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123 EPISTOLi iE 3999—4001 124 3999. CALVINUS ET BEZA VIRETO. De synodo Gallorim convocando et quibus modis a Hege aliquid obtineri possit. *) (Ex Codd. Genev. 107», fol. 268 et 119, fol. 57 coll. c. Bpp. Bern. VL 1118 et Simleri Vol. 107. Prius illud exemplar snbsoriptum est: D. Petro Vireto Calendis Augusti 1563.) Vix fieri aliter potuit quin synodum impedirent quibus nihil gratius est quam ecclesiarum dissipatio. Sperant enim, ubi cessaverint conventus, nos fore scopas dissolutas, et certe omnia statim diffluent ac improbi protervique homines in eflraenem licentiam erumpent. Denique hoc artifioio durius oppugnatur religio quam si palam saevirent hostes. Periculo itaque obviam eundum et omnia tentanda. Neque tarnen censemus ante habendam esse synodum quam impetrata a Rege fuerit venia. Nihil autem ut in re perplexa utilius visum est, quam supplicem libellum Regi offerre, cuius formulam scripsimus^ ut inde sumatis quod visum fuerit, si vobis, probabitur nostrum consilium. Ubi vestram modestiam cognoverint aulici et parendi facilitatem, quamvis non flectantur, saltern retinebitur eorum crudelitas, ne noceant. Simul ac de vestra sententia facti erimus certiores, adiuvabimus quantum in nobis erit et speramus aliquid tandem posse obtineri. Porro quia in multis locis exortae sunt lites, gliscunt dissidia, petulanter ferociunt, quaedam ecclesiae pastores pro libidine sibi aocersunt vel répudiant, denique infinita negotiorum congeries in hanc synodum reiecta erat: venit nobis in mentem una ratio, ut a vobis pauci eligantur, qui hue veniant et si non possint controversias omnes dirimere, saltern provideant ne graviorem iacturam aeeipiant ecclesiae, si nulla cognitio interposita fuerit. Sumerent autem a singulis ecolesiis breves commentaries, reversi postea rescriberent quid actum esset: nam si quid agatur sub regis ditione erit calumniis obnoxium. Vos igitur expendite quid maxime expédiât. Vale, eximie vir et integerrime frater. Symmystae omnes nostri te et fratres plurimum salutant. Dominus vobis adsit. Genevae 0alendi8 Augusti. 2 ) Fratres tui et symmystae Ioannes Calvinus Theodorus Beza. 3999.1) cf. N. 3993 et seguentem. 2) quae sequitur supplieatio ad Begem, si quid videmus, Calvini opus est, de quo hie loquitur. In supplementis roperies aliud Geneoensium scriptum ad eandem synodum pertinens. 4000. REQUÊTE DES MINISTRES FRANÇAIS. Ils demandent la permission de tenir des synodes. (Bibliothèque de Genève. Carton 197».) Au Roy et a son Conseil. Supplient treshumblement les ministres de la parole de Dieu et les députez et églises reformées de vostre royaulme assemblez en la ville de Lion iusques au nombre de *) pour tenir le Synode qui avoit este assigne il y a desia ung an passe Oomme ainsy soit quUz pensassent que vostre maieste, Sire, ne trouveroit point maulvais quilz continuassent a faire ce quilz ont acoustume par cydevant. Mais aians entendu ce que Mr. le Conte de Sault vostre Lieutenant provincial en ce pais nous a declare quil ne vous venoit point a gre et ne iugiez point expediend pour ceste heure que ledict Synode se tint, actendu que les troubles ne son pas encores bien appaisez du tout Nous desirans vous obéir comme voz treshumble subieetz et mesmes puis quil vous a pieu de vostre grace nous tenir en vostre protection avec liberté danoncer la pure parole de Dieu et administrer les sacremens, nous sentans par cela tant plus obligez a ne rien faire ny attenter qui desplaise a vostre maiesté, nous sommes incontinent déportes de poursuyvre plus oultre, mesmes avons contremande oeulx qui debvoient venir afin quil ne semblât point que nous prétendissions contrevenir oblicquement a la deffence faicte par vostre maieste. Cependant nous avons advise, Sire, de vous presenter ceste requeste, esperans quant vous et vostre conseil, aians entendu les remonstrances qui y sont contenues, non seulement vous nous laccorderez mais désirerez que ceste ordre davoir des Sinodes soit observe comme il est nécessaire pour le bien public de vostre royaulme et le repos de voz subieetz. Vous scavez, Sire, que les 2 ) ne sont iamais si bien reduietz quilz naient besoing destre tenus en bride. Les uns seroient 'trop hardis a entreprendre, les aultres mèneront vie dissolue, les aultres esmouveroient troubles et contentions, les aultres faroient bandes a part. Beaucoup derreurs pourroient pulluler, il se commectroit de grans abus, lesquelles choses nameneroient pas seulement scandalles mais 4000.1) Le nombre est laissé en blanc Comp. N. 3993. Le Synode commença le 10. Août et ne fut troublé en aucune façon. (Aymon I. 22.) 2) mot douteux (procès?).
125 1563 AUGUST. 126 des confusions beaucoup ausquelles il seroit difficile de remédier. Or puis que le remède ne peult estre que par le moien dun Sinode annuel Vous pourrez voir, Sire, vous et vostre conseil, que cest une chose plus que requise. Car cest pour entretenir les églises en bonne concorde et union, reprimer toute témérité et audace, empescher que beaucoup de faulses doctrines ne se sèment, quil ne se face plusieurs sectes et pourvoir a ce que chacun se gouverne paisiblement et en son degré. Nous scavons bien, Sire, que voz iuges et officiers doibvent tenir la main a telles choses, et quen vostre authorite ilz doibvent punir les delinquans, et aussy nous nentendons pas empescher le cours de vostre iustice en façon que ce soit. Mais il est impossible que voz officiers viennent a bout de pourvoir a ce que nous avons recite cy dessus tellement quil ny a plus grant soulagement pour eulx que quant nous aurons les Sinodes pour censurer et corriger noz vices. Que si on se doubte que nous traictions daultres affaires ou que nous attentions rien en preiudice de vostre iustice, quil vous plaise, Sire, ordonner de voz officiers telz que bon vous semblera qui y soient presens iusques a ce quil y soit s ) pourveu que les choses soient plus tranquilles et que vous serez bien informe, Sire, de toute la façon et procedure que nous tenons. Et ce faisant vous nous obligerez de plus en plus a prier que pour la prospérité de vostre estât royal de vous estre tant plus affectionnes subiects et serviteurs, et procurer que tous ceulx que nous enseignons facent le semblable, et cependant pourverrez au repoz de vostre royaulme, prevenans les dangers que nous avons notez cy dessus et sur tout que voz paiB ne soient infectez de meschantes sectes et pernicieuses. (Autographe de Bèze, Bibl. nat. Coll. de Béthune Vol. 8702. al. 3193, f. 76. - Bonnet II. 528. Trad. angl. IV. 328.) A Monseigneur Monseigneur ladmiral. Monseigneur, ayant receu voz lettres par le Seigneur de Verac, nous avons bien aperceu qu'il y avoit eu de l'erreur, quant a l'impression de vostre response. Mais l'excuse en est bien aisée de nostre costé. Car ayant entendu que la copie que vous envoyastes povoit estre desia publiée, et ainsy que la diversité eust esté trouvée maulvaise, combien que l'advertissement vinst bien tard, toutefoys nous supersedasmes iusques a ce qu'il vinst lettres de vous, ausquelles vous n'en faisiez nulle difficulté, et ainsy nous ' pensasmes que vostre intention estoit que nous deussions passer plus oultre, ce que nous fismes. Or depuis l'arrivée du Seigneur de Verac, nous n'avons peu mieulx faire que de mettre ordre et diligence a faire translater la dicte response en Latin et en allemand. D'imprimer en francois la copie qu'il nous a aportee, il nous a semblé que le meilleur estoit de différer iusques au retour de nostre messager. Maintenant nous ne fauldrons a diligenter, que vous soyez satisfaict le plus tost qu'il sera possible. H y a un aultre mal, que desia une partie de la premiere impression estoit vendue: le reste sera tenu serré. Il nous fait bien mal que le voyage de Monsieur le Conte 2 ) ayt esté retardé, pource qu'il estoit a désirer qu'il arrivast bien tost a la Court. Mais nous voyons bien qu'il a eu bonne raison de ce faire, tant pour ne se point hasarder, que pour sonder les affections qui povoyent estre cachées. Si la response est telle que nous desirons, elle servira beaucoup a la seureté tant de luy que de vous, et vous donnera ouverture pour prendre conseil plus certain. de la plus complète sincérité. Il ne cache nullement sa haine contre Guise; il ne dissimule pas la joie qu'il épronve de sa mort; il déclare que depuis le fait de Vassy il l'a tenu pour 4001. ennemi public de Dieu; du roi et du repos du royaume. Il confesse que depuis ce temps-là, quand il a ouy dire à quel CALVIN ET BÈZE A OOLIGNY. qu'un que s'il pouvoit il tueroit le duo, il ne l'en a destourné ; mais sur sa vie et sur son honneur, il ne se trouvera que ja Affaire de l'impression du Mémoire apologétique. mais il ait reoherché ni sollicité quelqu'un à ce faire, ni de paroles ni d'argent, directement ni indirectement* Quant aux Jugement sur les procédés du Cardinal de ChastUlon.. 20 ecus que Poltrot avait dit avoir reçn de lui, o'est qu'il dé Regrets au sujet de V absence de Çdligny de la cour. ') libéra de l'employer comme espion Il s'était retiré à Chastillon sur Loing pour se soustraire à la vengeance dont le menaçaient les Guises. C'est là qu'il rédigea sa seconde déclaration dn 5. May (Hist, eccl. II. passim) cf. N. 3981.3983. 3) mot illisible. 2) François, comte de La Bochefoucauld, prince de 4001.1) Poltrot avait déclaré dans ses premiers interroga Marcillac, un des principaux chefs du parti protestant. Intoires avoir reçu de l'argent de Ooligny pour assassiner le due criminé, comme l'amiral, puis disculpé dans les dépositions de de Guise; il dénonça en même temps Soubise, La Rochefou Poltrot, il fut enveloppé avec lui dans le massacre de la Saintcauld et Bèze. Mais il révoqua tontes ces accusations avant, Barthélémy {Bonnet). Il avait épousé en secondes noces Char pendant et après la question et même au moment dn supplice. lotte de Roye soeur de la princesse de Condé, et nièce de La protestation deColigny (12. Mars) est empreinte du cachet ' Coligny.
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CALVINUS ET BEZA VIRETO.<br />
De synodo Gallorim convocando <strong>et</strong> quibus modis<br />
a Hege aliquid obtineri possit. *)<br />
(Ex Codd. Genev. 107», fol. 268 <strong>et</strong> 119, fol. 57 coll. c. Bpp.<br />
Bern. VL 1118 <strong>et</strong> Simleri Vol. 107. Prius illud exemplar<br />
snbsoriptum est: D. P<strong>et</strong>ro Vir<strong>et</strong>o Calendis Augusti 1563.)<br />
Vix fieri aliter potuit quin synodum impedirent<br />
quibus nihil gratius est quam ecclesiarum dissipatio.<br />
Sperant enim, ubi cessaverint conventus,<br />
nos fore scopas dissolutas, <strong>et</strong> certe omnia statim<br />
diffluent ac improbi protervique homines in eflraenem<br />
licentiam erumpent. Denique hoc artifioio<br />
durius oppugnatur religio quam si palam saevirent<br />
hostes. Periculo itaque obviam eundum <strong>et</strong> omnia<br />
tentanda. Neque tarnen censemus ante habendam<br />
esse synodum quam imp<strong>et</strong>rata a Rege fuerit venia.<br />
Nihil autem ut in re perplexa utilius visum est,<br />
quam supplicem libellum Regi offerre, cuius formulam<br />
scripsimus^ ut inde sumatis quod visum fuerit,<br />
si vobis, probabitur nostrum consilium. Ubi vestram<br />
modestiam cognoverint aulici <strong>et</strong> parendi facilitatem,<br />
quamvis non flectantur, saltern r<strong>et</strong>inebitur<br />
eorum crudelitas, ne noceant. Simul ac de vestra<br />
sententia facti erimus certiores, adiuvabimus quantum<br />
in nobis erit <strong>et</strong> speramus aliquid tandem posse<br />
obtineri. Porro quia in multis locis exortae sunt<br />
lites, gliscunt dissidia, p<strong>et</strong>ulanter ferociunt, quaedam<br />
ecclesiae pastores pro libidine sibi aocersunt<br />
vel répudiant, denique infinita negotiorum congeries<br />
in hanc synodum reiecta erat: venit nobis in<br />
mentem una ratio, ut a vobis pauci eligantur, qui<br />
hue veniant <strong>et</strong> si non possint controversias omnes<br />
dirimere, saltern provideant ne graviorem iacturam<br />
aeeipiant ecclesiae, si nulla cognitio interposita fuerit.<br />
Sumerent autem a singulis ecolesiis breves<br />
commentaries, reversi postea rescriberent quid actum<br />
ess<strong>et</strong>: nam si quid agatur sub regis ditione<br />
erit calumniis obnoxium. Vos igitur expendite<br />
quid maxime expédiât. Vale, eximie vir <strong>et</strong> integerrime<br />
frater. Symmystae omnes nostri te <strong>et</strong> fratres<br />
plurimum salutant. Dominus vobis adsit. Genevae<br />
0alendi8 Augusti. 2 )<br />
Fratres tui <strong>et</strong> symmystae<br />
Ioannes Calvinus<br />
Theodorus Beza.<br />
3999.1) cf. N. 3993 <strong>et</strong> seguentem.<br />
2) quae sequitur supplieatio ad Begem, si quid videmus,<br />
Calvini opus est, de quo hie loquitur. In supplementis<br />
roperies aliud Geneoensium scriptum ad eandem synodum<br />
pertinens.<br />
4000.<br />
REQUÊTE DES MINISTRES FRANÇAIS.<br />
Ils demandent la permission de tenir des synodes.<br />
(<strong>Biblioth</strong>èque de Genève. Carton 197».)<br />
Au Roy <strong>et</strong> a son Conseil.<br />
Supplient treshumblement les ministres de la<br />
parole de Dieu <strong>et</strong> les députez <strong>et</strong> églises reformées<br />
de vostre royaulme assemblez en la ville de Lion<br />
iusques au nombre de *) pour tenir le<br />
Synode qui avoit este assigne il y a desia ung an<br />
passe Oomme ainsy soit quUz pensassent que vostre<br />
maieste, Sire, ne trouveroit point maulvais quilz<br />
continuassent a faire ce quilz ont acoustume par<br />
cydevant. Mais aians entendu ce que Mr. le Conte<br />
de Sault vostre Lieutenant provincial en ce pais<br />
nous a declare quil ne vous venoit point a gre <strong>et</strong><br />
ne iugiez point expediend pour ceste heure que ledict<br />
Synode se tint, actendu que les troubles ne<br />
son pas encores bien appaisez du tout Nous desirans<br />
vous obéir comme voz treshumble subie<strong>et</strong>z <strong>et</strong><br />
mesmes puis quil vous a pieu de vostre grace nous<br />
tenir en vostre protection avec liberté danoncer la<br />
pure parole de Dieu <strong>et</strong> administrer les sacremens,<br />
nous sentans par cela tant plus obligez a ne rien<br />
faire ny attenter qui desplaise a vostre maiesté,<br />
nous sommes incontinent déportes de poursuyvre<br />
plus oultre, mesmes avons contremande oeulx qui<br />
debvoient venir afin quil ne semblât point que nous<br />
prétendissions contrevenir oblicquement a la deffence<br />
faicte par vostre maieste. Cependant nous<br />
avons advise, Sire, de vous presenter ceste requeste,<br />
esperans quant vous <strong>et</strong> vostre conseil, aians entendu<br />
les remonstrances qui y sont contenues, non seulement<br />
vous nous laccorderez mais désirerez que<br />
ceste ordre davoir des Sinodes soit observe comme<br />
il est nécessaire pour le bien <strong>pub</strong>lic de vostre<br />
royaulme <strong>et</strong> le repos de voz subie<strong>et</strong>z. Vous scavez,<br />
Sire, que les<br />
2 ) ne sont iamais si bien redui<strong>et</strong>z<br />
quilz naient besoing destre tenus en bride.<br />
Les uns seroient 'trop hardis a entreprendre, les<br />
aultres mèneront vie dissolue, les aultres esmouveroient<br />
troubles <strong>et</strong> contentions, les aultres faroient<br />
bandes a part. Beaucoup derreurs pourroient pulluler,<br />
il se commectroit de grans abus, lesquelles<br />
choses nameneroient pas seulement scandalles mais<br />
4000.1) Le nombre est laissé en blanc Comp. N. 3993. Le<br />
Synode commença le 10. Août <strong>et</strong> ne fut troublé en aucune<br />
façon. (Aymon I. 22.)<br />
2) mot douteux (procès?).