opera quae supersünt omnia. - ARCHIVE OUVERTE UNIGE

337 1561 IANUAR. 33Ö
De rebus nostris aliunde, ut opinor, cognosces.
Scripsi bis diebus dialogos adversus Heshusium **),
quos ad te mittam fa vente Deo, simul atque fuerint
excusi, ao fortassis iam mitterem nisi catarrhus, qui
me pessime vexât, omnis scriptionis laborem coegis-
8et intermittere, adeo ut ab octo diebus nihil penitus
praeter bas unas literas, et eas quidem invito
medico, scripserim.
Rumor istic aparsus de mea in Galliam profectione
vanus est, ut alia infinita, quae saepe in causa
sunt cur rarius scribam, quoniam mira est hominum
audacia in novis quotidie confingendis, et tacere
malo ad tempus quam cito vanus deprehendi. Bene
vale. Genevae 22. Ianuarii.
Tuus Beza.
3324,
CHARLES IX AU SÉNAT DE GENÈVE.
'Réclamation au sujet de la propagande protestante
organisée en France par les ministres de Genève. *)
(Archives de Genève. Pièces hist. N. 1714. Ecrit sur par'
chemin. — Gaberel, hist, de l'église de Genève. I. Pieces
p. 201.)
A noz trescbers et bons amys les Syndics et conseil
de Geneve.
Charles par la grace de Dieu roy de France.
Treschers et bons amys. Nous avons trouve a
nostre advenement a ceste couronne Que le feu roy
nostre trescher seigneur et frère Avoyt par grande
et meure deliberation convocque les estatz generaulx
de son royaume 2 avons assemble en ceste ville tous lesdits estatz
generaulx avec lesquels nous nous sommes ja résolue
de plusieurs choses grandement requises et
nécessaires a la seurete et conservation de nostre
estât. Et sestant congneu que lune des plus .importantes
provisions qui reste encores a donner est
celle qui concerne lobeyssance que noz subjectz nous
doibvent, en laquelle jl est malayse de les contenir
si nous ne Élisons cesser entre eulx toutes causes
de troubles seditions et divisions, desquelz il ne
peult advenir a quelque royaume et republicque que
ce soyt que une lamentable et calamiteuse ruyne et
perdition. Et si nous ne donnons ordre que nosdicts
subiectz vivent enunyon et concorde et en la
mutuelle amitye et benevolence quilz se doibvent
les ungs aux aultres naturellement. Nous avons fort
songneusement et curieusement faict resercher la
source et origine de telles divisions Affin que la
cause du mal congneue nous y puissions faire
applicquer les remèdes propres et convenables a sa
garison. Et après sestre veriffie que sa principalle
naissance vient de la malice daucuns predicans et
dogmatisai la pluspart envoiez par vous ou les
principaulx ministres de vostre ville,
) soubz espérance principallement de
communicquer avec ses bons et loyaulx subgectz des
troubles emotions et sublevations qui luy avoient
este suscitez en diverses provinces de son estât,
Affin de regarder a y donner une bonne et prompte
provision. Et pour ce quil a este advise apres son
trespas que nous ne debvions laisser de poursuivre
et mectre a effect et execution une si saincte louable
et recommandable jntention et entreprise, Nous
14) KgeùHpayfa sive Cyclops. t)vos GvlXoyiÇô/xevos sive
Sophista. Dialogi dno de vera oommnnioatione corporis et
sanguinis Domini adv. Tilem. Heshnsii somnia. Gen. 1561. 8
(m Tract, theol. I. 259, ubi tarnen seamdus desideratw. Cf.
Boum. II. 134 s*.).
3824.1) Comp. Buchat VI. 395.
.2) au 13. Dec. 1560.
Calvini opera. Vol. XV111.
8 ) lesquels
abusans du nom tiltre et pureté de la religion dont
ilz se disent faire profession ne se sont pas contentez
daller de maison en maison semer diversités
doppinions et de doctrines en la dicte religion et
djmprimer tacitement et ocultement es espritzde la
pluspart de noz subiectz une pernicieuse et dampnable
désobéissance, Mais par jnfiniz libelles diffamatoires
quilz ont composez et semez par tout 4 ) et
par presches quilz ont faictes en convocations et assemblées
de grand nombre de nostre peuple, ont
bien ose publicquement animer et exciter nostre diet
peuple a une ouverte sedition, comme jl sest veu
en plusieurs endroietz et provinces au grant et eminent
peril et danger de tout cost estât: Nous avons
par lad vis de nostre treschere et tresamee dame et
mere la royne, de nostre trescher et tresame oncle
le Roy de Navarre et des autres princes de nostre
sang et gens de nostre conseil prive, conclud et
résolu vous escripre la présente pour vous prier
que vous revocquez et rappeliez en premier lieu
tous les predicans et dogmatisans qui ont este par
vous ou voz diets ministres envoyez en cedict
royaume. Et pour le second vous donnez si bon
ordre pour garder et empescher quil nen vienne
plus, que nous nayons aucune occasion de nous en
douloir a lavenir. Aultrement ou vous continuerez
après la reception de ceste lettre a remplir nostre
diet royaume de telle sorte de gens Nous estime-
3) Le fait était incontestable et au point de vue d»
gouvernement la réclamation était fondée.
4) Même observation.
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