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GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

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523 EPISTOLAE 4227—4229 524<br />

vous garde par sa vertu <strong>et</strong> maintient en sa bergerie<br />

au millieu de tant de loups <strong>et</strong> larrons desquelz<br />

vous estes environnez. Car ce n'est pas une oeuvre<br />

humaine quant en lieu ou il n'y avoit que toute<br />

confusion 2 ) une Eglise de Iesuschrist se dresse. Si<br />

nous recognoissons a bon droict que la conversion<br />

dun seul homme est un miracle de Dieu, nous ne<br />

dirons pas qu'une bonne compaignie se réduise a<br />

luy qu'il ny besogne de sa propre main. Puis<br />

entre tant de resistances il fault bien qu'il ait son<br />

bras estendu pour conduire ce qui aura este bien<br />

commence. Ainsi, mes frereB, congnoissant la grace<br />

singulière dont ce bon Dieu a use envers vous, que<br />

vous soiez de tant plus esmeuz a vous renger du<br />

tout a luy comme siens en vraye humilité, <strong>et</strong> mectre<br />

poine que sa grace ne soit pas inutile en vous,<br />

congnoissant que daultant quil nous a choisiz entre<br />

les aultres, que nous sommes daultant plus obligez<br />

a luy: <strong>et</strong> serons daultant plus inexcusables si nous<br />

ne faisons profiter la congnoissance quil nous a<br />

donnée. Au reste, sentant les difficultez contre lesquelles<br />

vous avez assiduellement a combattre, pensez<br />

quel mestier vous avez quil vous tienne la main<br />

forte <strong>et</strong> vous assiste, affin de le requérir <strong>et</strong> vous<br />

remectre a luy: attendu mesme la fragilité que nous<br />

expérimentons estre en nous, si tost quil en r<strong>et</strong>ire<br />

sa vertu tant peu que ce soit. Ce pendant, mes<br />

frères, qu'il vous souvienne a quoy vous estes appeliez,<br />

comme sainct Paul nous admoneste dy bien<br />

penser. Ce n'est pas p<strong>et</strong>it honeur que Dieu nous<br />

ait adopte pour estre ses enfants. 3 ) Vray est que<br />

ce bien a este acquis a tout le monde par le sang<br />

de Iesuschrist. Mais ceste grace n'est pas faicte<br />

a tous den avoir la iouissance daultant que Iesuschrist,<br />

auquel consiste tout nostre bien, ne leur est<br />

pas communicque. Ainsi recongnoissons que ce bon<br />

Dieu, en nous donnant intelligence de levangile de<br />

salut, nous a voulu réduire a soy comme ses enfans<br />

pour nous faire vivre en sa maison qui est son<br />

église. 4 )<br />

2) <strong>et</strong> qui estoit comme un p<strong>et</strong>it enfer terrestre {efface).<br />

3) <strong>et</strong> quil nons en rende tesmognage <strong>et</strong> asseurance<br />

par son évangile (effacé).<br />

4) M. Bonn<strong>et</strong> songe à l'église' d'Emden <strong>et</strong> à l'année<br />

1657. Il nous reste des doutes sérieux à c<strong>et</strong> égard. Ce qui<br />

est dit de la langue française pourrait bien convenir, mais<br />

en 1557 on devait savoir depuis longtemps à quoi s'en tenir à<br />

ee suj<strong>et</strong>, s'il s'agissait d'Emden, où Lasco s'était établi dès<br />

1554. Ensuite nous avons une l<strong>et</strong>tre de Calvin à l'église<br />

d'Emden datée du 25. Mai 1557 (N. 2636) qui ne nous perm<strong>et</strong><br />

pas de nous approprier la conjecture dit savant éditeur<br />

des l<strong>et</strong>tres françaises. Enfin Calvin ne pouvait pas dire que<br />

l'église d'Emden était en un lieu désert, terme qui nous oblige<br />

de songer à une communauté située en plein pays catholique.<br />

4228.<br />

CALVIN A UNE ÉGLISE<br />

Au suj<strong>et</strong> d'une affaire matrimoniale.<br />

(Minute ou copie authentique sans adresse. MSS. de Génère<br />

Vol. 107», fol. 356. Bonn<strong>et</strong> II. 586.)<br />

La dilection de Dieu nostre Père <strong>et</strong> la grace de<br />

nostre Seigneur Iesus christ soit tousiours sur vous<br />

par la communication du Saint Esprit.<br />

Treschers Seigneurs <strong>et</strong> frères, nous eussions<br />

bien voulu pouvoir, a fin de vous soulager de toute<br />

peine, vuyder le different qui est entre noble Antoine<br />

de Pertenay, seigneur de Queray, <strong>et</strong> celuy<br />

qui vous est cognu sous le nom du seigneur de la<br />

Place, touchant un mariage contracté ') entre le dit<br />

de la Place <strong>et</strong> une des filles du seigneur de BouU<strong>et</strong>,<br />

lequel ledit seigneur de Queray pr<strong>et</strong>end estre clandestin.<br />

Et dautant qu'il a espouse une seur de<br />

ladite fille, se sent jniustement grevé de n'y avoir<br />

point esté appelle, comme aussi il fait la mesme<br />

complainte pour son autre beau frère le seigneur<br />

de Èoussillon. Or nous, après avoir oui les parties<br />

<strong>et</strong> ce que chacun a voulu alléguer pour approuver<br />

sa cause, ayans aussi leu les advertissemens <strong>et</strong> les<br />

tesmoignages venus de pardela, avons bien cognu<br />

que ledit de la Place avoit tenu mauvaise procedure au<br />

present fait, dont nous avons esté bien faschez pour<br />

les blasmes <strong>et</strong> opprobres qui en peuvent venir sur<br />

l'Evangile, <strong>et</strong> le scandale qu'en pourront recevoir les<br />

debiles. Ce que nous luy avons remonstré, comme<br />

nostre devoir le portoit. Car quelque converture<br />

quil puisse amener, iamais ne se purgera qu'il n'ait<br />

failly en plusieurs sortes. Toutesfois nous n'avons<br />

pas trouvé bon, <strong>et</strong> n'estoit pas aussi en nostre liberté<br />

de rien définir de la cause, attendu que nous<br />

avons icy un ordre en matière de mariage auquel<br />

nous ne voudrions faire aucun preiudioe. C'est<br />

que le consistoire, duquel nous ne sommes que une<br />

partie, en soit juge. D'avantage nous ne sommes<br />

pas bien informez de toutes les circonstances,<br />

comme jl seroit requis. Finalement la fiDe <strong>et</strong> la<br />

mere ne sont pas jci, en l'absence desquelles il est<br />

difficile de bien prononcer du fait. Pour ces raisons,<br />

après avoir exhortez les deux parties d'acquiescer<br />

à nostre conseil <strong>et</strong> advis, ce qu'ils ont fait, <strong>et</strong> s'y<br />

sont submis par leur signature, nous n'avons trouvé<br />

meilleur expedient que de les renvoyer par devers<br />

4228.1) ce mot est effacé par une main plus récente <strong>et</strong> omis<br />

dans Vimprimé.

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