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455 BPISTOLAE 3391-3393 456 (Ex Tomo Epp. ad Marbaohios soriptarum ed. Fecht. 1684, p. 134.) * S. in Christo, reverende vir, frater in Christo amicissime. Contuli cum D. D. Ludovico 2 ) de dis* sidio in vestra sohola exorto, quum prius omnia acta diligenter legissem, et ipse quoque multa mihi exposuisset. Existimo autem unam tantum esse rationem qua huic rei succurri posait. Principiis obstandum est, quo quid velim fortassis D. Doctor eommemorabit. Quod nunc agit Zanchius idem antea egerunt Calvinus et Martyr. Tantisper suas opiniones apud TOS dissimularunt donee invenirent loca in quibus tuto effunderent sua dogmata. Spiritus Christi prudentisshnus quidem est, non est autem tarn malitiose callidus ut aliud fingat donee suum habeat asylum. Ego tecum de coena dominiea sentio, de praesentia videlicet vera et essentiali sou substantial! corporis et sanguinis Christi in ooena, iuxta explicationem D. praeceptoris nostri Lutheri. Idem etiam sentio de praedestinatione, a posteriori videlicet, non a priori de ea cogitandum, ut ex ea fidem nostram confirmemus, non infirmemus aut exstinguamus. De Antichristo nollem contendere odiose. Scimus papatum esse antiohristianismum: fortassis autem fieri potest ut inter papas exoriatur aliquis qui impietate, astutia, dolis, crudelitate et tyrannide reliquos omnes superet, et det filio Dei occasionem ut properet ad exstirpandum Universum papatum et ad iudicandum vivos et mortuos. De hac re Dominus curabit. Nos nostrum officium faoiemus et exspectabimus adventum Domini. Nee dubito quin Dominus ita faveat vestrae ecclesiae et politiae ut inspiraturus sit vestro magistratui consilium quo isti dissidio in tempore obviam eatur. Tu cave ne ecclesia publice a te aut tuis collegia pro communione audiat quid sit inter vos certaminis in schola. Spero enim futurum ut hoc malum non serpat latius apud vos. Bene ac féliciter vale. Studtgardiae die 16. Maii anno 1561. Io. Brentius. Zanchi relationem ad Landgravium d. d. Cal. Oct. 1565 in tj. Opp. T. VII. ubi et libellas peculiaris de hac disceptatione, porro Epp. plures in Tom. VIII. Flura praebebunt Saligius, Loeseherus, Schmidt in Studien 1859 p. 643 v. et Schweiger, Centrald. I. 425 n. 2) Rabo iam Ulmensi. 3392. CALYIN A COLIGNY. Exhortations générales et recommandation d'une affaire proposée dans l'intérêt de Genève. (Minute originale non autographe. Bibl. Nat. Coll. Dupuy. Vol. 102, f. 66. — Bonnet II. 397. Trad. angl. IV. 192.) Monseigneur, nous avons à louer Dieu qu'il a faict prospérer le voiage de l'homme que vous aviez demandé. ') Je ne doubte pas que vous ne l'aiez trouvé tel que desiriez, et que vous n'aiez cognu par experience qu'il cherche à s'acquieter fidellement de son debvoir. Pour ce que je ne sçay pas enquoy et pour combien il vous plaira l'emploier, iattendray sur cela declaration de vostre bonne volonté. Ce pendant je vous prie, Monsieur, de ne vous lasser point à la poursuite d'une oeuvre si bonne et sainte, et digne qu'on y employe trente vies, si on les avoit. Je compren en partie les difficultez et obstacles qui vous pourroyent arrester ou faire tourner bride. Vous en sentes par experience beaucoup plus. Mais vous sçaves, Monsieur, qu'en vous apuyant sur celuy qui vous a mis en oeuvre, vous ne seres iamais frustré de vostre attente. Vray est que pour vous fortifier à le servir constamment, il vous faut regarder plus haut que le monde. Comme aussy PApostre nous exhorte de ietter nostre anchre au ciel. Mais quoy qu'il en soit, Dieu fera tousiours prospérer le service que nous luy offrirons en franc courage. H me semble bien que le diable brasse par dessous terre, pour faire quelque nouvelle confusion. Mais d'autre costé iespere que Dieu besognera de quelque fasçon estrange. Nompas que j'approuve l'ardeur d'aucuns qui se hastent par trop. Mais puis que je ne les puis modérer, je ferme les yeux, ne sçachant ce que Dieu veult faire, sinon de surmonter 2 ) toute opinion humaine: voire en renversant par folie toutes les astuces qu'on prévoit du costé des malins. Bref, i'espère que ce pendant que le Roy ira chercher Monsieur le Cardinal, 8 ) Dieu s'approchera tel- 3392.1) Le ministre Jean Raymond Merlin, surnommé M. de Monroy. Voyez la lettre de G. à Bullinger du 24. Mai. Maistre Jehan Merlin fut envoyé en la maison de Monsieur l'admirai, en Cour, qui avoit esorit ponr avoir un homme en tel lieu. {Registre de la Compagnie 16. juin.) Voyez encore Haag VIII. 385. Herminjard, IV. 167. Il avait été prof, d'hébreu à Lausanne, fut ministre à Piney 1559 et à Genève en 1560. 2) renverser Bt. 3) Le roi et la cour allaient se rendre à Reims, pour les fêtes du sacre, qui fut célébré par le cardinal de Lorraine, le jour de l'ascension.

457 1561 MAI. 458 lement de luy et des siens, qu'ils ne s'en pourront elogner. Ce pendant c'est à nous de marcher au chemin qu'il nous monstre. Je TOUS toucheray aussy, Monsieur, un mot en particulier, touchant l'affaire 4 ) duquel je vous ay envoyé memoire par esorit. Si vous voyes que la chose poursuyve, je vous supplie, Monsieur, que nous n'y soyons pas oubliez. Je oroy que ceste vule vous est recommendee pour un plus haut regard. Mais si est ce que vous ne pouves procurer le bien d'icelle qu'en servant au profit du Roy. Car combien qu'elle ne semble pas estre d'importance, ce qui est petit n'est pas tousjours à mespriser 5 plaind à bon droit en quelque lieu, que le monde souffre bien que les petis enfans oyent et voyent et parlent, et ce pendant voudroit rendre les serviteurs de Dieu sourds, aveugles et muets, combien que la charge leur soit donnée speciale de veiller et guetter, s'enquérir et crier, comme à son de trompe. J'espère, Sire, et me tiens persuadé que vous ne seres pas du nombre de ceux la; mais que vous estimeres que je n'ay pas esté légèrement emeu à vous declairer l'angoisse que je porte, ayant entendu que vous aves esté gaigné par un moyen bien mauvais pour accorder beaucoup de choses ausquelles vous dévies résister fort et ferme. Je ) ne vous escri, Sire, que le bruit commun, mais dont trop de gens sont abbrevez. C'est qu'on murmure que quelques foies amours vous empesohent ou refroidissent de faire vostre debvoir en partie, et que le diable a des supposts qui ne cherchent ni vostre bien, ni vostre honneur, lesquels par tels 3393. allechemens taschent de vous attirer à leur cordele, ou bien vous addoucir en sorte qu'ils jouissent pai­ CALVIN AU ROI DE NAVARRE. siblement de vous en leurs menées et prattiques. Si vous estes fasché, Sire, qu'on vous ait en telle Sévères représentations au sujet de sa conduite. estime, je vous prie de penser à beaucoup de jeunesses qui en donnent occasion. Je vous prie quant (Minute originale non autographe. Bibl. nat. Coll. Dnpuy. et quant, Sire, de bien noter ce que diet sainct Vol. 102, fol. 66 T. - Bonnet H. 399. Trad. angl. IV. 194.) Pierre, qu'il suffit bien que pour le temps passé on ait suy vi les fols appétits, voluptez et dissolutions Sire, combien que par la lettre qu'il vous a des incrédules: car quand vous n'en seres plus en­ pieu m'escrire dernièrement, vous m'ayez donné taché, Sire, tout sera non seulement enseveli devant congé et hardiesse de continuer à vous faire telles Dieu et ses anges, mais aussi mis en oubli quant exhortations comme la nécessité le requerroit, tou- au monde. A l'opposite Dieu permet, quand on retesfois j'eusse bien désiré n'entrer point en matière tourne au mal, que ce qui estoit aboli soit ramentu, laquelle possible de prime face ne vous sera pas et sur tout de son costé il le rappelle à conte. Je fort plaisante. Mais je vous prie, Sire, de penser vous prie donc, Sire, au nom de Dieu, de vous à ce que diet St. Paul, que nous sommes contraints éveiller à bon escient, cognoissant que la plus quelquefois de contrister ceux que nous desirons grande vertu que vous puissies avoir est de batail­ resjouir, et mesme que s'ils sont faschez pour queller contre voz affections, retrancher les plaisirs monque peu de temps, c'est pour leur apporter cent fois dains, dompter les cupiditez qui vous induisent à plus de contentement, que si en les voulant laisser offenser Dieu, mettre sous le pied les vanitez qui en repos, on les endormoit en sommeil mortel. Et nous esgarent bien tost, sans que nous y pensions. de fait, Sire, selon vostre prudence, VOUB jugeriez Car combien qu'en ceste grandeur et hautesse Royale que je vous seroye traistre et desloyal, si en parlant il soit difficile de se tenir en bride, si est ce que au nom de Dieu qui commande ne point espargner la licence que se donnent les plus grands est tant les Roys, je ne vous remonstroye franchement ce moins excusable, puis que Dieu les a plus estroite- qui ne peut et ne doit estre dissimulé. Je sçay de ment obligez. Et faut que la sentence de nostre quelle discretion et modestie il nous faut user, pour Seigneur Jesus tienne, que le conte sera demandé ne point avancer témérairement et à la volée ce à chacun selon qu'il aura receu. Mesme je vous qui nous sera incognu. Mais aussi l'advertissement prie, Sire, de la bien appliquer aujourd'huy à vos­ que j'ay à vous faire, n'est que par trop divulgué tre instruction, car entre les autres graces si ex­ et plus que je ne voudroye. Saint Ambroise se cellentes qui vous avoyent esté faites par ci devant, vous estes de nouveau establi en lieu qui vous doit inciter plus que iamais à vous tenir soigneusement sur voz gardes. Car non seulement vous aves à sou8tenir la charge de Testât public, mais Dieu vous a ordonné comme père pour soulager tous ses 4) les menaces du duc de Savoie (3317) et le traité d'alliance. Le mémoire n'existe plus. 5) La fin mangue. La lettre doit avoir été écrite quelques jours avant celle à Bullinger du 24. Mai.

455 BPISTOLAE 3391-3393 456<br />

(Ex Tomo Epp. ad Marbaohios soriptarum ed. Fecht. 1684,<br />

p. 134.) *<br />

S. in Christo, reverende vir, frater in Christo<br />

amicissime. Contuli cum D. D. Ludovico 2 ) de dis*<br />

sidio in vestra sohola exorto, quum prius <strong>omnia</strong><br />

acta diligenter legissem, et ipse quoque multa mihi<br />

exposuisset. Existimo autem unam tantum esse<br />

rationem qua huic rei succurri posait. Principiis<br />

obstandum est, quo quid velim fortassis D. Doctor<br />

eommemorabit. Quod nunc agit Zanchius idem antea<br />

egerunt Calvinus et Martyr. Tantisper suas<br />

opiniones apud TOS dissimularunt donee invenirent<br />

loca in quibus tuto effunderent sua dogmata. Spiritus<br />

Christi prudentisshnus quidem est, non est<br />

autem tarn malitiose callidus ut aliud fingat donee<br />

suum habeat asylum. Ego tecum de coena dominiea<br />

sentio, de praesentia videlicet vera et essentiali<br />

sou substantial! corporis et sanguinis Christi in<br />

ooena, iuxta explicationem D. praeceptoris nostri<br />

Lutheri. Idem etiam sentio de praedestinatione, a<br />

posteriori videlicet, non a priori de ea cogitandum,<br />

ut ex ea fidem nostram confirmemus, non infirmemus<br />

aut exstinguamus. De Antichristo nollem contendere<br />

odiose. Scimus papatum esse antiohristianismum:<br />

fortassis autem fieri potest ut inter papas<br />

exoriatur aliquis qui impietate, astutia, dolis, crudelitate<br />

et tyrannide reliquos omnes superet, et det<br />

filio Dei occasionem ut properet ad exstirpandum<br />

Universum papatum et ad iudicandum vivos et mortuos.<br />

De hac re Dominus curabit. Nos nostrum<br />

officium faoiemus et exspectabimus adventum Domini.<br />

Nee dubito quin Dominus ita faveat vestrae<br />

ecclesiae et politiae ut inspiraturus sit vestro magistratui<br />

consilium quo isti dissidio in tempore obviam<br />

eatur. Tu cave ne ecclesia publice a te aut<br />

tuis collegia pro communione audiat quid sit inter<br />

vos certaminis in schola. Spero enim futurum ut<br />

hoc malum non serpat latius apud vos. Bene ac<br />

féliciter vale. Studtgardiae die 16. Maii anno 1561.<br />

Io. Brentius.<br />

Zanchi relationem ad Landgravium d. d. Cal. Oct. 1565 in<br />

tj. Opp. T. VII. ubi et libellas peculiaris de hac disceptatione,<br />

porro Epp. plures in Tom. VIII. Flura praebebunt<br />

Saligius, Loeseherus, Schmidt in Studien 1859 p. 643 v. et<br />

Schweiger, Centrald. I. 425 n.<br />

2) Rabo iam Ulmensi.<br />

3392.<br />

CALYIN A COLIGNY.<br />

Exhortations générales et recommandation d'une<br />

affaire proposée dans l'intérêt de Genève.<br />

(Minute originale non autographe. Bibl. Nat. Coll. Dupuy.<br />

Vol. 102, f. 66. — Bonnet II. 397. Trad. angl. IV. 192.)<br />

Monseigneur, nous avons à louer Dieu qu'il a<br />

faict prospérer le voiage de l'homme que vous aviez<br />

demandé. ') Je ne doubte pas que vous ne l'aiez<br />

trouvé tel que desiriez, et que vous n'aiez cognu<br />

par experience qu'il cherche à s'acquieter fidellement<br />

de son debvoir. Pour ce que je ne sçay pas enquoy<br />

et pour combien il vous plaira l'emploier,<br />

iattendray sur cela declaration de vostre bonne volonté.<br />

Ce pendant je vous prie, Monsieur, de ne<br />

vous lasser point à la poursuite d'une oeuvre si<br />

bonne et sainte, et digne qu'on y employe trente<br />

vies, si on les avoit. Je compren en partie les<br />

difficultez et obstacles qui vous pourroyent arrester<br />

ou faire tourner bride. Vous en sentes par experience<br />

beaucoup plus. Mais vous sçaves, Monsieur,<br />

qu'en vous apuyant sur celuy qui vous a mis en<br />

oeuvre, vous ne seres iamais frustré de vostre attente.<br />

Vray est que pour vous fortifier à le servir<br />

constamment, il vous faut regarder plus haut que<br />

le monde. Comme aussy PApostre nous exhorte<br />

de ietter nostre anchre au ciel. Mais quoy qu'il<br />

en soit, Dieu fera tousiours prospérer le service que<br />

nous luy offrirons en franc courage. H me semble<br />

bien que le diable brasse par dessous terre, pour<br />

faire quelque nouvelle confusion. Mais d'autre costé<br />

iespere que Dieu besognera de quelque fasçon estrange.<br />

Nompas que j'approuve l'ardeur d'aucuns<br />

qui se hastent par trop. Mais puis que je ne les<br />

puis modérer, je ferme les yeux, ne sçachant ce<br />

que Dieu veult faire, sinon de surmonter 2 ) toute<br />

opinion humaine: voire en renversant par folie<br />

toutes les astuces qu'on prévoit du costé des malins.<br />

Bref, i'espère que ce pendant que le Roy ira chercher<br />

Monsieur le Cardinal, 8 ) Dieu s'approchera tel-<br />

3392.1) Le ministre Jean Raymond Merlin, surnommé M.<br />

de Monroy. Voyez la lettre de G. à Bullinger du 24. Mai.<br />

Maistre Jehan Merlin fut envoyé en la maison de Monsieur<br />

l'admirai, en Cour, qui avoit esorit ponr avoir un homme en<br />

tel lieu. {Registre de la Compagnie 16. juin.) Voyez encore<br />

Haag VIII. 385. Herminjard, IV. 167. Il avait été prof,<br />

d'hébreu à Lausanne, fut ministre à Piney 1559 et à Genève<br />

en 1560.<br />

2) renverser Bt.<br />

3) Le roi et la cour allaient se rendre à Reims, pour<br />

les fêtes du sacre, qui fut célébré par le cardinal de Lorraine,<br />

le jour de l'ascension.

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