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479 EPISTOLAE 4203—4205 480
4203/
CHEVALLIER AUX MINISTRES DE GENÈVE.
Demande de pasteurs pour Bagnols et Nîmes. ,
(Autographe de la Bibliothèque de Genève Vol. 197", fol. 153.)
A Messieurs et pères
Salut par nostre Seigneur Iesucrist.
a G.
Messieurs et pères, dernièrement en l'assamblee
des frères a Somieres me fust donne charge TOUS
esorire pour leglize de Baignolz a cause que les
frères de Lion fonnt grand jnsistance pour ravoir
Maistre Jacques l ) et daultant que dung coste nous
scavons quilz onnt provision bonne et que ceste
eglize de Baignolz est de grand jmportance (comme
premiere entree du languedoc et voisinne davignon)
nous vous prions tous ensamble de pourvoir
tellement a cest affaire que ledit Baignolz soit
pourveu d'homme suffisant et cappable. Si ledit
maistre Jacques ne pouvoit quitter son premier
lieu ou bien que ung de ceulx que Lion a vienne
en sa place je laisse a conciderer la nécessite que
ceste province a de gens suffisans et expérimentes
aux affaires des eglizes et de meur jugement et
deliberation pour tenir la main a ceulx qui sonnt
trop hastifs daller, ainsi que lexperience a monstre
en deulx colloques pour les choses advenues tant a
Uzes que a Saulve 2 ) et daultant plus nous vous
prions adviser a ceste eglize et aussi a celle de
niâmes lesquelles onnt besoing dung pillier pour
aider aux sirconvoisins ce que nous espérons et
que Dieu y donnera addresse pour seoourir la nécessite,
auquel prions,
Messieurs et pères, vous aoroistre les graces de
son sainot esprit et persévérer en la saincte vocation
jusques au bout. Les frères vous saluent desirans
estre recommandes a voz sainctes prières
ainsi que de ma part je vous supplie. D'allez ce ii
septembre. 8 )
Vostre plus que sien
Chevallier 4 ) au nom de tous.
4203.1) peut-être Jq. Chapel (N. 3455) à moins qu'on ne
préfère supposer que c'était U prénom de Semidde.
2) Sur les troubles causes par les iconoclastes dans ces
localités vouée N. 3461.
3) Mais 1561. Voyez la correspondance de Semidde
N. 3367. 3369. 3375. 3439. 3522.
4) Claude Chevallier était pasteur à Mais et n'est pas
à confondre avec Antoine Ch, le professeur d'hébreu V. Bulletin
IX. 295. >
4204.
VILLEROCHE A CALVIN.
Cest une espèce de confession mêlée à des excuses,
le tout peu clair pour le lecteur placé a distance. *)
(Autographe de la Bibliothèque de Genève. MS. 196, fol. 194.)
A Monsieur Monsieur d'Espeville.
Monsieur, si i'eusse voulu donner lieu a la
raison plustost qu'a mes passions désordonnées, devant
que partir d'avecque vous, ie me fusse efforcé
de mettre une bonne fin aux fascheries que moimesme
m'avoi pourchassé et croi que me retirant
a vostre conseil ie me fusse beaucoup mieux développé
de toutes mes perplexités et angoisses que
par les chemins que iay voulu suyvre. Mais ie
remercie 1 Dieu qu'au moins despuis mayant donné
un sens plus reposé, il m'a faict recognoistre combien
ie mesgaroi en me cuydant remettre et en remercie
aussi ceux qui par leurs sainctes remonstrances
m'y ont grandement servy. Enquoi ie recoi
double bien de la bonté du Seigneur dont le
premier est que ie suis délivré des maux et misères
ou aultrement ie n'eusse faict que m'empestrer tousiours
dadvantage, et laultre que ceste excellente discipline
par laquelle le Seigneur m'a voulu humilier
(comme i'espere fermement) m'humiliera de vrai et me
sera une perpétuelle leçon de sagesse d'intégrité et de
modestie. Voila ou ie rapporte le tout, pratiquant
ce que par cydevant i'ay apprins de la doctrine de
la providence par laquelle ce bon père celeste et
très admirable ouvrier a accoustume de convertir
le mal en bien a ses esleus et bienaimes enfans,
du nombre desquels ie suis certain quil m'a mis
devant la fondation du monde et que iamais il ne
m'en ostera. En ceste estime ie vous supplie me
vouloir tenir et ensevelissant la memoire de tout
ce qui vous pourrait donner opinion contraire, vous
assurer que i'ay un ardent désir de glorifier mon
Dieu en tout le reste de mes iours et employer fidèlement
a son service oe qu'aussy a ceste fin il luy a
pieu me donner. Cest la cause qui a mon retour de
Geneve m'a faict arrester en ceste église a la quelle
desia auparavant ie m'estoi obligé, et estime que
le fruict ordinaire qui en sort a ladvancement du
regne de Christ et la benediction merveilleuse quil
4204.1) Si tout ne nous trompe le pénrom de routeur de la
lettre a été mal lu, et il s'agit là de Pierre ViUeroche dont
il a été question N. 2851. 2955. 3062. Nous savons que dans
la seconde moitié de 1561 il eut des démêlés avec un synode
des églises de la Ouienne (N. 3419, not. 4. 3464. 3469. 3543.
3620) mais on n'apprend pas de quoi il s'agissait au fond.
D'après la présente lettre ü parait avoir été récemment à
Cfenève-