GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE
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127 EPI8T0LAE 4001—4004 128<br />
Touchant le bonn<strong>et</strong> rouge, 8 ) nous savons bien<br />
que ce n'est pas chose de telle importance que<br />
beaucoup la font, mais vous savez, Monsieur, qu'il<br />
n'est pas en nous de Pabsouldre du tout, ny de prendre<br />
la defense de sa cause: comme de nostre part<br />
nous ne pouvons pas en saine conscience l'exempter,<br />
qu'il n'y ayt quelque infirmité en cest endroict.<br />
Ce sera bien assez, ce nous semble, si aulouns s'en<br />
offensent par trop, de modérer leur zèle <strong>et</strong> rabatre<br />
ceulx qui l'escarmoucheroyent : tellement que «ans<br />
l'approuver nous monstrions que le faict est suportable,<br />
<strong>et</strong> que pour cela on ne doit pas laisser de<br />
l'avoir en telle estime qu'il mérite. Quant à vous,<br />
Monsieur, nous remercions Dieu de ce que vous estes<br />
résolu, si tost que Monsr. le Conte, après estre arrivé<br />
en Court, vous aura mandé qu'il n'y fait pas trop<br />
maulvais, de vous acheminer. Car on a cognu par<br />
vostre absence, combien il eust esté profitable que<br />
vous y fussiez tousiours demouré, <strong>et</strong> mesme il semble<br />
que tout doibve aller de mal en pis, si Dieu n'y pourvoit<br />
bientost, ce que nous espérons qu'il fera par<br />
vostre moyen. Ainsy estant persuadez qu'il vous a<br />
reservez a cest usage, nous vous prions, Monsieur,<br />
tant qu'il nous est possible, de ne laisser passer la<br />
moindre occasion que ce soit. Car vostre face, quoy<br />
qu'il en soyt, estonnera voz ennemis.<br />
Touchant l'alliance, nous rem<strong>et</strong>tons a un aultre<br />
temps a vous en mander, pource qu'aussy bien n'en<br />
pourriez vous rien entamer a cest'heure.<br />
Monseigneur, après nous estre humblement recommandez<br />
a vostre bonne grace, nous suplions le<br />
père celeste vous tenir en sa protection, vous fortifier<br />
de sa vertu, <strong>et</strong> vous accroislre en toute prospérité.<br />
De Geneve, ce cinquiesme d'Aoust. 4 )<br />
Vos humbles serviteurs, 5 )<br />
Iehan Calvin<br />
Theodore de Besze.<br />
3) Allusion à Od<strong>et</strong> de Coligny, cardinal de CkâtiUon.<br />
Il a déjà été dit qu'il embrassa <strong>ouverte</strong>ment la réforme en<br />
1561 <strong>et</strong> renonça à ses dignités ecclésiastiques. Mais ayant<br />
été déposé solennellement le 31. Mars 1563 <strong>et</strong> cité devant l'Inquisition,<br />
il reprit les insignes du cardinalat pour montrer<br />
son mépris de l'autorité papale. Il parut dans ce costume le<br />
17. Août au lit de justice à Rouen où Charles IX. se déclara<br />
majeur. Le 1 T déc. 1564 il se maria en habit de Cardinal<br />
avec Elisab<strong>et</strong>h de HauteviUe. (Haag. III. 373.) Calvin évidemment<br />
ne pouvait approuver de pareils procédés.<br />
4) Le traducteur Anglais a mis le 5. Juill<strong>et</strong>.<br />
5) Autographe de Calvin.<br />
4002.<br />
CALVIN A COLIGNY.<br />
Post-scriptum, ou supplément de la l<strong>et</strong>tre précédente.<br />
(Autographe. Bibl. nat, même Vol. fol. 77. Bonn<strong>et</strong> II. 531.)<br />
A Monseigneur Monsieur Ladmiral.<br />
Monseigneur ie vous escrivy dernièrement 1 ) a<br />
la haste des l<strong>et</strong>tres deffroy, comme iestois saisy de<br />
grande destresse. Laffaire est celluy que vous avez<br />
devine. Or ie ne doubtois pas, combien que vous<br />
feussiez sollicite, que vous auriez eu la prudence<br />
de vous y gouverner si dextrement quil ny auroit<br />
que redire. Toutesfois ce scrupule me rongeoit le<br />
cueur, comme si vous neussiez prévenu, vos ennemis<br />
eussent prins occasion de faire grandes crieries.<br />
Ceste creinte doncq mavoit esmeu a vous advertir<br />
que la venue de lhome ne pourroit estre secr<strong>et</strong>e <strong>et</strong><br />
qu'on presumeroit merveilles si de vostre coste<br />
vous ne descouvriez ce qui seroit expedient pour<br />
vous exempter de toute calomnie. Or, Monseigneur,<br />
comme vous avez peu recueillir combien vostre<br />
reputation mest précieuse, aussi ie ne doubte pas<br />
que vous naiez bien prins le tout. Ce pendant ie<br />
loue Dieu que vous aviez bien proveu a tout ce que<br />
ie desirois.<br />
Monseigneur, après m'estre de rechef humblement<br />
recommande a vostre bonne grace ie supplie<br />
nostre Dieu <strong>et</strong> père vous guider, maintenir <strong>et</strong> augmenter<br />
en toutes ses richesses spirituelles. Ce mesme<br />
iour.<br />
Iavois tellement despeche la l<strong>et</strong>tre que nul<br />
nen avoit rien sceu: tellement que monsieur de<br />
Beze sest esbahy de ce quil nentendoit pas. Iavois<br />
aussi oublie a vous dire, Monseigneur, que nostre<br />
frère des Gallars 2 ) est icy attendant response de<br />
vous. C'est monsieur de Saules.<br />
Vostre humble serviteur,<br />
Iehan Calvin.<br />
4002.1) Allusion à une l<strong>et</strong>tre perdue, <strong>et</strong> non à la précédente.<br />
2) N. 3969.