opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

629 1561 AUGUST. 630
liravit JBrentius in sua Ubiquitate quam tota papatus
colluvies: nunc pervicacius cum suo illo assecla
oppugnare coepit veram et rectam fidem. Certe
nisi iucundum ludum praebere hostibus nostris libeat,
modis omnibus occurrere necesse est ne irrumpant
furiae accensis facibus ad concitandas graviores
pugnas quam quae hactenus in Germania grassatae
sunt. Ego vero centum potius mortes obibo quam
non me fortiter tarn perniciosis cousiliis opponam.
Oum papistis confligendum est. Huic proelio ciendo,
non autem intestinis dissidiis, classicum canamus.
Haec eo liberius apud te conqueror quia me non
latet quid iam agitaverit Wirtebergensis misso Vergerii
nepote: cuius patruum credibile est mercede
fuisse conductum. Oerte lenocinii pretium aliquod
captavit. Ubi res maturuerit sedulo excogitabitur
ineundi foederis ratio sed quae pacem domesticam
non turbet. Neque enim adeo insipidi sunt qui
regnum Christi restitui cupiunt, ut scientes admittant
contentionum flabellum. Ego vero, ut de animi
tui sinceritate sum persuasus, non dubito quin re
propius expensa a priore consilio facile discedas.
Vale, ornatissime vir et observande frater. Dominus
tibi semper adsit, te gubernet ac benedicat
tuos labores. 23. Augusti 1561.
Gratum Christo et ecclesiae officium praestitisti
erga fratres Pedemontanos dum factum est tua opera
Ut subsidio aliquo eorum inopia levetur. 9 )
Ioannes Calvinus tuus.
3490.
BÈZE A CALVIN.
Bélation de ce qui s'est passé pendant les premiers
jours de son séjour à Paris et à S. Germain.
(Autographe de la Bibliothèque de Genève Vol. 117. fol. 9. ')
Imprimé dans l'Appendice de Baum II. 45, et dans l'Appendice
de Ooquerel, hist, de l'égl. de Paris p. 18. Traduction latine
Ed. de Genève p. 247, de Lausanne p. 515, de Hanau p. 578,
de Chouet p. 337, d'Amsterdam p. 154. Asteriscis notamus
ilia looa in qaibus utrumque exemplar maxime variât.
9) cf. N. 3442. 3473.
3490.1) L'original est en français; probablement il devait
être communiqué au Conseü. — On lit en marge: Si oeste
epistre estoit imprimée comme elle le mérite il y faudrait insérer
le traité sommaire de la matière sacramentale lequel
i'ay trouvé _ en l'histoire que M. de Besze m'a preste dont ie
I'ay aussy inséré par son advis en la traduction de la présente
epistre. L'auteur de cette note et le traducteur du tente paraît
avoir été Ant. Fay.
A Monsieur d'Espeville
à Villedieu.
Monsieur et père, i'arrivay a ceste cour il y
a deux iours ou ie vous puis asseurer que i'ay este
receu avec un fort grand acceuil de tous les plus
grands qui ne me baillèrent loisir de souper * pour
les aller trouver. [* A l'entrée ie trouve le chancelier
que savez 8 ) qui vouloit avoir l'honneur de m'avoir
introduict. Force me fut de le suyvre mais ce fut
avec un tel visage- qu'il cognut assez que ie le
cognoissoys. * * Cela ne dura guieres, car il n'y avoit
que troys pas au cabinet, ^Jà l'entrée duquel ie
trouve Monsieur l'amiral que ie n'eus pas loisir de
saluer, que voicy lo roy de Navarre et Monsieur le
prince qui se iettent sur moy avec une fort grande
affection ce me sembla. De la ie voy auprès de
moy le cardinal de Bourbon et puis le cardinal de
Chastillon qui me tendoient les mains. Je ne vous
puis escrire au long les propos qui furent tenus,
(seulemeut ie vous diray que ie protestay a Monsieur
le cardinal de Bourbon, que ie n'avoys rien changé
depuis qu'il n'avoit voulu parler a moy de peur
d'estre excommunié, 3 ) et luy de sa part declaira
qu'il avoit désir d'entendre les affaires a la vérité,
en quoy ie luy presentay mes services le priant de
continuer en ceste volonté. Sur cela peu s'en falut
qu'on n'entrast en propos mais le bon seigneur le
feit court et moy aussy. Quant au roy de Navarre
la somme du propos fut que i'avoys grand peur
que bien tost il ne fust pas si ioyeux de ma venue
* s'il ne se deliberoit de faire aultrement. **) Il se
print a rire et ie ne luy respondy *que c'estoit a
bon escient qu'il y faloit penser. * Ce propos fut
environ de demie heure qu'il fut nuict, et s'en
allèrent chez la royne, et moy avec une troupe cent
foys plus grande que ie n'eusse désiré fus conduict
chez madame la princesse 6 ) et madame l'admiralle
que ie trouvay merveilleusement bien disposées.
Le lendemain qui fut hier au matin ie fiz une
exhortation au logis de monsieur le prince en laquelle
grande et honorable compagnie se trouva,
mais non pas le prince. Car il estoit empesché
après son apoinctement avec celuy que savez, 6 )*
2) Michel de VHospital.
3) C'était à Nérac en automne 1560, où ils s'étaient
rencontrés à la cour de Navarre.
4) c'est à dire, s'il ne se déclarait plus franchement pour
la réforme, et s'a continuait à aller à la messe. (Voyez la
lettre de Vermigli du 12. Sept.)
5) de Condé.
6) Eist, des choses mém. 1599. p. 133: Le duo de Guise
retourné de Calais, où il eBtoit allé conduire la royne d'Escosse
veufve de François II, fit solliciter le prince de Condé pour
se reooncilier avec lui. A cest accord fait à S. Germain le
24 d'Aoust se trouvèrent près du Roy et de la Roine mere
40»