24.04.2013 Views

GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

GE Biblioth. pub. et univ - Archive ouverte UNIGE

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

15 EPISTOLA 3950—3952 16<br />

veillier a ce qu'on y poursuive vivement. Je le dy<br />

pource qu'il y aura quelques difficultez, dont vous<br />

pourriez estre ennuyé. Mais quand tout sera bien<br />

considéré, une telle cause ne sera pas laschee 8 )<br />

facillement. Je n'ose pas vous recommander ceste<br />

ville à ce qu'elle y soyt comprinse, combien que<br />

les seigneurs de Berne nos combourgeois ayent<br />

promis de nous y ayder, sinon d'aultant que chacun<br />

voye à l'oeil que c'est le grand proffit du Roy, <strong>et</strong><br />

que ce soyt son dommage evident si nous estions<br />

laissez en arrière. Je ne m'ose pas aussi offrir,<br />

mais c'est asses que vous me trouverez tousiours<br />

prest, quand il vous plaira m'advertir, si vous voyez<br />

que mon labeur y puisse proffiter.<br />

Monseigneur, après m'estre très humblement<br />

recommandé à vostre bonne grace, je supplieray<br />

nostre bon Dieu vous avoir en sa saincte garde,<br />

vous conduire par son Sainct Esprit, fortifier en<br />

vertu invincible, <strong>et</strong> accroistre en tout bien <strong>et</strong> prospérité.<br />

9 )<br />

3951.<br />

CALVIN A LA DUCHESSE DE PERRARE.<br />

Il la complimente au suj<strong>et</strong> des soins qu'elle a<br />

pris pendant la guerre des protestants r<strong>et</strong>irés à Mont-<br />

argis ; il prom<strong>et</strong> de lui chercher un nouveau ministre<br />

<strong>et</strong> lui recommande le professeur Porto.<br />

(Copies Bibl. de Genève Vol. 107, fol. 156 avec corrections<br />

autographes; <strong>et</strong> 157. Vol. 115», fol. 31. Berne F. 43; Rachat<br />

VII. 400; Crott<strong>et</strong> p. 96; Bonn<strong>et</strong> IL 513; Trad. angl. IV. 313.)<br />

Madame, jay expérimenté durant ces troubles<br />

de guerre, combien tout estoit confus en France,<br />

daultant que je n'ay eu nul moien de vous escrire, *)<br />

lorsqu'il en estoit plus besoing que iamais: maintenant<br />

iespere que les chemins seront plus ouvers, <strong>et</strong><br />

combien que pour quelque temps, quil y aura beaucoup<br />

de volleurs <strong>et</strong> brigans, en la fin Dieu pourvoira<br />

pour donner remède a tous desordres. Et de<br />

procher de l'Empereur <strong>et</strong> négociait un mariage entre Charles<br />

IX. <strong>et</strong> une fille de Maximilien, par son ambassadeur Boch<strong>et</strong>el,<br />

évêque de Bennes. {Le Laboureur l. c. I. 782 ss.) Quant<br />

à la Suisse nous ne sachions pas qu'il ait été question du<br />

renouvellement d'une alliance qui existait encore.<br />

8) laissée Bt.<br />

9) La date manque dans le texte le plus ancien. Quelques<br />

copies ont mis le 10. May. Voyez cependant N. 3947,<br />

note 3.<br />

3951. 1) La dernière l<strong>et</strong>tre était N. 3727.<br />

faict, ail n'y me<strong>et</strong> la main nous serions en pire<br />

estât qu'au paravant, car si ceulx qui sont en authorité<br />

ne font valloir la paix, advanoant l'honneur<br />

de Dieu plus qu'il nest la r<strong>et</strong>enu, la religion seroit<br />

rendue comme ung corps sans ame.<br />

le scay, Madame, comment Dieu vous a fortiffié<br />

durant les plus rudes, assaulx, 2 ) <strong>et</strong> combien<br />

par sa grace vous avez vertueusement résiste a<br />

toutes tentations, n'aiant point honte de porter lopprobre<br />

de Iesuschrist, ce pendant que lorgueil de<br />

ses ennemys seslevoitpardessus les nues: davantage<br />

que vous avez esté comme une mere nourricière<br />

des povres fidelles dechassez qui ne scavoient ou<br />

se r<strong>et</strong>irer. le scay bien que princesse ne regardant<br />

que le monde auroit honte, <strong>et</strong> prendroit quasy à.<br />

iniure quon appellat son chasteau ung hostel Dieu,<br />

mais ie ne vous scauroie faire plus grant honneur<br />

que de parler ainsy, pour louer <strong>et</strong> recongnoistre<br />

l'humanité de laquelle vous avez usé envers les<br />

enfans de Dieu qui ont eu leur refuge a vous. lay<br />

pensé souventesfois, Madame, que Dieu vous avoit<br />

réservé telles espreuves sur vostre viellesse, pour<br />

se paier des arreraiges que vous luy debviez a<br />

cause de vostre timidité du temps passé. le parle<br />

a la façon commune des hommes. Car quant vous<br />

en eussiez faict cent fois plus <strong>et</strong> mille, ce ne seroit<br />

pas pour vous acquicter envers luy de ce que vous<br />

luy debvez de iour en iour, pour les biens infinis<br />

qu'il continue a vous faire. Mais ientens quil vous<br />

a faict ung honneur singulier, vous emploiant à<br />

ung tel debvoir, <strong>et</strong> vous faisant porter son enseigne<br />

pour estre gloriffié en vous, pour loger sa parole<br />

qui est le trésor inestimable de salut, <strong>et</strong> estre le<br />

refuge des membres de son filz. Tant plus grant<br />

soing debvez vous avoir, Madame, de conserver pour<br />

l'advenir vostre maison pure <strong>et</strong> entière afin quelle<br />

luy soit dediee.<br />

Et a ce propoz, ie ne me puis tenir de vous<br />

parler d'un scandalle, duquel j'avois ouy quelque<br />

bruict par cydevant. Cest dun ieune homme que<br />

vous avez eslevé <strong>et</strong> marié, lequel a reiecté sa femme<br />

pour entr<strong>et</strong>enir une paillarde. le me suis enquis<br />

de Monsieur de Biry comment il en alloit, scachant<br />

quil vous estoit sy affectionne serviteur, que vous<br />

2) 2V. 3895. 3905. Hist. eccl. II. 464: Montargis fut<br />

la r<strong>et</strong>raite de plusieurs povres fugitifs avec leurs femmes <strong>et</strong><br />

enfans, de plusieurs endroits comme de Paris, Melon, Nemours,<br />

Sens, Bloys, Tours, voire mesme de plusieurs de la religion<br />

Romaine fuyans le tumulte de la guerre, lesquels ceste bonne<br />

Duchesse recevoit sous ses ailes nonobstant la furie de son<br />

gendre. An r<strong>et</strong>our de Bonrges tout le camp adressa son<br />

chemin par Montargis, ce qu'estant signifié à la dite Dame<br />

elle entra en un merveilleux sonci comment elle pourroit garantir<br />

tant de povres familles en nn tel danger .... Eues<br />

furent r<strong>et</strong>irees au chasteau qui en fut rempli tellement qu'il<br />

ressembloit à un hospital.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!