opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

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repos, nous soyons plus hardis a TOUS exhorter a
patience, d'autant que le mal ne nous touche point.
Or combien que la tristesse nous soit commune avec
tous, si nous faut il restraindre et tenir en bride,
et donner tel conseil l'un a l'autre que celuy qui
a toute authorité par dessus nous soit simplement
obéi. Nous scavons bien que c'est une belle couleur
et apparente, qu'il est licite de se revenger contre
un populaire mutin, pour ce que ce n'est point resister
à l'ordre de justice, mesmes que les loix arment
tant grands que petis contre les brigans. Mais
quelques raisons ou couvertures qu'on amené, toute
nostre sagesse est de pratiquer la leçon que nous
a apprinse le souverain Maistre, asavoir de posséder
nos vies en patience. Et de faict c'est la meilleure
et plus seure garde que nous puissions avoir de
nous cacher sous son umbre, quand nous sommes
assaillis de tels orages. Or est il ainsi qu'en resistant
au mal par force d'armes, nous l'empeschons
de nous subvenir. Et voila pourquoy St. Paul pour
modérer nos passions nous exhorte de donner lieu
a son ire, nous appuyant sur la promesse qu'il a
faite de maintenir et garentir son peuple, après que
les ennemys auront escumé leur rage. Si ce qui
est advenu vous estonne, attendez que Dieu monstre
par effect ce qui a esté tousjours cognu, asavoir
que le sang des fidèles non seulement criera
vengeance, mais sera une bonne semence et fertile
pour faire multiplier l'Eglise. Ce n'est pas sans
cause que PEscriture insiste tant a corriger nostre
hastiveté, veu qu'il nous est tant difficile de faire
cest honneur a Dieu qu'il besogne à sa façon, et
non pas a nostre appétit. Car quoy quon nous ait
tant souvent remonstré qu'il veut édifier son Eglise
miraculeusement, nous ne pouvons endurer qu'il
y mette pierre ne mortier, sans grincer les dens,
s'il ne nous vient a gré. Si est ce que le temps
est que nous travaillions d'un costé, et souffrions
de l'autre. Nous appelons travailler, nous porter
virilement et passer par dessus tous obstacles,
quand il est question de faire nostre devoir. Car
plus tost cent fois mourir que de fléchir. Mais cela
n'empesche pas que, nous ne souffrions, et questans
menez d'un esprit débonnaire, nous rompions en
ne bougeant les impetuositez de nos ennemis. Si
vous acceptez ce conseil, nous avons bonne confiance
en Dieu qu'en brief sa. main vous apparoistra pour
sauvegarde. Sur quoy, treschers seigneurs et frères,
nous le prierons de vous conduire en esprit de prudence
et vertu, vous faisant prospérer en tout bien,
a ce que son nom soit de plus en plus glorifié en
vous. Ce 1 er de may 1561.
3380.
L'ÉGLISE DE S. iPffiRRE LE MOUSTEER »)
A CALVIN.
Elle le remercie de Venvoi d'un ministre.
(Autographe de la Bibliothèque de Genève Vol. 196, fol. 126.)
A Monseigneur Monseigneur Despeville.
Trescher Seigneur et père. Nous ne pouvons
pour le present que vous remercier bien humblement
et affectueusement de la diligence et bonne volante
dont avez use en lendroit de nostre petit trouppeaul
,vil et abieot, pour nous avoir prouveu de
ministre loyal et fidelle de la personne de Monseigneur
de la Vigne, par le ministère duquel espérons
que nostre trouppeaul se accroistra et proufittera
son labeur, de manière que nostre bon Dieu en sera
loué et magnifié, le peuple édifié ainsi que le pourrez
cy après cognoistre aidant Dieu, lequel (après
nous estre affectueusement recommandez a voz bonnes
prières) supplierons vous continuer en sa saincte
garde et vous augmenter en ses dons et graces.
De St. Pierre le Moustier ce ij. may 1561.
Voz humbles enfans, amys et serviteurs
Guiol, Bauderon, Bouchet, Millet,
Chastelain, Douet, Jeannin.
3381.
CALVIN AUX MINISTRES DE NEUCHATEL.
Rappel à la discipline à propos du départ de
Fornélet qui se rendait en France sans congé.
(Original. Signature autographe. Bibl. de la Compagnie de
Neuchâtel. A. 14. Minute, Bibl. de Genève 107, fol. 31. Copies
107t>, fol. 62. Berne VI. 858. — Simler Vol. 100. —
Rachat VII. 385. Bonnet II. 394.)
Treschers frères, nous avons este aucunement
esbahis de ce que nostre frère maistre Pierre For-
8380.1) Commune du dépt. de la Nièvre, entre l'Allier et la
Loire. Elle eut ses martyrs. Jean Filleul et Julien Leveillé
y furent brûlés le 15. Janv. 1555 (Bist. eecl. I. 95). Le lieutenant
du siège royal de S. Pierre était Vennemi des réformés
et persécuta aussi l'église de Nevers fondée en Mars 1561
par de la Planche, (ib. I. 743.)
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