opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

633 1561 AUGUST. 634
auiourdhuy au ciel et non ailleurs, et les signes
soient en la terre aveo nous, toutefoys aussy véritablement
nous est donné ce corps et receu par
nous, moyennant la foy en vie éternelle dautant
que Dieu le promet, ainsy comme le signe nous
est donné naturellement 17 ) entre les mains. Je le
croy ainsy, dit il, Madame, et voila qui me contente.
Tum ego ad reginam conversus: Ecce inquam sacramentarios
iïïos tarn diu vexatos et omnibus calumniis
oppressos. EscOutez vous, dit elle, Monsieur le Cardinal?
Il dit que les sacramentaires n'ont point
aultre opinion que ceste cy à laquelle vous accordez.
Quelques mesmes propos furent sur cela poursuyvis
touchant lacord et union, et me sembla que la royne
sen alla fort satisfaicte, comme ie say que depuis
elle ne l'a dissimulé. Et le Cardinal en s'en allant,
Je vous adiure, dit-il, que vous ayez a conférer
avec moy, et vous trouverez que ie ne suys pas si
noir qu'on me faict. Sur ces entrefaictes la royne
se depart avec la compagnie, après que ie l'eus remercie
et supplie de poursuyvre en ceste bonne
jVolonté.
ic^u+y^Voila 18 ) le iour d'hier iusques a unze heures
i l & du soir que ie fiz une exhortation en la chambre
c^ . y assistant oultre ledit seigneur roi et monseigneur
& $,' fï " le prince et madame, monsieur lamiral et madame
? lamiralle, monsieur Monbrun, 19 ) le secretaire Bourdin)
et madame de Cur sol qui a este prophète. 20 ) Car
tenant ledit Cardinal par la main elle luy dit tout
hault: Bonhomme pour ce soir, mays demain quoy?
Or est il que tout ce matin il n'a cessé* de se
venter qu'il m'avoit conveincu et reduict a son opinion:
mais i'ay bons tesmoins et bons garents,
Dieu meroy, de tout le contraire. [Ce iourdhuy i'ay
presche chez monsieur l'amiral qui m'a retenu à
disner. Apres le disner est • survenu monsieur le
Cardinal de Chatülon et monsieur de Monmorancy, 21 )
"ici quos video optime esse affectos, comme de faict les
choses sont esbranlees d'une merveilleuse sorte. Ce
11) Il y avait d'abord: corporellement.
18) Ce qui suit manque dans le texte latin, jusqu'à la
fin de cet alinéa, excepté les quelques mots adressés au Cardinal
par Mad. de Crussol.
19) Charles Dupuy-Montbrun d'une ancienne maison du
Davphiné. Lors de la conjuration d'Amboise il s'était mis
à la tête d'une bande armée, dans sa province et avait été
obligé de se retirer à Genève. (Hist. eccl. I. 383. Haag IV.
457.) 20) Hist. eccl. I. 497. Mad. de Crussol dit: II falloit
avoir de l'encre et da papier pour faire signer au Cardinal
ce qu'il avait advoué, car, disoit-elle, demain il dira tont le
contraire. En quoy il se trouva qu'elle avoit bien deviné etc.
Voyez le texte latin.
21) François, fils aîné du connétable, maréchal de France
en 1559, partisan des Chastillon, et pour cette raison séparé
de son père.
pendant noz Théologiens **) disputent de la moustarde,
et sont bien empeschez comme Ion diet.
Mais si avons nous bien besoin de prier nostre
Dieu, plustost que de croire ceulx qui nous les font
si contemptibles. Monsieur Martyr 23 ) est attendu
avec fort grand désir comme ie Tay cognu par les
paroles de la royne mesme. Si Dieu faisoit ce bien
a son église de vous y veoir, alors oseroys ie bien
espérer certaine victoire, et le plus grand bien que
iamais advint a ce royaume. Et de faict ie n'y
voy point de danger. Mais ie n'ay encores peu obtenir
ce poinct auquel toutefoys ie ne cesseray de
tascher de parvenir iusques a ce que toute espérance
m'en soit ostee et vous prie vouloir pour le
moins vous tenir tousiours prest pour moyenner un
si grand bien. De reipublicae nostrae negotio 2 *) quod
mihi commendaras, nihildum potui amplius expiscari
ex eo quern nosti. Coniicio vicinum nostrum suas adversus
Arctopolitanos querelas ad regis consilium detulisse,
partim ut iïïud sibi conciliaret, partim ut im,telligeret
an possit sine huius regni offensione bellum
movere. Si quid certius cognovero faciam ut mox intéUigas~^
Monsieur et treshonoré père, ie vous escriz tout
au long comme ie vous ay promis et comme ie ferai
de iour a iour, sil plaist à Dieu, quand i'auray
de quoy, vous priant mexcuser si ie n'escry plus
considerement et plus nettement. Je supplie d'estre
recommendé à la bonne grace de noz treshonorez
Seigneurs selon que verrez estre bon, et pareillement
aux prières de toute la compagnie des frères
et de noz amis. Singulièrement, Monsieur, puis
qu'il plaist à Dieu se servir de ce tant paovre et
inutile instrument en un si grand ouvrage, ie m'asseure
que ne me refuserez ny prières ny conseil,
qui est la principale assistence. en laquelle ie me
confie, après Dieu. Et sur ce ie prie nostre bon
Dieu et père qu'il luy plaise vous fortifier bénir et
22) l'assemblée des prélats, à Poissy. Voyez le Journal
de Bruslart l. c. I. 47 qui siégeait depuis le 1. Août. Eue
devait délibérer sur les points suivants: 1° Quid praescribendum
episcopis, 2° de dignitatibus ecolesiarnm oathedralium, 3° de
oanonicis et eorum exemptionibus, 4° de curatis vel eorum
institutione, 5° de portione canonioa eis asßignanda; 6° de minoribns
sacerdotibus et eorum numéro, 7° de reformatione
monasteriorum, 8° quid sentiendum de commendis, 9° de beneficiorum
numéro et incompatibilitate, 10° qua via in posterum
providendnm ait monasteriis vacantibns, 11° Num remedium
tantis litibus inveniri possit quae de beneficiis moventur?
12° de censuris ecclesiasticis. — On trouve ces points tant
dans le Journ. de Bruslart que dans une rédaction française Mém.
de Condéll. 507. Jus y sont copiés d'une feuille volante avec
les gloses satyriques qui s'y trouvaient. Languet. Epp. II. 137.
du 22. Août: Mitto ad te ineptias de quibua noatri episcopi
disputant.
23) H arriva le 12. Septembre.
24) avec la Savoie.