opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

569 1561 IUL; 57.0.
A Monsieur d'Espeville.
Monsieur. Tay receu la vostre 1 ) qu'il vous a
pieu m'escrire. Et loue Dieu de vous avoir eslogné
de la mauvaise opinion que ie pensois eussiez conceue
contre moy. Et cela m'a servi de rafraisohissement
en ma fiebvre laquelle m'ayant saisi depuis
quelque temps m'a assez tourmenté. Et mesmes a
present m'empesche de vous escrire de ma main.
Mais i'espere (Dieu aidant) en estre délivré bien
tost. Vous priant m'avoir en vos prières pour recommandé
et ensemble estre asseuré de plus en
plus du désir que i'ay de cheminer en toute intégrité
en ma charge, et aussi de vous faire service
ou i'en auray le moyen.
Quant aux nouvelles j'estime que M. de la
Riviere vous en escrit. 2 ) Et principallement des
lettres du Duc de Witemberg au Boy de Navarre
pour mettre en France la confession d'Ausbourg. 3 )
Qui sont les menées du Cardinal de Lorraine*) par
3462.1) perdue.
2) N. 3441.
3; Le roi avait envoyé Eotman au duc en Avril et
Tremellius en Juin. Ceci engagea le due à envoyer au roi
un ambassadeur avec les instructions suivantes (Sattler, Gesch.
v. Würt. IV. 165. Beyl. 59. 12. lun. 1561): Desiderium nos
tenet ut vere pia doctrina in regno Gallico instauretur et falsa
dogmata oaveantur: simul etiam Regia Serenitas cognoscat
quam nos seotentiam in illis dootrinis sequamur .... Qnnm
R. S. eius dederit hactenus insigne verae pietatis specimen in
adiuvanda et procnranda sainte ecclesiae speramus fore ut
omne stndinm snum ad hoo conférât qno in Regno Galliae
verum et certnm genus doctrinae piae oonstitnatur, qnalis est
. in Germanicis ecclesiis confessio Augastana recte et pie iuxta
sententiam S. S. intelleota: deinde nt non tantnm privatae sed
et pnblioae ' aedes evangelio filii Dei aperiantnr .... Proxiinnm
erit at R. S. eins cogitet de congreganda primo quoque
tempore nationali Synodo ad quam vooentur aliquot viri docti
etiam aliarnm regionnm et praesertim Gennaniae qui possent
papistioam impietatem perspicue refntare ao veram doctrinam
tueri
4) Kluckhohn, Briefe Friedrichs d. Frommen I. 124.-
Friedrich an Hz. Christof 12. Jul. 1561 : Neben dem so seyndt
mir dieser tag zeytung ansz Frankreich kommen wie es des
orts der religion halb stehn soll nnd ist mir darin niohts mehr
zu verwundern dan das sioh der Card. v. Lothringen soll vernehmen
lassen, er wolt sich zu unserer ehr. bekantnus der
A. Of. bekennen, es wurdt one zweyfell uff ayn schalck gespilt
seyn .... Mich langt sonst ane die Güsischen sollen zeytlich
ire gesandten in denen landen haben da man die renter findt,
wo sie mit dem sohalcksbossen wollten umbgehn das sie under
dem soheyn der A. Of. die leuth an sioh hencken, nnd also
die religion in Frankreich dempfen, wehr aufsehns von nöten.
— Suit la réponse du Duc à l'Électeur, datée du 15, dans
laquelle sont également manifestés des soupçons au sujet de la
sincérité du Cardinal. En même temps le Duc rapporte qu'il
lui est parvenu des informations sur les intrigues de Baudouin,
gui s'était mêlé de ces affaires. Celui-ci s'était rendu en
France sans en demander la permision à l'Electeur. • Voyez
Kluckh. p. 191. Lettre de Frédéric à Christophe du 28. juillet:
Was D. Balduinum anlangt . . . ist ayn christ nach gelegenheyt
und ist wider meynen willen hieneyn getzogen vileyoht
ehe büberey anzurichten dan nntz zu schaffen etc. Voici
le moyen d'un Balduin que cognoissez. Or le Boy.
de Navarre a eu cela de bon d'en donner charge a
un certain homme de bien pour en faire la response.
Et cestuy la m'ayant prié d'en dresser
quelque memoire j'en fis ce que ma maladie m'en
peut permettre : la somme revenoit la que des longtemps
il y a une confession de foy en France faite
du temps des plus grands feus arrestee en un synode
de tous les ministres de France, conformée
par un autre subsequent, seelée par le sang de.
beaucoup de Martyrs. Et en si grande autorité et
recommandation envers tous les fidèles de France
quil est non seulement malaisé mais du tout impossible
leur en faire recevoir une autre. Ioint aussi
que l'onzième de Iuin dernier 5 ) les députez de
toutes les Eglises de ce Royaume présentèrent au
Boy ladite confession, s'offrans a la maintenir par
la parolle de Dieu. Tellement qu'icelle confession
est le fondement de toutes les deliberations qui ont
esté prises pour le faict de la Religion et qui ensuivront
cy après. Et quant a ce que ledit Sr.
Duc met en avant touchant la presence du corps
de Christ en la Cène, le Boy de Navarre n'ignore
pas la difficulté qui est enta^eux touchant ce point.
Comme il est mesmement apparu en leur dernière
iournee de Numbourg. Et qu'il desireroit grandement
que cela fust pacifié tant en Allemagne quo
par toute la Chrestienté. S'oflrant de son costé a
tout ce qu'il pourra pour une saincte coniunction
de tous. Toutesfois il n'estime aucunement estre
besoin faire apparoir a nos adversaires quil y ait
aucun different entre ceux qui font profession de
l'Evangile, pour les scandales qui s'en pourroyent
ensuivre. Mais aussi tost que par la grace de
Dieu l'Evangile aura pris plus de racine en France
il promet audit sieur Duc moyener un si bon accord
entre tous quil redondera a la gloire de Dieu
et edification de son Eglise.
Voila le sommaire de mes mémoires: je ne scay
ce qui en pourra advenir. Il me semble quil seroit
bien expedient que prinsiez la peine d'escrire au
Boy de Navarre touchant cecy. Et entrautres
maintenant comment Baudouin lui-même représente la chose
(Biga resp. p. 173); Mittebat Fridericus PalatinuB filium Casimirnm
in Lotharingiam. Eum ex sententia patris comitatus
est Balduinus, qui inde in Galliam rei privatae causa cnpere
se proficisci non dissimulabat Navarrus iubet Lutetiae
nt ad se redeat, se enim do republica et controversiis quae
tum agitabantur colloqui velle. Non potuit reousare Balduinus
.... Lutetiae a Navarro ducitur ad Reginam. Inde mittitnr.
ad Cardinalem Lotharingum. Si qualia fuerint cplloquia rogas,
de religiosa conoiliatione oontroversiarnm fuisse, velis nolis,
intellexisti. Cf. Reveling, de Bald. p. 22 ss. et Ep. Calv. ad
Erbachium prid. Cal. Oct. 1561.
5) Mém. de Condé II. 370: La Requeste presentee au
Roy le 11. jning 1561 par les Députez des Eglises esparses
parmi le Royaume de France.