GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE
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419<br />
ut ilium pedibus iam calcare audeamus. TJt vero<br />
omnino demonstres, quam non emortuus sit affectus<br />
in te serviendi gloriae Dei, cura N. ut non solum<br />
in te ipsa exemplum edas uti par est, sed <strong>et</strong>iam<br />
ita familiam tuam constituas, ut maledicentium ora<br />
prorsus obturentur. Dominus te praesidio suo tueatur<br />
<strong>et</strong> manu potenti fulciat, augeat in te sua dona,<br />
atque ad suam unius gloriam ilia in te promoveat.<br />
Idus Febr.<br />
4169.<br />
CALVIN AUX FRANÇAIS RETIRÉS<br />
A WESEL.<br />
Premieres exhortations à une communauté non<br />
encore régulièrement organisée.<br />
(Minute originale. Bibl. de Genève Vol. 107», fol. 342. Le<br />
commencement est écrit de la main de Calvin. Bonn<strong>et</strong> II.<br />
353. — Traduction latine Genève p. 234, Lara. p. 492, Han.<br />
p. 552, Ohou<strong>et</strong> p. 319, Amst. p. 146.)<br />
La dilection de Dieu nostre père <strong>et</strong> la grace de<br />
nostre Seigneur Iesuschrist demeure tousiours sur<br />
vous.<br />
Treschers seigneurs <strong>et</strong> frères, il y a desia long<br />
temps que iavoye este requis par aulcuns de voz<br />
bons amis de vous escrire: <strong>et</strong> en avois bonne volonte<br />
selon que ie vous ay, non sans cause, en singulière<br />
recommandation. Mais pource que iavoye<br />
este adverty, qu'autres bons personaiges, qui estaient<br />
voz voisins de plus près, a voient prévenu,<br />
pensant que ma peine seroit superflue ie men estois<br />
depporte. Or maintenant ayant de recbef entendu<br />
que loccasion n'estoit pas encor passée, que mes<br />
l<strong>et</strong>tres ne vous vinssent aussi bien a propos que<br />
iammais, ie nay pas voulu défaillir a mon devoir,<br />
cest de vous monstrer qu'estant eslongné de corps<br />
arrière de vous, ie ne laisse pas de vous avoir dedans<br />
mon cueur, <strong>et</strong> porter le soing de vostre salut,<br />
pour m'employer en tout ce que ie pourrois à l'advancer.<br />
Premièrement ie remercie nostre bon Dieu de<br />
ce qu'ayant permis que vous fussiez contrainctz<br />
d'abandonner le pais de vostre naissance pour le<br />
tesmognage de sa parole, il vous a donne lieu de<br />
refuge, où vous le puissiez servir en pure conscience,<br />
<strong>et</strong> mesme vous a recueillis ensemble comme en un<br />
p<strong>et</strong>it nid, pour estre en consolation mutuelle lun a<br />
laultre. Mais sur tout ie luy rens graces de la<br />
4168—4169 420<br />
•<br />
constance qu'il vous donne, tellement que vous ne<br />
défailliez point en la persecution, que vous portez<br />
patiemment la perte des biens terriens, pensant a<br />
la recompense qui est au ciel: que vous ne regr<strong>et</strong>tez<br />
point la diminution qui a este faiote en vous<br />
quant an monde, puis que ça este pour augmenter<br />
l'bonneur de celluy lequel ne demande d'estre honore<br />
de nous, sinon pour nous faire participai de sa<br />
gloire. Yeu la fragilité qui est en nous, ce n'est<br />
pas un p<strong>et</strong>it bien que Dieu nous faict, de nous conformer<br />
ainsi au besoing, <strong>et</strong> nous soustenir affin que<br />
nous ne soions point vaincus d'aulcune tentation.<br />
Or pource que ce n'est rien d'avoir commencé, ne<br />
mesme poursuivy pour un temps, il vous fault tenir<br />
sur voz gardes, veiller diligemment, vous inciter<br />
par exhortations mutuelles, vous exercer en tout<br />
ce qui vous peult donner bon couraige, mais sur<br />
tout requérir instamment ce bon Dieu qu'il vous<br />
tienne tousiours la main, pour vous conduire iusqu'au<br />
but ou il nous appelle. *)<br />
Mesmes il vous fault penBer, puis que vous<br />
avez este persécutez pour le nom de Iesuschrist,<br />
qu'il vous a faict cest honneur de vous donner sa<br />
marque <strong>et</strong> sa livrée, afin que vous soyez d'aultant<br />
mieulx recongneuz des siens. Et pour cela vous<br />
debvez estre incitez à mectre tant plus grand peine<br />
à le glorifier en toute vostre vie, car vous entendez<br />
bien que si on ne vous voit cheminer comme il<br />
appartient à vrays fidelles, que le scandalle en sera<br />
double, <strong>et</strong> en serez d'aultant plus coupables devant<br />
Dieu. Que vous soiez doncques en exemple à tous<br />
les aultres, tellement qu'on ayt occasion de glorifier<br />
Dieu en vous, <strong>et</strong> quon apperçoive que ce n'a point<br />
este 2 ) en vain que vous avez souffert pour le tesmongnage<br />
de lEvangille. Que vous ne faciez point<br />
ceste honte au Filz de Dieu nostre rédempteur<br />
qu'il soit deshonore par voz faultes, <strong>et</strong> mesmes<br />
d'aultant que vous estes avec une nation estrange,<br />
laquelle se pourroit plustost offenser, si elle voioit<br />
quelques vices en vous, que cela vous soit ung advertissement<br />
de cheminer en tant plus grande prudence,<br />
en obviant à tous scandalles tant p<strong>et</strong>is qu'ilz<br />
soient. Et puis que sur tout nostre Seigneur nous<br />
recommande union <strong>et</strong> concorde, mectez peine de<br />
l'entr<strong>et</strong>enir songneusement entre vous, ce qui ne se<br />
peult faire sans vous supporter. Car si nous ne sommes<br />
humains à pardonner beaucoup de p<strong>et</strong>ites faultes,<br />
il est certain que nous aurons tousiours matière<br />
de riottes <strong>et</strong> de picques. Mais le plus grand mal<br />
qui y soit, c'est quant chascun est adonne à son<br />
sens propre, <strong>et</strong> que nul ne veult céder à son prochain.<br />
Parquoy, mes frères, gardez vous de cela<br />
comme d'une peste mortelle. Mais plus tost soyez<br />
4169.1) Ici Calvin rem<strong>et</strong> la plume à son secrétaire.<br />
2) qu'on n'aperçoive point que ce n'a pas esté Bt.