opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE
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343 EPIS<br />
3339.<br />
LE SÉNAT DE GENÈVE AU ROI<br />
DE FRANCE.')<br />
Béponse au reproche d'avoir suscité des troubles<br />
dans le royaume par l'envoi de ministres.<br />
(Minute originale de la main de Calvin. Arch, de Génère.<br />
-Lettres de la Seigneurie. Année 1561. — Bonnet ET. 373.<br />
Trad. angl. IV. 167.)<br />
Sire) aians ouy les lettres de vostre Majesté,<br />
combien que nous eussions excuse facile pour TOUS<br />
contenter, toutefois nous avons este bien marris de<br />
ce qu'on nous avoit charge destre en partie cause<br />
des troubles qui sont advenus depuis quelque temps<br />
en vostre Royaulme. Nostre petitesse ne nous permect<br />
pas dalleguer quelz services nous avons faict<br />
à voz prédécesseurs pour nous monstrer affectionnez<br />
a la courronne de France, tant quon eust peu désirer<br />
de nous. Si estce, Sire, que le bon vouloir<br />
n'y est pas deffailly, et aussi leffect sen est monstre,<br />
comme Dieu nous eu a donne quelque moien.<br />
Parquoy, Sire, pour le temps passe nous prions<br />
vostre Majesté quil luy plaise accepter la devotion<br />
que nous avons eu toujours et de longtemps, et en<br />
laquelle nous avons continue, comme un tesmoignage<br />
du désir que nous aurions de servir, en tant quen<br />
nouB seroit, au repos et prospérité do vostre Royaulme,<br />
et procurer, si nostre faculté le portoit, que<br />
vostre Majesté fust obeie comme elle doit. Mais<br />
affin quil ne semble, Sire, que soubs cette généralité<br />
nous vueillons rien cacher, nous protestons en<br />
vérité devant Dieu que jammais ne nous sommes<br />
meslez denvoier gens en vostre Royaulme comme<br />
3829.1) Eeg. du Conseü. 28. Janv. 1561 ( Vol. 56. fol. 137) .-<br />
Le conseil a esté assemble ponr ouyr la lecture des lettres<br />
du Boy de France et pour respondre a ieelles, contenant<br />
quil a tronve que la source des dissensions nourries audit<br />
royaume sont procedees des ministres quont este envoyés de<br />
ceste cite et que ponr maintenir son peuple en paix il prie<br />
révoquer les ministres quont este envoyés et mettre ordre<br />
qua ladvenir il ny en aile plus Or daultant que<br />
par icelies lettres noz ministres sont charges a este arreste<br />
quen premier lieu ilz soient appelles pour estre ouys. Lesquelz<br />
venus [en marge: Calvin, Bourgoing, Oop, Colladon,<br />
Beze] et ayant entendu la lecture de ladite missive ont respondu<br />
estre marrys qnilz soient ainsi charges a tort: toutefois<br />
ilz ne peuvent nier que quand quelcun sest adresse a eux et<br />
quilz lont cognu propre, ilz ont exhorte a faire son devoir<br />
pour avancer la cognoissance de levangile selon que nostre<br />
Seigneur nous lordonne, mais que quand aux troubles arrives<br />
en France, ils nen sont nullement oulpables . . ., prians de<br />
respondre au Boy quilz sont preste a se purger envers luy.<br />
Quoy entendu a este arreste de coucher promptement la responce<br />
alfin de depescher le chevauoheur de poste du roy et<br />
enioint a tous les sieurs de seans de tenir secret le contenu<br />
de ladite lettre etc. La réponse fut rédigée séance tenante.<br />
3329—3330 344<br />
rostre Majesté en a este informée; qui plus est<br />
nous nen avons jamais este requis, et ne sest on<br />
pas adresse a nous. Tellement quil ne se trouvera<br />
que jamais nul de nostre sceu ou congé ou adveu<br />
soit alle prescher, sinon un qui nous a este demande<br />
pour la ville de Londres. 2 ) Non pas que nous<br />
trouvions maulvais que la pure chrestiente soit restablie<br />
partout. Comme aussi nous supplions vostre<br />
Majesté, Sire, avec son conseil, de ne penser que<br />
nous vueillions périr a nostre escient, et perdre nos<br />
pauvres âmes qui ont este si chèrement rascheptees<br />
par le précieux sang du Fils de Dieu. Parquoy<br />
nous désirerions bien que la doctrine en laquelle<br />
nostre salut nous est asseuré, eust son cours partout.<br />
[Mais nous congnoissons bien nostre portée,<br />
et ne présumons point tant que de vouloir reformer<br />
des grans pais, estans assez empeschez de nous tenir<br />
paisibles en toute humilité en la petite condition<br />
en laquelle Dieu nous a mis.] 8 ) Mais<br />
pource que les lettres portoient que cela pouvoit<br />
estre fait par quelques uns des principauls ministres<br />
de nostre ville, doubtant pour lambiguite du<br />
mot que cella ne sadressat a nos ministres et pasteurs<br />
qui nous enseignent en la vérité de Dieu,<br />
nous les avons appeliez pour en scavoir par eulx<br />
certainement ce qui en estoit, affin den satisfaire<br />
pleinement a vostre Majesté, lesquelz nous Ont repondu<br />
quilz ne nient point que quelques uns se<br />
sont adressez a eus, selon qulls les ont trouve de<br />
quelque sçavoir et grace, quilz ne les aient exhortez<br />
a semploier partout ou ils viendraient pour ladvancement<br />
de lEvangile. Car puisquils tiennent et<br />
sont persuadez que la doctrine quilz preschent est<br />
de Dieu, tendante a ce quilz soit deuement et purement<br />
servi et honore, que la grace quilz nous a<br />
faicte par nostre Seigneur Iesus Christ soit cogneue<br />
comme il appartient, et que tous cognoissent le<br />
droict chemin de salut pour y parvenir, il ne se<br />
peult faire quils ne désirent quelle soit semée partout,<br />
tant a ce que Dieu soit glorifie que pour le<br />
soing quils sont tenus davoir de tous Chrestiens.<br />
Et en cela, Sire, ils sexcusent quils nont pense nullement<br />
offenser 4 ) vostre Majesté, veu que cest le<br />
souverain bien de tous rois et princes de faire<br />
hommage a celuy qui leur donne de régner, et<br />
quil leur est notamment commande de baiser nostre<br />
Seigneur Iesuschrist en signe dobeissance.<br />
Touchant desmouvoir trobles et seditions entre<br />
vos subjeetz, ils protestent que leur intention ne<br />
fut jamais telle, mais quils ont mys poyne de tout<br />
2) Des Gallars. — Le Conseil fait semblant d'ignorer<br />
ce que les ministres ont fait.<br />
3) En marge, d'une autre main.<br />
4) Ce qui suit après le mot offenser n'est plus de Ja<br />
main de Calvin.