opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

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sainct Paul, -que ceux qui se mordent et mangent
en la fin se consumeront. Nous vous prions donc
au nom de Dieu, pour vous bien garder des astuces
de Satan de n'entrer point en aigreur, pour
maintenir quelque querelle que ce soit, sinon celle
qui doit enflamber et ronger nous coeurs, quand il
est question de batailler d'un commun accord contre
les ennemis de la vérité de Dieu. Nous pouvons
aisément voir qu'on s'est trop affectionné aux personnes,
ce qui a osté toute droiture de jugement,
comme nostre Seigneur Jesus nous admonneste, et
la dessus il a fallu plaider avec grand scandale,
d'autant que plusieurs pouvoyent penser que l'Eglise
estoit troublée par quelque envie ou emulation des
ministres, selon que nous sommes enclins à soubconner
plustost mal que bien. Or pource que nous
n'avons pas trouvé qu'il fust profictable a nostre
Eglise de remuer plus les querelles qui devoyent
estre amorties par la decision qui en a esté
faite, nous n'y avons pas voulu toucher, craignans
d'usurper sur autruy. Et encore qu'il y
eust eu quelque défaut en la formalité, nous avons
iugé estre expedient qu'on se tiene a ce qui en a
esté .conclu. Ainsi nous vous prions et exhortons
au nom de Dieu non seulement d'assopir et mettre
soub8 le pied la memoire de ces différons qui ne
vous ont que par trop agitez, mais l'effacer du tout
de vos coeurs, afin que rien ne vous empesche de
tendre la main l'un à l'autre pour vous employer
touB ensemble à faire vostre devoir. Le porteur a
fait toute diligence pour obtenir que le diet Mutonis
vous fust accordé pour pasteur, et n'a pas tenu
a insister et répliquer tant qu'il a peu. Mais nos
remonstrances estoyent si iustes, qu'il a esté finalement
contrainct d'y acquiescer. Car puis que les
frères d'Usez 2 ) avoyent prévenu, et l'ayans eu par
«on consentement avec ceste seule exception que le
tout fust approuvé par nous, et que nous avions
respondu par homme exprès qu'ils nous avoyent
envoyé, que nous n'avions garde de nous opposer à
l'élection par eux faicte, et que nous desirions qu'il
travaillast fidèlement pour les édifier, nous n'avions
plus liberté de nous retracter. Car si nous n'approchons
point des vertus de sainct Paul, pour le moins
nous devons tascher à les ensuivre de loin, et que
nous practiquions la leçon qu'il nous a donnée,
qu'on ne trouve pas oui et non en nostre dire,
pour nous faire juger doubles et inconstans. Mesme
nous ne voyons pas comme le diet Mutonis se puisse
desfaire d'une telle obligation. Tant y a que c'eust
esté grande honte à nous de varier puis que desja
nous avions envoyé les lettres, 3 ) laquelle excuse
nous ne doutons pas que vous n'acceptiez. Or
2) ibid.
3) perdues.
Càlvini opera. Vol. XVIII.
maintenant nous ne voyons pas rien meilleur, sinon
que vous escoutiez paisiblement nostre frère Monsieur
Mauget, et que luy voyant son labeur proficter
en vous, prene tant meilleur courage a tràrvailler
pour l'avancement de vostre salut. Nous
n'eussions failli a vous envoyer nostre frère Monsieur
cCAnduze, 4 ) sinon que deux 5 ) de nostre compagnie
sont absens, et un autre malade; mais nous
espérons bien, sil est possible, que d'icy a trois
mois meilleure opportunité nous en sera donnée, et
alors nous ne faudrons point de vous monstrer le
soin que nous avons de vous secourir. Si Dieu
nous fait ceste grace qu'il vous aille visiter, estant
sur le lieu, et y estant demeuré quelque temps, il
advisera avec vous de tout ce qui sera bon et propre,
pour conserver Testât de vostre Eglise, pacifier
toutes dissensions, et mettre ordre pour l'advenir
que vous ne retourniez plus en telles fascheries.
Cependant nous vous prions derechef de vous accorder
amiablement avec vostre pasteur, sachans
ue nous ne sommes point capables d'estre disciples
e Jesus Christ, que nous n'ayions un esprit débonnaire.
NOUB espérons que de son costé il se portera
envers vous si humainement que vous n'aurez occasion
d'estre desgoustez de luy.
Sur ce, treschers seigneurs et frères, après
nous estre affectueusement recommandez a vous et
a vos bonnes prières, nous supplions nostre Dieu
et Père de vous tenir en sa garde, vous gouverner
d'esprit de prudence et intégrité, vous soustenir
par sa vertu et vous augmenter en tout bien. Ce
1 de juin 1561.
3108.
LARCHER ») A CHASTILLON.
Affaires domestiques, politiques, théologiques et
littéraires.
4) Nous rétablissons ce nom, comme Fa fait aussi M.
Bonnet. Le manuscrit porte Denonse. Pierre cFAireboudouee
dit d'Anduze se trouvait donc encore à Genève en ce moment
Au mois de Décembre û est à Lyon d'après le Beg. de la
Compagnie. Oe n'est donc que plus tard qu'il passa ministre
à Nimes ou ü mourut. (Hist. ecél. I. 218. Comp. N. 3386.)
5) ceulx St.
3408.1) Jean de Larcher de Bordeaux (Arquerius) pasteur
à Béricourt, autrefois à NeuveviBe (N. 459) à Bienne et à
Berne; après cela il se retira à Baie. Les théologiens de
cette ville le recommandèrent au gouvernement de Montbéliar
qui le nomma pasteur à Héricourt en 1563. (JDuvernoy,
ephém. de Montb. au 22. juillet 1563.) Héricourt était rentré
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