02.06.2013 Views

opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

427 EPISTOLA 3374 428<br />

Quelque temps apres ie fas bien esbahi que<br />

La Renaudier 9 ) estant arrivé de Paris, me conta<br />

que la charge lui estoit donnée, faisant valoir son<br />

cas par toutes les couvertures quil povoit prendre:<br />

mesme ie vous proteste, Monsieur, quil vous mettoit<br />

de la meslee. 9 ) Or layant cognu tousiours<br />

homme plein de vanité et doutrecuidance, ie le reboutay<br />

bien loin, en sorte que iamais il ne peut<br />

arracher de moy signe aucun de consentement,<br />

mais plustost ie mis peine a le divertir de ceste<br />

folie par beaucoup de raisons quil seroit trop long<br />

de reciter. Luy se voyant frustré de son attente,<br />

oomplote en cacheté, tant pour desbaucher ceux<br />

quil oognoissoit estre légers, que pour vuyder les<br />

bourses de ceux qui neussent point voulu marcher.<br />

Gela se faisoit en petite compagnie, et avec serment<br />

de nen sonner mot. Or il y eut quelquun qui<br />

nestant pas si devot a desbourser, se retira vers<br />

Maistre Pierre Viret, et luy descouvrit que La JRemudier<br />

le solicitant a faire quelque contribution,<br />

lavoit adiuré de nen rien dire, sur tout a moy, pource<br />

que ie ne vouloye point quon soeust que je my<br />

accordoye. Maistre Pierre Viret incontinent vint<br />

a moy, selon son devoir, et sur le champ je priay<br />

monsieur de Beee de faire venir lhomme, *°) et appellay<br />

quelques tesmoins, en presence desquels ie<br />

le redarguay asprement de ce quil avoit emprunté<br />

mon nom a fausses enseignes. Luy protesta et<br />

jura quil nen estoit rien, confessant de son bon<br />

gré que sil eust parlé ainsi, il eust esté un menteur<br />

trop effronté, veu quil avoit entendu tout le<br />

contraire de moy. Geluy qui avoit fait le rapport,<br />

demeura confus. Oe pendant les menées se poursuivirent.<br />

Mesme La Renaudier sestant retiré au<br />

8) Voyez les lettres de Mars à Mai 1660.<br />

9) La question de savoir si Coligny était du complot<br />

est difficile et controversée. Cependant ce ne sont que des<br />

catholiques plus récents gut Ven accusent. (Davila I. 75 etc.)<br />

Barthold 303 et Polens ïî. 16. pensent g»'»7 en avait au moins<br />

connaissance. Les contemporains se taisent tout à fait sur<br />

ton compte. La Planche 247 dit: Le bat des Guise estoit de<br />

faire oroire l'intention de ceux de la religion n'estre qne de piller,<br />

saccager et mettre les maisons et églises en proye. Ils<br />

eurent aussi merveilleuses craintes que l'amiral et Ândelot ne<br />

fassent de la meslee .... Parquoy ils requirent la roine<br />

mere de les mander, espérant qne la presence dn roy et de<br />

la roine les retiendroyt par gracieuses parolles. Cest à cette<br />

occasion que Vomirai obtint l'amnistie du 17. Mars. Brantome<br />

(hommes M éd. Buchen I. 447 du Panthéon) dit expressément:<br />

L'admirai ne scent jamais la conjuration, à oe qne j'ay<br />

ouy dire à aucuns des plus anoiens de la religion, et aussi a<br />

La Vigne, vallet de La Benandie, qni en sçavoit tont le Beeret<br />

Il n'estoit pas lors à Amboise mais bien le cardinal<br />

son frère, que je vis fort animé et colleré contre ces entrepreneurs<br />

et ausay eschauffé à les faire pendre que tout<br />

autre etc.<br />

10) Ces quatre derniers mots en marge de la main de<br />

Oahin. Pour Vopinion de Best wye* N. 3114. 3187.<br />

pais de Berne, au lieu de sa demeure, neantmoins 11 )<br />

U en avoit gagné aucuns qui ne cessoyent dattirer<br />

les autres. La dessus ie tâsohe le mieux qui! mest<br />

possible a remédier au mal. Quand iappelie ceux<br />

qui estoyent embrouilles de ceste fantasie, chacun<br />

me le nie. Ce pendant ils marchent, protestans<br />

toutesfois que cestoit pour empesoher toute mutinerie.<br />

Si est ce que voyant la chose aller ainsi au<br />

rebours, je me lamentoye griefvement, et souvent<br />

on a oui ces propos de ma bouche: — Helas ie ne<br />

pensoye pas tant vivre que de voir le iour auquel<br />

nous eussions perdu tout credit envers ceux qui se<br />

renomment fidèles. Faut il donc que lEglise de<br />

Geneve soit ainsi mesprisee de ses enfans. — Bref<br />

en tout ce temps la ie ne faisoye que gémir. Le conseil<br />

estant adverti quil se faisoit quelque entreprise,<br />

encore quil ne sceust que cestoit, fit crier a son de<br />

trompe que nul ne bougeast, et en privé fit semblables<br />

defenses par les maisons. Parquoy nul nest<br />

sorti dici qua la desrobee, et en petit nombre. Tellement<br />

que nous ne scavions pas ce qui se brassoit<br />

sous terre. Et de fait, ie pensoye que ce fust un<br />

ieu de petis enfans. Et quand ie me vouloye un<br />

peu alléger de ma tristesse, ie disoye que cestoit<br />

une Croisade de Chevaliers errans, ou de la table<br />

ronde, qui vrayement estoyent ensorcelez. Il y en<br />

a un qui mest auiourdhuy tesmoin devant Dieu, lequel<br />

vous aves cognu, Monsieur, quil nest ia besoing<br />

de nommer. ia ) Quand du commencement on<br />

luy en parla, il ne sen fit que moquer, et suyvant<br />

la reverence quil me portoit, refusa plat et court<br />

de sy ioindre nullement. Depuis contre son naturel<br />

qui estoit destre franc et rond, me demanda conseil<br />

su pourroit pas faire un voyage pour avoir raison<br />

de son frère, lequel lavoit mis en grande extrémité.<br />

Je pense bien que ceste raison le mouvoit: mais il<br />

y avoit quelque regard de ne point estre estimé<br />

craintif. Sur tout de ce que La Benaudier sestoit<br />

vanté vers lny, que vous, Monsieur, favorisies la<br />

partie. Je luy di que sil me vouloit croire il ny<br />

iroit pas. Pource quil maftermoit et promettait<br />

quil fuiroit du tout lentreprise, et sen tiendroit<br />

elogné, jusay de ces propres mots: Je vous oognoy:<br />

11) Ce mot ajouté par C.<br />

12) Le seigneur de Villemongis-Briequemaut. Il s'était<br />

retiré, à la suite de sa femme, à Genève. Boisée, Vie de Calvin,<br />

o. 15. Condamné à périr sur l'échafaud, après la conspiration<br />

d'Amboise, il trempa ses mains dans le sang de ses<br />

frères décapités, et les levant au eiel, il s'écria: „O grand Dieul<br />

voilà le sang innocent des tiens, et tu le vengeras." VAubigné,<br />

Bist, univ., t. I. p. 94 (Bonnet.) — Nous ne savons<br />

d'où M. Bonnet a pris ici le nom de VÙlemongis. Su moin*<br />

Bolsec ne le nomme pas et parle d'autre chose dans le passage<br />

cité. Du reste ViUemongis était Tun des principaux conjurés<br />

(Mém. de Condé I. 327. 399) et Us circonstances de ta<br />

mort avec ses dernières paroles sont aussi relatées dont La<br />

Place Sa et La Planche 263.<br />

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!