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GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

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99 BPISTOLAE 3988—3989 100<br />

ce que i'en ay touché cy devant y peut satisfaire.<br />

Cependant en tout ce que i'y pourray servir ie<br />

m'y employeray de bon cueur.<br />

Monsr. Enoc m'a escrit que vous avies pourveue<br />

l'Eglise de Romans de ministre, dont ie suis<br />

tenu à vous tous <strong>et</strong> vous en remercie. 43 ) Quant au<br />

banqu<strong>et</strong> lequel il dit que ie dois pour avoir eu mon<br />

bien paternel de Romans, pleust a Dieu que i'en<br />

eusse payé deux <strong>et</strong> i'en fusse assuré. Car ce que<br />

i'ay obtenu n'est rien si le roy ne le conforme,<br />

voire ne servira qu'à me couster de l'argent,<br />

qu'ont despendu ceux qui s'en sont mesles en mon<br />

nom. Et si ie ne me sentois plus oublige à ma<br />

charge qu'à mon bien, i'eusse tasché de faire un<br />

voyage à la cour lequel me seroit du tout nécessaire.<br />

Et crains que ie ne soye contrainct de vous<br />

demander licence pour le faire. Toutesfois ie tascherai<br />

de le faire faire par procureurs. Quant a<br />

madamoyselle de l'Estane qu'il me recommande,<br />

combien qu'elle me l'estoit desia asses, elle le me<br />

sera encores d'avantage pour l'amour de luy. Et<br />

vous promés que la pouvre femme a bien des affaires<br />

pour avoir a gouverner des beaucoup plus<br />

fines qu'elle. Quant a M. Martel**) sa vertu le<br />

recommande asses. I'ay quelquefois entendu des<br />

souhaits que quelques uns d'entre vous faisiés de<br />

l'avoir. le croy bien qu'il aimeroit mieux estre<br />

vers vous que non pas icy. Parquoy si vous en<br />

avies affaire <strong>et</strong> que vous le demandissies aux Eglises<br />

de ce pays, ie m'efforceray de le vous faire<br />

avoir, combien qu'il soit bien nécessaire en ce<br />

pays, qui est cause qu'avec difficulté on l'octroyera.<br />

M r . Corneille m'avoit donne charge de parler<br />

à certain qu'il seroit pour scavoir s'il pourroit recouvrer<br />

certaines hardes qu'il a à Monthaulban.<br />

e luy en parlay incontinent que ie fus arrivé. H<br />

me promit de s'y employer <strong>et</strong> de luy en escrire.<br />

le l'en ay depuis solicite <strong>et</strong> m'a derechef faicte la<br />

mesme promesse. S'il luy veut escrire quelquechose<br />

ie luy feray tenir ses l<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> le soliciteray<br />

encores.<br />

Monsr. Antoine de Coro 4S ) qui se faict icy ap-<br />

43) Une liste de pasteurs désigne Siméon de Lacombe<br />

comme y ayant été envoyé en 1562 {Bull. VIII. 75) Arnaud<br />

(IL 407) dit qu'il y fut pasteur de 1561 à 1567. Ailleurs<br />

(p. 229) il énumère comme pasteurs de Romans Lacombe<br />

1561—62, Séverin Borrel 1562, Jonathan Varnier 1562, Jean<br />

Thiersand 1562, Ennemond de Lacombe 1576. D'après cela<br />

«7 est difficile de dire auquel de ces ministres il faut songer<br />

ici.<br />

44) Sur une liste de pasteurs de c<strong>et</strong>te époque, pour le<br />

pays d'Armagnac (BuU. IX. 296), figure un Pierre Martel.<br />

45) N. 3182. On sait peu de chose sur son compte av.<br />

1567 où ü doit être devenu prédicateur de la duchesse de<br />

Ferrare. (Voyee Chr. Sepp, geschiedk. Nasporingen III. 98).<br />

On voit ici qu'entre 1560 <strong>et</strong> 1563 il fut prédicateur en Béarn<br />

peller Mr. de Beïïerive, qui est Hespagnol, nous a<br />

fait une complainte pour avoir receu des l<strong>et</strong>tres de<br />

quelques Hespagnols qui sont a Geneve, lesquels<br />

luy signifient qu'ils sont faschés d'avoir entendu<br />

.des mauvaises nouvelles de luy, <strong>et</strong> a entendu que<br />

Mr le Marquis en est aussi fort scandalisé. Ceux<br />

qui estoyent en la compagnie m'ont donné charge<br />

de vous en rendre tesmoignage tant du bien que<br />

du mal, ce que ie feray en brief. Il avoit esté accusé<br />

d'estre Serv<strong>et</strong>tiste. Mais c'estoit par un ignorant,<br />

qui en print occasion pour un fondement trop<br />

leger. Brief il en a esté trouvé innocent. Et quant<br />

a sa doctrine, tous luy en rendent bon tesmoignage.<br />

Quant à sa vie, combien que sa contenance, ses<br />

propos <strong>et</strong> façons de faire semblent fort magistrales<br />

à aucuns, on iuge que cela provient de la coustume<br />

de sa nation, <strong>et</strong> quant au reste on luy rend bon<br />

tesmoignage en sa vie <strong>et</strong> conversation. Il y a une<br />

chose de laquelle tous iugent qu'il est reprehensible,<br />

à savoir l'ambition: laquelle a esté cause qu'il a<br />

baillé beaucoup de fascheries aux ministres avec<br />

lesquels il a eu affaire, pource que iamais il ne se<br />

contentoit <strong>et</strong> vouloit tousiours changer. H est<br />

vray qu'il allègue quelques excuses, mais elles<br />

satisfont à bien peu de gens, <strong>et</strong> croy que personne<br />

de bon iugement ne les trouvera du tout suffisantes.<br />

De ceste mesme source on iuge estre procédé<br />

ce que sans iuste election (comme l'on dit) il<br />

exerça le ministère a Toulouse. De cecy il ameine<br />

des excuses lesquelles amoindrissent beaucoup la<br />

faute, mais elles ne contentent pas du tout tous.<br />

On l'avoit mis dans une p<strong>et</strong>ite ville de ce pays,<br />

pour esprouver s'il continueroit en son ambition.<br />

Au colloque auquel i'estois en ce pays, il continua<br />

à ce de quoy il avoit esté tousiours accusé. Il<br />

vouloit estre en liberté de demourer ou s'en aller<br />

quand il voudroit: ce qu'on ne luy voulut accorder.<br />

Brief il nous importuna tant que nous fusmes contraincts<br />

de luy donner congé <strong>et</strong> de pourvoir à son<br />

Eglise. Il est maintenant hors de ce pays avec<br />

un gentilhomme nommé monsieur de Boesse. Voyla<br />

ce que i'en puis dire.<br />

Pavois oublié des nouvelles qu'on dit icy, a savoir<br />

que le roy d'Hespagne a levé le siege de devant<br />

une forte ville qu'il a en Affrique, 46 ) laquelle<br />

estoit assiégée par les Turcs. Ils se sont fort battus,<br />

mais il a esté supérieur. Cependant quelques<br />

uns disent qu'ils ne sont pas tellement vaincus qu'ils<br />

ne soyent prests a recommancer. le croy que vous<br />

sous le nom de B<strong>et</strong>terive, <strong>et</strong> qu'il se fit remarquer pour ses<br />

opinions libérales. Il doit avoir passé à Toulouse mais il ne<br />

paraît pas y être resté longtemps. {Hist. eccl. III. 1.)<br />

46) H s'agit S Or an, assiégé par le Dey d'Alger <strong>et</strong> débloqué<br />

par Doria <strong>et</strong> Mendoza (de Thou m. 469).

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