GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE
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519 EPISTOLAE 4223—4227 520<br />
Ce pendant quil demeuroit au village de Maugny<br />
paroisse de Draülan sa femme mesme se plaignoit<br />
a son hostesse qu'il paillardoit avec sa chambrière<br />
<strong>et</strong> la menacoit que si elle disoit rien qu'il la laissèrent<br />
elle <strong>et</strong> ses enfans. Il mit ladite serrante hors<br />
de sa maison <strong>et</strong> puis la reprint <strong>et</strong> finalement est<br />
sortie grosse. Et croy bien qu'il suppose un père<br />
a l'enfant car un ieune garson du village l'avoua.<br />
Quand on faisoit en ceste ville le procès d'Ami<br />
perrin *) <strong>et</strong> ces * complices il ne se povoit garder<br />
qu'il ne luy eschappast quelque propos par lequel<br />
ü donnoit assez a cognoistre la malveillance qu'il<br />
portoit a ceste ville. 5 )<br />
4324.<br />
CALVIN A UNE DAME.<br />
Pressantes exhortations à prendre enfin une ferme<br />
résolution en matière de religion.<br />
(Copies: Bibl. de Genève. Vol. 107«, fol. 320; 107b, fol.'4 v.<br />
<strong>Archive</strong>s de Berne VI. 386 [<strong>et</strong> non 186], Simler. Vol. 69.<br />
Bonn<strong>et</strong>, L<strong>et</strong>tres fr. I. 439.)<br />
Madame, combien qu'a mon semblant ce soit<br />
quasi peine superflue de rien adiouster a ce que<br />
vostre frère vous porra escripre, daultant que luy<br />
seul est assez suffisant pour vous advertir de ce<br />
qui s'y a de faire: toutesfois le grant désir quil a<br />
de vous soliciter a faire vostre proffit la incite a<br />
me requérir que de mon couste ie m'y emploiasse.<br />
Et iay eBte bien content de luy ayder en une chose<br />
si saincte. Il est question de vous exhorter, puis<br />
que vous aves si long temps este en bransle ou<br />
que parfois vous aves ') este endormie, quant on a<br />
tasche de vous r<strong>et</strong>irer de vostre captivité, 2 tenir la font tousiours ceste question, sil nest pas<br />
possible dy servir a dieu aussi bien qu'ailleurs. Or<br />
de voz desduyre ce propos ce neBt pas matière<br />
dune l<strong>et</strong>tre. Et ie vous renvoyé aux livres qui en<br />
sont escritz. Seulement ie vous prieray, en vostre<br />
conscience, ne<br />
) maintenant<br />
vous advisies de vous resouldre pour ne plus<br />
varier. le scay bien que ceux qui ayment de ce<br />
s ) sentez vous pas ce qui en est, puis<br />
que nul vous en sonne mot? Et quant tout le<br />
monde vous auroit absoulte, n'aves vous pas des<br />
remortz qui vous picquent? Qui plus est, dont<br />
procèdent les doubtes que vous faictes, sinon que<br />
vous craignes en deslogeant de qui<strong>et</strong>er vos ayses<br />
<strong>et</strong> commodités? Car si vous aviez conclu a bon<br />
escient de servir a dieu sans nul aultre regard,<br />
vous ne vous amuseriez plus en tels circuitz. Quant<br />
vous auries ceste vertu de vous exposer plus tost<br />
a tous dangers que de fléchir de vostre devoir, vous<br />
porries dire que la terre est au seigneur. Car cest<br />
assez que nous luy facions hommage de corps <strong>et</strong><br />
d'ame 4 ) quelque part qu'il nous nourrisse. Mais si<br />
vous estes convaincue sans autre tesmoing que vous<br />
ne le glorifiez pas comme il appartient, mais tenes<br />
la clarté quil vous a donnée comme estainte soubz<br />
vous piedz, vous debvez sentir que vostre estât est<br />
plus que miserable. Or combien que pour ung<br />
temps les vains subterfuges qui trompent beaucoup<br />
de gens aient aussi gaigne sus vous, a ce que ientens,<br />
dieu vous a reduicte a ce point de vous faire<br />
sentir vostre mal pour vous y desplaire. Et en<br />
cela jl a bien monstre quil avoit pitié de vous.<br />
Aussi en tout ce quil a dispose de lestât de vostre<br />
maison, il semble qu'a veue doeil jl VOUB ait tendu<br />
la main. De vostre coste je croy que vous ne seres<br />
pas marrie si ie vous reme<strong>et</strong>z en memoire que vous<br />
avez fuy le bien qu'il vous offroit. Car vous scavea<br />
quant jl vous a mise le premier coup en liberté,<br />
quen cherchant nouveau lyen il navoit pas tenu a<br />
vous que vous ne fussies comme plongée en labisme<br />
sans espérance den sortir. Et de faict ce qu'après<br />
vous aves este si froide <strong>et</strong> comme amortie, estoit<br />
un signe que son esprit estojt eslongne de vous,<br />
combien que mesme en cest endroict<br />
5 )<br />
4) Le présent document est donc bien postérieur à l'année<br />
1555.<br />
5) Pierre Ninaut (Nynaux) avait été ministre à Braillons<br />
(bailliage de Thonon) dès 1545 (2V. 566. 593. 1411). Vers<br />
la fin de 1561 il est question de lui dans des l<strong>et</strong>tres écrites de<br />
Poitiers, d'après lesquelles il aurait été jusque là à Thonon (?)<br />
N. 3675 suiv. Après lout les griefs énumérés dans c<strong>et</strong>te<br />
pièce remontent à des époques bien antérieures <strong>et</strong> il est clair<br />
que, à propos d'une nouvelle esclandre dont il n'est pas parlé<br />
ici, on en revint à d'anciens chefs d'accusation. Nous insérons<br />
d'ailleurs c<strong>et</strong>te pièce ici sans oser affirmer que Calvin en<br />
est l'auteur.<br />
4224.1 ) les onze derniers mots omis dans l'imprimé.<br />
2) ce mot est évidemment à prendre au figuré.<br />
3) Deux lignes omises dans l'imprimé, jusqu'au mot<br />
absoulte.<br />
4) d'esprit Bt.<br />
5) Il est impossible de deviner à qui c<strong>et</strong>te l<strong>et</strong>tre est<br />
adressée (si tant est qu'elle ait jamais été achevée) <strong>et</strong> à quelle<br />
époque elle a été écrite. Mr. Bonn<strong>et</strong> y a mis le millésime de<br />
1554; dans la copie de Simler une note porte: f. 1555 <strong>et</strong> une<br />
autre main a mis: mens. Ian. 1549. Tout cela ne nous semble<br />
être d'aucune valeur.