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659 EPISTOLAB 3501—3504 660 landein, nee puto confidendum esse in illis colloquiis bien prendre les fins et certaminibus. Bed sperarem alia ratione me posse Christi eoclesiae prodesse, praesertim apud serenissimam reginam: ac non est dubium quin Petrus Martir fuerit vocatus ut cum sua maiestate versaretur permoveretque eius animum, ut homo eiusdem patriae, nempe Florentinus. Quare non inconsultum esset ut ego quoque possem yersari et Uli ea instillare quae doeeret me Dominus. D. Cognetius, Galliarum legatus, bene animatus in vestras ill. Gelsitudines et status Germaniae, discessit, quod affirmo. TJtitur humana quadam ratione, suas G-allias, si religionem mutaturae sint, opus habituras yestra amicitia atque potentia magis quam Helvetiorum. Bed profecto, si non yocabuntur ex Lutheranis quoque (ut ahmt) aliqui, metuendum erit ne nobilium factio inyalescat. Datum Tubingae 31. Augusti 1561. Illustrissimae Celsitudinis vestrae observantissimus Vergerius. 3503. CALVIN AU ROI DB NAVARRE. Il le met en garde contre Xintrigue gui tendait à imposer aux réformés de France la confession d'Augsoowrg. (Copie. Bibl. imp. Coll. Dupny. Vol. 102, fol. 37. — Bonnet H. 420. Trad. angl. IV. 212.) 8 ) au trebuohet, mais cepandant c'est a vous, Sire, de ne permettre et souffrir que la vérité de Dieu soit ainsi trahie a veue d'oeiL Vous avez possible cuidé gaigner en fleschissant, mais le mal pullule et se fortifie par trop, et, si vous n'y prenez garde, les confusions en sourdront en une minute de temps, plus grandes que vous ne pensez, et alors il ne sera pas temps d'y remédier, pource que Dieu exploitera pour punir la nonchallance de ceux qui n'auront tenu compte de faire leur debvoir, selon le lieu et degré auquel il les avoit establi. Si nous parlons un peu asprement, croyez, Sire, quil en est temps ou jamais. Nous avons aussi entendu d'autre coste que le duc de Wittemberg, 4 ) estant suborne par ceux qu'il n'est jabesoing de vous nommer, 8 ) vous sollicitent* a procurer que la Confession d'Augsbourg soit receue en France. 6 ) Prenez le cas, Sire, que oest homme joue son role sur un eschauffaut, telle qu'on luy a accorde... 7 ) Mais au nom de Dieu pansez^ comme la confession de foy que les Eglises de France ont jure de suivre et maintenir, a este ratifiée, et quant il n'y auroit signature telle de sang des martyrs, puisquelle est extraite de la pure parole de dieu, et qu'elle a este presentee au Roy et a son conseil, 8 ) vous ne la pouvez rebouter ny mesmes obscurcir que dieu ne s'y oppose et vous monstre par effect qu'il veut estre creu et ouy. Touchant la Confession d'Augsbourg, comment le duo de Wittemberg vous ose il prier de la recevoir, veu que luy et ses semblables en condamnent l'autheur qui est Melanchton? Toutesfois nous le laissons a part, veu qu'on luy a fait jouer ung personnage pour parler de ce qui luy est du tout jncongnu. Le fait est tel que ceux qui se renomment de ce parti la, sont comme chiens et chats. Nous sommes bien trompez, si celuy qui vous a apporte les lettres n'est nepveu d'un certain Vergerio, ung foran d'Italie et un affronteur aussy effronté qu'il y en.eust iamais. 9 ) Il y a un aultre rustre aposte qui se nomme Baudouin, qui a desia este trois ou quatre fois apostat de Jesus Christ, et possible toutesfois se sera jnsinue tellement vers vous, Sire, que vous en seriez trompe, si vous n'en estiez adverti. Nous supplions doneques vostre maieste d'estre sur ses gardes au millieu de tant d'embusches, et derechef Sire, les piteuses nouvelles que noun ayons de Pestât du Royaume, ') nous ont contraint a vous esorire pour vous supplier d'ouvrir les yeux a voir ce qui vous doit estre asses notoire. Car mesmes les plus aveugles peuvent sentir, comme en tastant, queues menées et prattiques ont este faites pour rompre ce qui estoit bien commence, et renverser mesmes du jour au landemain de bonnes conclusions, et ramener les choses a tel point que Jesus Christ avec son Evangile soit bientost extermine. 2 ) Or il ne souffrira pas d'estre ainsi mocque, et scaura 3602.1) Voyez N. 3452, 2) L'édit de juillet (1561), rendu à la demande du cardinal du Lorraine, venait d'interdire, sons peine de bannissement , les assemblées religieuses des réformés, jusqu'à la réunion d'an concile général. {Bonnet.) 3) le Cardinal de Lorraine? 4) sic. Voyez N. 3452. 3489. 5) H les nomme pourtant plus bas. 6) M. Bonnet rappelle à ce propos l'entrevue du due et des Guise à Saverne. Mais celle-ci n'eut lieu qu'au mois de Février 1562. 7) sic. 8) N. 3487. 3492. 9) Comp. N. 3397.

661 1561 AUGUST. 662 aussi nous vous prions, Sire, au nom de dieu, de ne vous laisser point esbranler ne ça ne la, que la parolle de dieu ne soit maintenue en son entier, ce qui ne se peut faire qu'en luy reservant sa simplicité. Pensez aussi au proverbe commun, qu'a enfourner on fait les pains cornus, pour rejetter ceux qui taschent a vous jnduire a quelques desguisemens. Car combien que de prime face, on vous pourroit faire a oroire cecy ou cela, nous vous déclarons en la vertu de celui qui nous a donne authorite de parler, que l'issue en sera malheureuse, et vous en advertissons de bonne heure, Sire, craignans que vous ne l'expérimentiez. Sire.., etc. 10 ) reste daultant plus que vous voiez les ennemys de nostre seigneur Jésus se lever avec impétuosité, taschez de lés gaingner par doulceur et modestie, voire mesmes avec humüite, combien qu'ils n'en soient pas dignes. Pour le moins ne leur donnez point occasion de se irriter en tout ce qui vous sera possible. Ce n'est pas raison pour leur gratiffîer que vous fleschissiéz de vostre debvoir. Mais vous pouvez bien pour racheter paix vous deporter de tout ce qui n'est point nécessaire, comme d'occuper temples ou prescher en public jusques a ce qu'il plaise a Dieu donner meilleure ouverture..... 3503. CALVIN A L'ÉGLISE DE MONTPELLIER. l 3504. ANONYME A CALVIN. ) Bélation de ce qui s'est passé à la foire de Fragment d'une lettre dont le out principal paraît Chiibray. avoir été d'empêcher l'envahissement des temples. (Copie. Bibl. de Genève. Vol. 107a, fol. 349. — Bonnet II. 418.) La dilection de Dieu nostre père et la grace de nostre seigneur Jesus Christ soit tousiours sur vous, par la communication du sainct esprit. Treschers seigneurs et frères, nous avons a louer nostre bon Dieu de ce que pour supporter vostre foiblesse, il vous a, par sa bonté infinie, donne quelque relasohe et plus de liberté que vous n'aviez par cy devant. Ce pendant vous voiez que iamais l'église na repoz en ce monde pour s'y endormir, comme de faiot il est bon quelle soit exercée en divers combatz pour estre victorieuse, en vertu de la foy et patience ausquelz il fault que les fidelles s'entretiennent iusques en la fin. D'aultrepart le diable trouve tousiours des moiens pour molester ceulx qui désirent de bien faire, comme nous avons entendu que le commun peuple est enflambe d'un zèle enrage pour vous ruyner sil pouvoit. Mais quant vous auriez grans et petis contraires, si vous feult il fortiffier, espérant que le secours d'en hault nous suffira pour nous faire tout surmonter. Au l ) (Ancienne Copie. Bibliothèque de Genève. Vol. 107», fol. 354.) Trescher et honnoré frère, je ne doutte point que quelque bruit ne parvienne à vos aureilles des choses qui sont advenues a la foire de G-yvrey qui commença le 15 de ce mois daoust. Cest pourquoy ie vous en ai voulu escrire ce que i'en ai veu et ouy par experience. Premièrement quant a ceste foire iestime que cest la nonpareille, ie ne dis pas seulement de la Normandie mais de toute la France. Car aussi gens de toutes pars y arrivent, mesme des royaumes estrangers. Or pour vous dire ce qui est advenu de mon costé le dimenche precedent en nostre oonseil ie nestoye point dadvis dy aller, combien que nos survedllans m'en importunoyent fort dy faire ung tour. Je prevoyois une multitude assemblée de tous les quartiers du Royaume, et il me sembloit que ie n'avoy point charge de me presenter là. Davantage iavoye assez de besongne taillée en dautres lieux, car on nous demande de tous costés. Plus outre une apprehension ie ne say quelle de mon insuffisance m'estonnoit et mempeschoit dy aller volontairement. Je craignoye aussi les esmotions qui se pouvoyent susciter et vos derniers lettres dattées du 22. de Juillet m'admonestoyent de n'user point de voye de fait, mais qu'il fallut premie- 10) La date peut-être dérivée d'un passage de la lettre à BuUinger du 5. Nov. 8503.1) La lettre est sans adresse et sans date, mais comme 3504.1) Cest un famhourg de Falaise (Calvados). Il s'y les quelques lignes gui nous en restent paraissent viser tient une deux foires renommées jusqu'à ce jour, Vune du 10. ait hrase au N. 3467 nous n'hésitons pas a la placer (avec 25. M. août, surtout de chevaux de luxe, Vautre du 8. au 15. P tonnet) en Août 1561 et à la croire adressée à Montpellier. Sept, de bétail et de marchandises. 42*

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landein, nee puto confidendum esse in illis colloquiis bien prendre les fins<br />

et certaminibus. Bed sperarem alia ratione me<br />

posse Christi eoclesiae prodesse, praesertim apud<br />

serenissimam reginam: ac non est dubium quin<br />

Petrus Martir fuerit vocatus ut cum sua maiestate<br />

versaretur permoveretque eius animum, ut homo<br />

eiusdem patriae, nempe Florentinus. Quare non<br />

inconsultum esset ut ego quoque possem yersari et<br />

Uli ea instillare <strong>quae</strong> doeeret me Dominus.<br />

D. Cognetius, Galliarum legatus, bene animatus<br />

in vestras ill. Gelsitudines et status Germaniae, discessit,<br />

quod affirmo. TJtitur humana quadam ratione,<br />

suas G-allias, si religionem mutaturae sint, opus<br />

habituras yestra amicitia atque potentia magis quam<br />

Helvetiorum. Bed profecto, si non yocabuntur ex<br />

Lutheranis quoque (ut ahmt) aliqui, metuendum<br />

erit ne nobilium factio inyalescat.<br />

Datum Tubingae 31. Augusti 1561.<br />

Illustrissimae Celsitudinis<br />

vestrae observantissimus<br />

Vergerius.<br />

3503.<br />

CALVIN AU ROI DB NAVARRE.<br />

Il le met en garde contre Xintrigue gui tendait à<br />

imposer aux réformés de France la confession d'Augsoowrg.<br />

(Copie. Bibl. imp. Coll. Dupny. Vol. 102, fol. 37. — Bonnet<br />

H. 420. Trad. angl. IV. 212.)<br />

8 ) au trebuohet, mais cepandant<br />

c'est a vous, Sire, de ne permettre et souffrir<br />

que la vérité de Dieu soit ainsi trahie a veue d'oeiL<br />

Vous avez possible cuidé gaigner en fleschissant,<br />

mais le mal pullule et se fortifie par trop, et, si<br />

vous n'y prenez garde, les confusions en sourdront<br />

en une minute de temps, plus grandes que vous ne<br />

pensez, et alors il ne sera pas temps d'y remédier,<br />

pource que Dieu exploitera pour punir la nonchallance<br />

de ceux qui n'auront tenu compte de faire<br />

leur debvoir, selon le lieu et degré auquel il les<br />

avoit establi. Si nous parlons un peu asprement,<br />

croyez, Sire, quil en est temps ou jamais.<br />

Nous avons aussi entendu d'autre coste que le<br />

duc de Wittemberg, 4 ) estant suborne par ceux qu'il<br />

n'est jabesoing de vous nommer, 8 ) vous sollicitent*<br />

a procurer que la Confession d'Augsbourg soit receue<br />

en France. 6 ) Prenez le cas, Sire, que oest<br />

homme joue son role sur un eschauffaut, telle qu'on<br />

luy a accorde... 7 ) Mais au nom de Dieu pansez^<br />

comme la confession de foy que les Eglises de France<br />

ont jure de suivre et maintenir, a este ratifiée, et<br />

quant il n'y auroit signature telle de sang des martyrs,<br />

puisquelle est extraite de la pure parole de<br />

dieu, et qu'elle a este presentee au Roy et a son<br />

conseil, 8 ) vous ne la pouvez rebouter ny mesmes<br />

obscurcir que dieu ne s'y oppose et vous monstre<br />

par effect qu'il veut estre creu et ouy. Touchant<br />

la Confession d'Augsbourg, comment le duo de<br />

Wittemberg vous ose il prier de la recevoir, veu que<br />

luy et ses semblables en condamnent l'autheur qui<br />

est Melanchton? Toutesfois nous le laissons a part,<br />

veu qu'on luy a fait jouer ung personnage pour<br />

parler de ce qui luy est du tout jncongnu. Le fait<br />

est tel que ceux qui se renomment de ce parti la,<br />

sont comme chiens et chats. Nous sommes bien<br />

trompez, si celuy qui vous a apporte les lettres<br />

n'est nepveu d'un certain Vergerio, ung foran d'Italie<br />

et un affronteur aussy effronté qu'il y en.eust iamais.<br />

9 ) Il y a un aultre rustre aposte qui se nomme<br />

Baudouin, qui a desia este trois ou quatre fois apostat<br />

de Jesus Christ, et possible toutesfois se sera<br />

jnsinue tellement vers vous, Sire, que vous en seriez<br />

trompe, si vous n'en estiez adverti. Nous supplions<br />

doneques vostre maieste d'estre sur ses gardes<br />

au millieu de tant d'embusches, et derechef<br />

Sire, les piteuses nouvelles que noun ayons de<br />

Pestât du Royaume, ') nous ont contraint a vous<br />

esorire pour vous supplier d'ouvrir les yeux a voir<br />

ce qui vous doit estre asses notoire. Car mesmes<br />

les plus aveugles peuvent sentir, comme en tastant,<br />

queues menées et prattiques ont este faites pour<br />

rompre ce qui estoit bien commence, et renverser<br />

mesmes du jour au landemain de bonnes conclusions,<br />

et ramener les choses a tel point que Jesus Christ<br />

avec son Evangile soit bientost extermine. 2 ) Or<br />

il ne souffrira pas d'estre ainsi mocque, et scaura<br />

3602.1) Voyez N. 3452,<br />

2) L'édit de juillet (1561), rendu à la demande du cardinal<br />

du Lorraine, venait d'interdire, sons peine de bannissement<br />

, les assemblées religieuses des réformés, jusqu'à la<br />

réunion d'an concile général. {Bonnet.)<br />

3) le Cardinal de Lorraine?<br />

4) sic. Voyez N. 3452. 3489.<br />

5) H les nomme pourtant plus bas.<br />

6) M. Bonnet rappelle à ce propos l'entrevue du due<br />

et des Guise à Saverne. Mais celle-ci n'eut lieu qu'au mois<br />

de Février 1562.<br />

7) sic.<br />

8) N. 3487. 3492.<br />

9) Comp. N. 3397.

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