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opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

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533 1561 JUL. 534<br />

advertir dun trouble survenu en ceste église de<br />

Cosnes. 2 ) Laquelle commencent a florir et heureusement<br />

prospérer par layde et ministère de ceulx de<br />

Sanxerre 3 ) des quels non obstant la diligence et<br />

tout effort pour résister a tel desordre N'a este<br />

neantmoins a eux possible de l'empescher. Lequel<br />

ayant este commencé est encor poursuyvy et augmente<br />

journelement par le moyen d'un nomme<br />

Janvier, Lequel non contant davoir ruyné leglise<br />

de Viarron sest venu fourrer presque de mesme<br />

façon dans ceste cy. Car estant arrive en ceste<br />

ville jncontinent et sans autre election sest ingéré<br />

de prescher, apres avoir par une grande parade et<br />

babil esblouy les yeulx d'aulcuns des plus apparentz<br />

et par consequent de tout le reste: Lesquels<br />

lauroyent en cela ad voué et receu pour pasteur:<br />

Nonobstant toutes sairictes admonitions et suffisantes<br />

remonstrances que je leur aye sceu faire touchant<br />

la police ecclésiastique par cy devant establie aux<br />

Synodes et conciles tenuz par les églises reformées<br />

de la France, et plus anciennement confirmees par<br />

sainct Paul en escrivant a Thim. Dont auroye este<br />

contrainct m'opposer a toute telle procedure et de<br />

paroles et de faict Deffendant a ma femme et conseillant<br />

a quelques ungs mes amys de n'assister a<br />

ses sermons: tellement que par tel conseil un mien<br />

amy voyant sa femme accouchée seroit aile requérir<br />

lun de noz premiers pasteurs dudit Sanxerre pour<br />

venir prescher et baptizer son enfant. A quoy invitez<br />

plusieurs et presques tous ceulx de lEglise<br />

auroyent este contremandez par les depputez et<br />

deffences faictes par ledit Janvier ou ses adherentz<br />

de n'y assister a peyne destre excommuniez: denonceant<br />

pour tels le mary et la dicte femme accouchée.<br />

Oe neantmoins, graces a Dieu, ne layssa<br />

on dy accourir a grandz trouppes, non moins de<br />

fidèles que de papistes: voire en maison puplicque<br />

et a portes ouvertes, ainsi quavions tousiours accoustume<br />

de faire auparavant. Au moyen de quoy<br />

et par une hayne mortelle (malséante encores plus<br />

a ung ministre, comme il se diet, qu'a tout autre)<br />

s'est bien osé vanter qu'il advertiroit Messieurs de<br />

Berne de ce que jaurois mesdict d'eulx, daultant<br />

quilz maintiennent les ministres a eulx subgectz,<br />

combien quilz soyent malvivans et de mauvaise<br />

doctrine, affin que par ce moyen il me fasse perdre<br />

non seulement le bien que jay encores riere eulx,<br />

mais aussi (comme il diet) la teste. Or pour plus<br />

clairement vous faire entendre la vérité de ce faict,<br />

jl vous fault scavoir que pour mieulx coulorer sa<br />

menée il a monstre une attestation d'Angleterre, ou<br />

2) Gosne sur la Loire (Nièvre).<br />

3) Dépt. du Cher. — La ville de Sancerre recent la<br />

semence de la vraye religion estant souvent visitée par Jean<br />

Michel en 1534. (Hist. eccl. I. 19.)<br />

il diet avoir presche huyct mois par provision, efc<br />

une aultre de Lozanne signée par Mr. le baillif<br />

Darlac*) et son secretaire. Laquelle dernière Mr.<br />

de Clereau vouloit quasi approuver disant ledit<br />

Sieur Darlac estre si homme de bien que facilement<br />

il adiousteroit plus de foy a sa seule signature qu'au<br />

tesmoignage de plusieurs autres. A quoy je resistay<br />

fort et ferme, disant que je cognoissois les Seigneurs<br />

baillifz de Berne et les ministres mieulx que ledit<br />

Sr. de Clereau (comme il est vray) pour les avoir<br />

plus que luy fréquentez, a mon grand regret et<br />

avoir veu plusieurs dissolutions et ouy paroles de<br />

blaspheme sans nulle correction. En remonstrant<br />

tel tesmoignage n'estre de telle efficasse qu'il deubst<br />

suffire pour approuver lintegrité de vie dudit Janvier<br />

et moins la saine doctrine diceluy. Sur laquelle<br />

mesmement nestoit licite recepvoir le tesmoignage<br />

provenant de telle part, veu quil y a des ministres<br />

ausquels estoit plus convenable davoir recours, quant<br />

a la doctrine. Et voila pourquoy et comment il<br />

cuyde se venger de si saincte resistance que jay<br />

faicte a sa présomption et folle témérité. Mais<br />

moy toutesfois voyant que par diabolicques persuasions<br />

jl taschoit d'imprimer au cerveau de ces<br />

paovres gens beaucoup de maulvaises opinions pour<br />

dissiper le bon ordre et police ecclésiastique. Leur<br />

faisant croire que c'est au peuple et non a autre<br />

deslire et recepvoir le ministre, disant tels malheureux<br />

propoz: Lon vouldra faire de Geneve un<br />

Romme. Qui a esleu premièrement Pharél et Viret?<br />

On nous vouldra bailler des règles monachales plus<br />

que jamais. Il y a des ministres qui veulent conduyre<br />

les autres et neantmoins ilz méritent mieulx<br />

destre en un gibet que la ou ilz sont, et autres paroles<br />

jndignes de reciter. Oe voyant (dy je) soubdain<br />

je men vois a Sanxerre et de la a Bourges,<br />

pour m'informer de sa conversation et doctrine.<br />

Duquel lieu (y estant neantmoins prisonnier en la<br />

garde et soubz la puyssance d'un huyssier) jl est<br />

party sans avoir compté ny satisfaict a sondict<br />

hoste qui lavoit nourry et entretenu malade trois<br />

sepmaines durant, encores moyns payé lappoticquaire<br />

médecin ne barbier, ausquels mesmes navoit pas<br />

diet tant seulement a Dieu. A la veriffication de<br />

ce je vouluz bien apporter missives de leur part,<br />

pour faire cognoistre a ces paovres aveugles dicy<br />

telz actes indignes, je ne dy pas dun ministre,<br />

mais dun homme particulier et prive de tant basse<br />

condition fust il: affin que prévoyant un tel danger<br />

ilz apprinssent au dommaige dautruy. Ensemble<br />

beaucoup d'autres tesmoignaiges de sa maulvaise<br />

reputation que je sceuz par aulcuns qui lavoyent<br />

fréquenté a Geneve et a Lozanne, lorsquil estoit aux<br />

gaiges des Seigneurs desquels fust privé, pour quel-<br />

4) cF Erlach.<br />

M*

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