opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

589 1561 AUGUST. * 590
Bim. Hie siquidem (quod te ignorare nolo) quum (Autographe de la Bibliothèque nationale. Coll. Dnpuy Vol.
Aurelia ante très menses disoedens Bituriges, hoc
102, fol. 145. Bords endommagés.)
est, intermissa stadia repeterem, etsi spatium illud
longius fuerit neque adeo inane ut iure intermissio A Monsieur Monsieur d'Espeville.
Tocari debeat, in eo sermone quem mecum iamiam
equum admissuro habuit boo mandatum dedit uti Monsieur, estant arrivé en ceste ville i'ay trouvé
primo quoque tempore modesto aliquo scriptionis les choses autrement qu'on ne vous avoyt
genere tuam illam erga me benevolentiam maximaque fait entendre. Premièrement Ma[dame] fit un long
bénéficia remunerarem, nt quia in mutua benevo- discours dont la conclusion estoyt quelle n'entenlentia
tecum paria facere nunquam possem, grati doyt [avoir] un prescheur qui fust ordinaire en sa
certe animi et beneficiorum tuorum baud immemoris maison, mais qu'elle enten[doyt] changer de quatre
signa ostenderem. Quod ipsum quum ego sponte ou de six moys en six moys pour la seureté de
mea facturum fuisse statim dixissem, nisi me gra- ses prescheurs. En outre elle m'a fort voulu inviora
tua negotia subinde ab incepto revocassent, duire de preseber fort ment et sans toucher
tergirersantem me nescio quomodo adeo impulit et ne pape, ny image, ne messe, ne aucun abus [en]
confirmavit ut contumax dici et baberi merear, aut sorte qu'on peust dire que i'eusse dit cela expres­
etiam odio quolibet dignus, si laborem illum (si sément: que ie pajVtosse] de toutes choses douce­
modo labor vocandus est ao non potius voluptas) ment et sans vehemence, et luy semble qupZ n'y]
refdgerem. Malui igitur, quum patris imperio sim auroyt point de fruict qui en feroit autrement. De
defunetus, desiderari a quibuslibet in me prudentiam, ma part ie [luy ay] protesté d'enseigner en telle
et a te importunitatem meam culpari, quam, si non prudence qu'il plaira à Dieu me donner, mais de
fecero, ab eodem et bumanitatis erga se tuae et m'obliger à teles conditions, ie ne le pourroys faire.
gratitudinis erga me singularis fideiussore (quod De faict i'ay bien esté contrainct de trancher les
necessitudinem tecum arctissimo vinculo sibi con- mots quelle vou[loyt] que ie teusse, si ie n'eusse
stitutam ante aliquantum quam essem natus dixerat) voulu estre traictre à Dieu. Car ce iour le Dean
officium meum requiri. Habe igitur bas literas, vir de ceste ville et quelques chanoynes et prestres
humanissime, observantiae prae caeteris superiori- meintenans devant elle qu'on avoyt presche contre
bus indices certissimas, ab eo qui, quum xirjati pe-
aet tuus le sainct aa,[crement] et qu'il falloyt que tous les
nitus se tuum esse fateatur, non minus XQV vrays chrestiens crussent à la saincte [messe], ie
esse cupiat, si facultas optata Uli quidem tui prae- leur dit, sauf l'honneur de Madame, qu'il n'estoyt
sentis esset, in quo colendo prope patriam sibi con­ pas ainsi, que ce n'estoyt le sacrement ordonné de
stituent sancütatem, hoc videlicet fine ut possessio­ Jesus Christ mais une abomination par la quelle
nem illam moi, quam animo tantum rétines, corpore, les Papes avoyent renversé le [vray] sacrement de
vel ut nostri dicunt pedibus, adipisci posais. Quod la Cène. Sur cela nous eusmes beaucop de disputes
si fieri aliqua ratione non poterit, interim superioris qui manifestèrent évidemment l'ignorance de ces
meae epistolae postulatorum (quae hic non tibi Bed
memoriae tuae interpreter) quaeso ut memineris, et bestes. A , Monsieur, je n'ay point voulu
hominem tibi devinctissimum devinctiorem reddes. recevoir les conditions de ma,[dite] Dame en tel cas.
Vale, vir humanissime et mihi observandissime. Elle s'en est plainte à Madame VAdmi[raie] qui
Deum optimum maximum precor ut multos in an- n'est pas de son advis et voudroyt bien qu'elle se
nos constanti robore nobis et ecclesiae tuae vivere fortifiast davantage. Mais les edicts des quelz on
pergas. Biturigis 4 Nonas Sextiles 1561.
nous menace luy font perdre courage à tous coups.
Je vous en envoyé un qui n'a encore esté publié
aveques la harengue des députez pour les Eglises].
La ou vous verrez le bon zèle du Roy de Navarre.
Si Dpew] ne rompt les machinations de nos adversaires
nous sommes e de voyr beaucop de
troubles et des meurtres infinis. Or en t[elle] incertitude
ou ie voy Madame la Duchesse, ie ne say
que faire [de] ma femme. Car ie n'ay lieu ou ie
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la puisse metre auprès de moy et ne la voudroys
tenir bien louing de moy. Parquoy, Monsieur, ie
MOREL A CALVIN.
vous supplie treshumblement, si vous luy escrivez,
de luy en toucher [MW] petit mot, afin quelle me
Il raconte comment U est arrivé Chen la duchesse donne moyen de la faire, venir en q[uelque] part ou
de Ferrare et à quelles conditions elle a voulu le re-, ie la puisse voyr quelque foys. Quant au peuple
cevoi/r comme prédicateur.
de ceste ville il est plus meurtrier et mutin qiïe