 persones.
3505.1) Quum Beza pridie ld. Sept. (N. 3514) scribat:
Spina iam totus noster est faotns etc., patet hanc ep. antea
fuisse scriptam. Verum accuratius natales eius definire non
ausimus. De Spinae conversions cf. Bulletin IX. 30. Constat
a. 1552 eum in oppido-Château-Gontier cum ministro lo.
Bàbec disputasse, quem tantum abfu.it ut ad sacra pontificia
retraheret ut potius ipse de veritate suae fidei dubitare incepérit.
(Rabeciiis a. 1556 Andegavis combustus est.) Ferrariae
ducissa eum in Monte-Argi contra monachos défendit-,.quod
ante a. 1561 fieri non potuit quum ipsa demum vergente a
1560 eo concessit.