GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE
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529 SUPPLEMENTÜM. 530<br />
4231,<br />
CALVIN A UN ANONYME.<br />
La personne à qui la l<strong>et</strong>tre est adressée a<br />
essayé d'organiser une église dans Tune des îles<br />
du canal. Sur sa demande Genève lui envoie un<br />
ministre.<br />
(Copie. <strong>Biblioth</strong>èque de Genève Vol. 107a, fol. 337 T. —<br />
Bonn<strong>et</strong> II. 251.)»)<br />
A un seigneur de l'isle voisine de Normandie.<br />
Treacher seigneur <strong>et</strong> frère, nous louons Dieu<br />
de la bonne affection qu'il vous a donnée d'essayer<br />
s'il se pourra dresser par vostre moyen quelque<br />
p<strong>et</strong>ite Eglise au lieu où vous estes. Et de faict,<br />
selon que les supposts du diable se efforcent en<br />
toute violence d'abolir la vraye religion <strong>et</strong> esteindre<br />
la doctrine de salut <strong>et</strong> exterminer la memoire de<br />
Jesus Ohrist, c'est bien raison que nous travaillions<br />
de nostre part à procurer que l'Evangile s'avance<br />
<strong>et</strong> que par ce moyen Dieu soit purement servi <strong>et</strong><br />
que les povres brebis errantes soient rengees sous la<br />
conduite du souverain pasteur auquel tout le monde<br />
doibt estre subiect. Et vous sçavez que c'est un<br />
sacrifice agréable à Dieu d'avancer le cours de<br />
l'Evangile par lequel nous sommes éclairez au chemin<br />
de salut pour desdier nostre vie à l'honneur<br />
de celuy qui nous a si chèrement acquis pour dominer<br />
au milieu de nous. Parquoy nous vous<br />
prions de prendre couraige comme aussi nous supplions<br />
le père de toute vertu de vous confirmer en<br />
ce sainct propos.<br />
Oependant pource que nous avons entendu que<br />
vous desirez d'estre secouru de nostre costé <strong>et</strong> avoir<br />
homme qui fust propre à ediffier, nous n'avons<br />
voulu faillir à nostre debvoir. Nous vous addressons<br />
donc nostre frère le present porteur, lequel a<br />
monstre par effect de quel zelo il estoit mené, <strong>et</strong> a<br />
tellement conversé avec nous que nous ne doubtons<br />
pas que sa vie ne soit en bon exemple. Il est de<br />
pure doctrine <strong>et</strong> d'autant que nous en pouvons<br />
juger ceux qui se contenteront d'estre enseignez en<br />
simplicité <strong>et</strong> se rendront dociles pourront profiter<br />
en ses predications. Nous ne vous prions point de<br />
le recevoir humainement, nous confians de vostre<br />
bon vouloir. Seulement il vous plaira luy faire<br />
sentir par experience que son labeur n'est pas inutile<br />
envers vous.<br />
4231.1) M. Bonn<strong>et</strong> m<strong>et</strong> en tête: A an seigneur de Jersey.<br />
Le nom de l'île n'est pas indiqué dans le texte <strong>et</strong> quant à la<br />
qualification de Seigneur, ce mot n'avait pas alors, dans le<br />
style épistolaire, la valeur qu'il a aujourd'hui exclusivement.<br />
Calvini opera. Vol. XX.<br />
Surquoy, trescher seigneur <strong>et</strong> frère, après nous<br />
estre affectueusement recommandez à voz prières,<br />
nous supplierons le père celeste vous maintenir<br />
en sa saincte garde, vous augmenter ses dons<br />
spirituelz, vous gouverner tellement par son esprit<br />
que son nom soit de plus en plus glorifié en<br />
vous. a )<br />
4232.<br />
CALVINUS INCERTO.<br />
Discrimen doc<strong>et</strong> inter profanant philosophiam<br />
inter esse <strong>et</strong> divinitus revelatam, <strong>et</strong> hanc unice app<strong>et</strong>endam.<br />
(Exstat in thesauro Bezano Genev. p. 82, Laus. p. 179, Hanov.<br />
p. 201, Chou<strong>et</strong> p. 109, Amst. p. 50.)<br />
Veritatem rem esse pr<strong>et</strong>iosissimam, ut est, omnes<br />
fatentur. Atqui quum bonorum omnium fons<br />
sit unus Deus, quidquid uspiam veri tibi occurr<strong>et</strong>,<br />
nisi bis Deo ingratus esse velis, ab ipso profectum<br />
esse ne dubites, nec secus ac vocem e coelo delapsam<br />
excipias. Nam <strong>et</strong> dona Dei contemptim pra<strong>et</strong>erire<br />
nefas est: <strong>et</strong> quod proprium est ipsius adscribere<br />
homini, maior <strong>et</strong>iamnum impi<strong>et</strong>as. Ergo<br />
<strong>et</strong> philosophia praeclarum est Dei donum: <strong>et</strong> qui<br />
omnibus saeculis exstiterunt docti viri, eos Deus<br />
ipse excitavit, ut ad veri notitiam mundo praelucerent.<br />
Yerum inter eorum scripta <strong>et</strong> earn doctrinam<br />
quam Deus suo numini dedicavit, ut generi<br />
humano sancrosancta ess<strong>et</strong>, magnum est discrimen:<br />
illic enim tenuem quandam veritatis particulam tibi<br />
praelibari comperias, unde gustum capias modo<br />
quam amoena sit ac suavis cognitu, hic vero plenam<br />
tibi copiam afnuere quae animum tuum peni-<br />
2) M. Bonn<strong>et</strong> y m<strong>et</strong>, par conjecture, l'année 1558. Nous<br />
ignorons sur quoi cela peut se fonder. JDe fait il y a eu un<br />
commencement de réforme dans les îles du canal, dès le règne<br />
d'Edouard VI. L'Histoire des Matyrs fol. 306 raconte:<br />
Denis le Vayr, natif de Pontenay au diocese de Bayeux, après<br />
avoir quitté la prestrise papale, vint à Geneve où il aprint<br />
la librairie, <strong>et</strong> de là se mit à porter livres en France. Il fit<br />
depuis sa residence aux isles de Gerzë <strong>et</strong> Guernezé, lesquelles<br />
furent réduites à l'évangile du vivant du roi Edouard. Là<br />
Denis continuant la librairie quelque temps fit office de ministre<br />
en un village de Guernezé. Mais pource que l'an 1554<br />
les abus <strong>et</strong> superstitions papistiques par le commandement de<br />
Marie roine d'Angl<strong>et</strong>erre furent mises esdites isles, le Vayr revint<br />
en Normandie délibérant de se r<strong>et</strong>irer à Geneve. Arreste<br />
il souffrit le martyre le 9. d'Août 1554. L'Hist. eccl. I.<br />
95. mentionne le même fait en le plaçant en 1555.<br />
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