opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE
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501 1561 IÜN.<br />
3410.<br />
DESMERENGES *) A MOREL.<br />
État florissant de l'église d'Orléans. Nouvelles<br />
de France. Demande de renseignements sur trois individus<br />
venus à Orléans pour se soustraire à la justice<br />
de Genève.<br />
(Autographe de la Bibliothèque de Genève Vol. 121, fol. 40.)<br />
A Monsieur Monseigneur de Çolunges 2 ) ministre<br />
et a ses frères.<br />
A S' Gervays.<br />
Meshonnorez seigneurs et frères, nous naurions<br />
que trop de scandaleux quand nous naurions que les<br />
nostres mesmes sans quilnous en vienne dautrepart.<br />
îoutesfoys si Dieu par cela nous veut exercer quil<br />
luy plaise nous jnstruire comme nous nous y devons<br />
porter pour les bien réduire. Or nous sont survenus<br />
troys de vos regions desquelz nous vous requérons<br />
certain tesmognage de leur fait sil vous plaist<br />
avec comme s ) nous nous devons guider en leur<br />
fait. Et de lun je vous en ay ja escrit assavoir<br />
dun Michel pointian qui est accuse par un sien<br />
beau frère avoir volu commettre jnceste avec sa<br />
belle seur, seur de sa femme. Il nous confesse<br />
bien quil luy a tenu quelques propos dissoulu mais<br />
que destre venu a fere semblant le voloir exequuter,<br />
nenny. Nous vous prions nous mander en<br />
quelle qualité est sa faute et quelle peine eust méritée<br />
sil eust attendu le jugement, fi y a aussi un<br />
Odin pigny qui nous confesse sans en estre accuse,<br />
ains de son gre, quil a médit de la seigneurie de<br />
Geneve a cause quon le voloit fere aller au consistoyre<br />
pour quelque blaspheme et ny voulut comparoir,<br />
dont sen vint futivement pource quon le espioit<br />
au pont de chansy. Il pleure sa faute, crie mercy<br />
a ladite seigneurie Et pource que ne scavons si le<br />
crime est grand et sil eust mérite punition corporelle<br />
vous nous rendrez de tout son fait certains<br />
sil vous plaist, en nous donnant conseil comme dessus.<br />
Le troisiesme est Guillaume goutron qui est<br />
charge davoir quelques foys rognez des escus jettant<br />
les rogneures sus un toict sans en faire aucun proffit<br />
ni les appliquer a autre usage. Nous désirerions<br />
savoir sil a fait cela par coustume par malice ou<br />
pour quelle raison, afin que suivant ce que nous en<br />
3410.1) alias Chanorrier, antérieurement à Slots (Gaberei<br />
I. Puces. Bulletin VIII. 73. Hist. ecü. I. 148), aujourd'hui à<br />
Orléans, où il était encore en 1563. (Lettre du 24. Juillet<br />
1563.) 2) Il était à Genève en ce moment (N. 3338. 3346).<br />
3) sic.<br />
ff»<br />
manderez nous puissons* voir que nous aurons a<br />
fere. Monsieur le gendre nous a bien rapporte que<br />
Monsr. Calvin luy a afferme que ledit gouiion*) estoit<br />
homme de bien: mais aucun de nos anciens le<br />
craignent du contraire: par tant mont donne charge<br />
vous en escrire. ^<br />
Au reste touchant lestât de nostre église elle<br />
prospère grandement par la bonté de Dieu et en<br />
grande paix. Nous sommes retournez a faire nos<br />
assemblées libres portes ouvertes a chascun. Hier<br />
nous fismes nostre cène en un pre ou on presume<br />
quil y avoit de cinq a six mille personnes. Jamais<br />
il ny eut homme ny femme qui en grondast. Il y<br />
eut Jeudy huit jours que commencasmes a enterrer<br />
nos mors de jour et la se trouva nombre de plus<br />
de dix mille personnes que d'uns que d'autres et<br />
depuis avons continue sans aucune esmotion ny<br />
murmure. Yendredy passe Msr. de la Vallée dit<br />
yérenger et moy fusmes confrontes avec deux curez *<br />
et un prieur des moynes principaux pilliers de la<br />
messe pour amiablement disputer dicelle. Or de<br />
vray ilz prouvèrent bien et authentiquement la<br />
messe par ceux mesme seulement qui Ion faite, confessants<br />
toutesfoys appertement et a voix clere quelle<br />
nestoit point en levangile quant au nom mais bien<br />
quant a la substance, laquelle substance a esté par<br />
nous fort loing reiectee monstrant leur dire estre<br />
toutes vrayës fables. Nous rapportasmes cela deux<br />
qui nous confessèrent gens de bien bons chrestiens<br />
et catholiques. Or pource quilz nestoient la venus<br />
pour céder a nous ny nous a eux comme ne devions<br />
faire la dispute tumultueuse finit par clameur, le<br />
lieu nous estant quitte par les adversaires.<br />
Le Roy de Navarre sen va a Paris 6 ) pour<br />
empêcher les seditions qui se brassent contre ceux<br />
qui ne tendront point a la feste des quatre bastons 6 )<br />
a laquelle on ne tendra en ceste ville. On fait<br />
jcy bruit que les Guysards ont leur congé de la<br />
Reine mere combien que ce soit a son regret. On<br />
nous dit aussi quon voloit empoisonner a la sollicitation<br />
de la Reine Marie et des siens la Reine de<br />
7 ) loyse. On nous menace dune ligue que<br />
fait le pape avec le Roy Philippe le duc de scavoye<br />
et le duc de lorraine. Mais pourquoy bruyent les<br />
gens contre le seigneur et son Christ bien ayme,<br />
jlz pensent chose vaine avec les Roys etc.<br />
Je nay receu aucune nouvelles de ma femme<br />
depuis quelle est par delà. H vous plaira nous res-<br />
4} sic.<br />
5) H avait été à Orléans, depuis Décembre, pour les<br />
Etats généraux (Charles IX. avait quitté la ville dès le 6.<br />
Février). Le 13. Juin il se trouva à Paris lors de l'acquit*<br />
tentent de Gondé (Bruslart l. c. p. 40).<br />
6) Sobriquet pour la Fête-Dieu.<br />
7) illisible.<br />
32*